Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

29 mars, 2009

La crise profite aux magouilleurs

Dans son texte Yves Boisvert dit ne pas comprendre que les gouvernements soient aussi pressés de garrocher des milliards qu'ils n'ont pas sous prétexte de relancer l'économie.

C’est pourtant simple. Depuis plusieurs mois les chroniqueurs économiques réclament l’intervention des gouvernements et le retour aux déficits. Même si cela n’a jamais été démontré, ils font la profession de foi que c’est la seule façon de sauver l’économie. Les politiciens, tant à Québec qu’à Ottawa n’en demandaient pas tant. Dépenser sans compter, ni même se justifier auprès de la population puisque les chroniqueurs le font pour eux, c’est une situation de rêve pour tout politicien.

La phrase qui est répétée ad nauseam depuis trois mois : « Bien entendu, le brusque freinage de l'économie mondiale entraîne celle du Québec dans son sillage. Dans une telle situation, un déficit budgétaire est non seulement inévitable, mais il est souhaitable ».

Aucun magouilleur, qu’il soit en politique, en affaire ou syndicaliste, ne peut résister à une demande aussi pressante. Pour eux, une crise économique c’est l’occasion de profiter au maximum de l’argent des contribuables.
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Publié le 27 mars 2009 à 04h43
Comprenez-vous?
Yves Boisvert, La Presse

Au début de la crise financière, je faisais semblant de comprendre. Mais là, je suis bien obligé de l'avouer, je suis totalement dépassé par les événements.

Pas tant la crise, remarquez bien. La crise, c'est assez simple: pour faire trop d'argent, des banquiers américains véreux (pardonnez le pléonasme) ont trop prêté à trop de gens trop pauvres.

Les banquiers ont confortablement adossé ces gens-là par milliers à des actifs bien moelleux. Et puis un beau matin, comme ils n'étaient pas capables de rembourser, on leur a ôté leur actif. Et tous ces gens adossés sont tombés. Et plein de choses sont tombées ensuite, y compris les banquiers véreux pléonastiques - mais eux on les a aussitôt adossés à des subventions gouvernementales.

Ont suivi les autres chutes. Chute de l'emploi, chute des Bourses, chute du pétrole, chute de l'auto, chute de l'immobilier. On a même retrouvé un type nageant en bas des chutes du Niagara la semaine dernière.

Ça tombe de partout.

Ce bout-là, comme vous voyez, je le comprends très bien. C'est tout ce qu'on fait après, pour arrêter ces chutes en cascade... Ça, je n'y comprends rien.

J'observe tous les gouvernements qui empilent les plans de relance à coups de milliards. Tous! Et tous les économistes disent que c'est la chose à faire. Presque tous!

Eh bien moi, ça ne me rassure pas du tout. Une question métaphysique me hante: qui est-ce qui nous prête tous ces milliards quand plus personne n'en a?

Pas les banques américaines, il a fallu les renflouer. La caisse populaire de La Pocatière? Impossible, Desjardins coupe ses ristournes. Pas les citoyens non plus, ils sont déjà surendettés.
À la fin, il doit bien y avoir quelqu'un qui prête tous ces milliards... C'est qui, au juste, ce Chinois milliardaire? Et où met-il tout cet argent? Et quel est son numéro de téléphone?

Subventionner la pub?

J'en étais là de mes interrogations quand j'ai lu l'article de Maxime Bergeron, dans La Presse Affaires de lundi. Figurez-vous que les agences de publicité veulent profiter de l'occasion pour aller téter leurs millions aux mamelles de l'État.

Quelle occasion? Mais la crise, voyons. Jamais n'y a-t-il eu autant de gouvernements aussi pressés de garrocher des milliards qu'ils n'ont pas sous prétexte de relancer l'économie.

Alors les gens de la pub, ces grands arrangeurs de vérité, se sont commandé une belle petite étude de chez Secor pour montrer comment ils sont importants et formidables économiquement parlant.

Qu'importe: en se déguisant en industrie et en pompant de l'air dans leurs chiffres, ils veulent obtenir des subventions, des crédits d'impôt et toutes ces choses que les gouvernements donnent parfois pour créer des « grappes » industrielles, comme le multimédia.

C'est la meilleure. L'association des dépanneurs devrait aussi demander des subventions. En fait, toutes les entreprises devraient être subventionnées, puisqu'elles créent de l'emploi.

Si le gouvernement du Québec verse un sou à cette industrie, je me fais naturaliser Acadien et je m'en vais vivre à Caraquet.

Quoi? C'est déjà fait? Dites-moi que je rêve. Le ministère des Affaires municipales a déjà versé 200 000 $ à l'Association des agences de publicité du Québec pour faire un site internet. Il y a là-dedans des millionnaires de la pub, mais ils ne peuvent pas se payer un site internet!

Je signale que 200 000$, c'est plus qu'on a payé le Canadien pour ses dépliants scolaires. On en a fait un scandale, mais, au moins, ils ont servi à quelque chose!

C'est incroyable comme il reste toujours de l'argent pour des niaiseries dans ce pays où les plafonds coulent dans les écoles.

Allez voir où va votre argent, le site s'appelle montreal.ad et on vous explique à quoi il sert: c'est « un lieu de rencontre où l'on peut discuter des enjeux de l'industrie, comme l'impact de la technologie et la globalisation des médias, des questions récurrentes de normalisation vs la régionalisation (...) »

Enfin une place pour parler des questions récurrentes de normalisation vs la régionalisation, depuis le temps que le peuple en réclamait une!

Je ne sais pas s'il y a un seul autre regroupement humain qui fabrique plus de boulechite à l'heure que les gens de la pub.

Toute l'opération sent la fumisterie à plein nez. On est en train de faire croire à quelque sous-ministre qu'on peut attirer ici des grandes agences à coups de crédits d'impôt, et envoye donc.

Et quand on sait la proximité de certains publicitaires avec le milieu politique, on n'est pas rassuré. Cette boulechite-là traverse les lignes partisanes.

Eux autres ont compris, n'en doutez pas.

Et vous, vous comprenez?

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