Je dénonce sans hésiter le sans-gêne avec lequel les gestionnaires des institutions financières se payent des primes indécentes à même les fonds fournis par le gouvernement. Mais la cause première de ces abus ne réside-t-elle pas dans le fait que les politiciens leur ont remis l’argent des contribuables?
Aujourd’hui, les politiciens déchirent leur chemise sur la place publique pour dénoncer les abus des banques. Est-ce par conviction, pour se faire du capital politique, ou simplement pour faire oublier qu’ils ont participé à ce fiasco?
Le chef de la majorité démocrate de la Chambre des représentants, Steny Hoyer a suggéré aux cadres d'AIG d'imiter leurs collègues japonais et de choisir entre la démission et le suicide.
C’est une excellente suggestion. Est-ce que les politiciens et les hauts dirigeants des organismes de règlementation sont prêts à en faire autant?
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AIG : 42 M$ en primes et 11 démissions
09.03.17 - 14:42 - Léonie Laflamme Savoie
L’assureur américain AIG aurait perdu 11 de ces hauts cadres malgré de généreuses primes totalisant près de 42 millions de dollars (M$), selon ce que rapporte l’Agence France Presse (AFP).
« Onze des personnes qui ont reçu des primes visant à les retenir, d'un million de dollars ou plus, ne travaillent plus pour AIG, l'un d'entre eux a perçu 4,6 M$ », a déclaré Andrew Cuomo, procureur général de l'État de New York, dans une lettre au président de la commission des finances de la Chambre des représentants américaine.
Selon lui, les primes de dix de ces onze cadres totaliseraient près de 42 M$ ce qui constituerait une bonne partie du milliard de dollars en primes qu'AIG soutient avoir consacrés à la « rétention d'employés ».
L'assureur soutient qu'il doit conserver ses meilleurs éléments qui pourraient être tentés de quitter le navire durant cette période d'incertitude. En effet, AIG a déclaré publiquement avoir l'intention de faire des coupures de postes durant les prochains mois, ce qui pourrait pousser certains de ses employés à aller chercher du travail ailleurs.
« Dans le cadre de notre plan de restructuration, dans l'avenir nous allons ultimement éliminer des emplois qui sont présentement essentiels afin de maintenir les opérations », a soutenu dans la presse américaine Christina Pretto, porte-parole d'AIG.
« Un employé qui occupe un de ces postes est nécessairement dans une position incertaine face à son futur et peut avoir envie de quitter l'entreprise, ajoute-t-elle. Pour garder ces employés nécessaires dans l'immédiat, nous leur donnons des primes de rétention. »
Hier Barack Obama a d'ailleurs certifié qu'il allait utiliser « tous les moyens légaux » afin d'empêcher AIG de verser ces 165 M$ en primes à ses employés. Il a qualifié cette pratique « d'outrage aux contribuables américains ».
Le chef de la majorité démocrate de la Chambre des représentants, Steny Hoyer, est quant à lui allé encore plus loin et a suggéré aux cadres d'AIG d'imiter leurs collègues japonais et de choisir entre la démission et le suicide.
« Ce qui pourrait me permettre de me sentir mieux vis-à-vis d'eux, c'est s'ils suivaient l'exemple japonais et venaient devant le peuple américain et s'inclinaient en disant: je suis désolé, puis faisaient l'une de ces deux choses: démissionner ou se suicider », a soutenu Steny Hoyer à l'AFP.
Avec l'AFP et Bloomberg
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