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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

12 mars, 2009

Les avantages de la crise économique

La crise économique aura des conséquences dramatiques pour beaucoup de gens. Plusieurs perdront leur emploi, d’autres leur maison, certains devront déménager pour trouver un autre emploi, etc. Malgré tout, la crise a quelque chose de bon. Elle nous apprend que les lois du marché sont aussi implacables que la loi de la gravité. Les entreprises maintenues artificiellement en orbite devront revenir sur terre un jour ou l’autre. Les plans de relance ne font que retarder l’échéancier et appauvrir la population au profit des magouilleurs.

Un autre aspect positif de la crise est celui de remettre en question la pensée unique en matière d’environnement. Jusqu’à présent, quiconque osait questionner les prédictions de fin du monde des écologistes était automatiquement condamné et ostracisé. Les dissidents n’offraient aucun intérêt médiatique. Aujourd’hui, la crise économique aidant, les fonds que les politiciens convoitaient pour financer leur « pet project » environnementaux, se sont évaporé. Il devient donc possible de dénoncer les faussetés véhiculées par certains écologistes et politiciens sans être accusé de vouloir détruire le monde. Cela permettra de compenser, du moins en partie, le gaspillage des plans de relance.
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CO2, un mythe planétaire ?

Une revue de livre par Félicien Sainpierre, le 11 mars 2009 - « Économiser pour réduire nos dépenses et ne pas gaspiller les ressources du globe oui, bien sûr ; préparer par ailleurs l'après-pétrole, évidemment. Mais s'imaginer que le CO2 éventuellement épargné à cette occasion puisse contribuer à ‘sauver la planète’ relève de la science-fiction puisqu'il sera émis par quelqu'un d'autre, en Chine ou ailleurs. Dilapider l'argent du contribuable ou du consommateur dans cette illusion est alors coupable ». Ces lignes résument fidèlement la thèse principale du dernier ouvrage de C. Gerondeau (1), désormais connu pour ses positions critiques sur la politique de l'environnement.

Pourtant, l'auteur ne se borne pas à démontrer sa thèse principale, mais ose aussi s'attaquer, au risque d'apparaître comme un opposant systématique, aux idées les mieux partagées dans le monde médiatique et politique.

Les émissions humaines de CO2 : mythe ou réalité ?

A l'heure où la manipulation savante des émotions détermine trop souvent la politique, Gerondeau, en bon cartésien, ne croit pas que la vérité scientifique se mesure à l'aune de l'opinion publique ou de l'unanimité médiatique. Il va ainsi jusqu'à contester la conclusion selon laquelle les activités humaines seraient très probablement, en tant que principales émettrices de CO2 et d'autres gaz à effet de serre, la cause principale d'un réchauffement climatique.

La multiplication des propos contestataires de l'auteur apparaîtra excessive à certains. Il reste que Gerondeau relève plusieurs phénomènes qui ne manquent pas de poser question. A titre d'exemple, on a observé un phénomène inexpliqué de refroidissement sur la période 1945-1975 alors que les émissions industrielles de gaz carbonique étaient en forte croissance. On sait aussi aujourd'hui que certaines époques ancienne ont été caractérisées par des réchauffements brutaux sans que l'on puisse incriminer les industries polluantes et autres activités humaines émettrices de gaz à effet de serre : ainsi, il y a 14700 ans, un réchauffement de la température de l'air d'environ 10°C a effectivement eu lieu. A minima, il faut donc reconnaître que les choses ne sont pas aussi simples qu'on le prétend communément.

Cependant, malgré de légitimes interrogations sur la réalité et les causes du réchauffement, l'auteur dénonce d'abord le mythe selon lequel il serait vital de lutter contre le changement climatique par la réduction des émissions de CO2.

Le paradoxe Gerondeau : moins d'émissions de CO2 = des émissions de CO2 constantes
L'équation semblera absurde à tout un chacun. En fait, le paradoxe n'est qu'apparent. Réduire les émissions de CO2 est un programme partiellement envisageable pour les pays développés, même si, chiffres à l'appui, l'application de l'ensemble des mesures préconisées aura un effet catastrophique sur leurs finances publiques et le pouvoir d'achat des citoyens. Mais, en ce qui concerne les économies émergentes, la restriction des émissions ne peut être nullement dans l'intention de leurs responsables politiques, d'où la constance des émissions globales de CO2.

En effet, qui croira que les pays en plein développement se priveront d'exploiter les gisements de pétrole, de charbon et de gaz naturel, alors que la compétitivité réelle de ces sources d'énergie constitue un facteur incontournable de croissance économique ? Les pays développés iront-ils jusqu'à dénier la légitimité d'exploiter ces ressources parce qu'il faut « sauver la planète », alors qu'ils ont fondé eux-mêmes leur développement sur ces sources d'énergie ? Les chiffres actuels montrent en fait que personne ne pourra s'opposer la croissance mondiale des émissions : celles de gaz carbonique d'origine énergétique sont passées en effet de 21 à 30 milliards de tonnes entre 1990 et 2008, soit une hausse de 43 %. De son côté, la Chine a décidé d'augmenter sa production de charbon de 30 % d'ici à 2015, soit une croissance de 1,6 milliards de tonnes de CO2 par an. Cette augmentation correspond à deux fois l'ensemble des réductions d'émission de l'Union Européenne programmées jusqu'en 2020. Il ressort de ces chiffres que la lutte contre le réchauffement climatique, à défaut d'être efficace, ne sera que ruineuse pour les pays qui l'entreprendront effectivement.

La principale conclusion de l'ouvrage se veut donc sans appel : tout effort individuel, national ou supranational de réduction des émissions de CO2 n'aura aucun effet sur le niveau global de ces émissions, car les sources d'énergie que certains se refuseront d'utiliser, seront irrémédiablement exploitées par les pays qui ne pourront s'abstenir de consommer des ressources nécessaires à leur développement. C'est ainsi que des réductions ambitieuses des émissions de gaz carbonique iraient de pair avec une croissance puis une stabilisation des émissions au niveau mondial.

Conclusion : vers un cataclysme climatique inéluctable ?

On aura compris que l'auteur ne partage pas cette conclusion. N'en déplaise à tous les convaincus du réchauffement, les relations entre climat et activités humaines sont extrêmement complexes et encore très insuffisamment connues. La logique du développement économique, interdisant de laisser inexploitées les ressources en pétrole, gaz et charbon, implique de toutes façons leur quasi-épuisement. Il en résultera une baisse des émissions et à terme une réduction de la concentration du CO2 dans l'atmosphère.

Gerondeau pense qu'il faut rester raisonnablement optimiste : il apparaîtra des sources d'énergie compétitives qui permettront de poursuivre le processus de développement économique, à condition de ne pas laisser le jeu des groupes de pression laisser déterminer ce qu'elles seront. Au nom de la lutte contre le CO2, l'époque actuelle est celle d’une collectivisation dangereuse des choix énergétiques, provoquée par une coalition d'intérêts hétérogènes mais convergents (grandes entreprises de travaux publics, industriels des éoliennes, lobbies écologistes...). Ce n'est d'ailleurs pas le moindre apport de l'ouvrage de Gerondeau que de l'avoir aussi démontré. À l'issue de la lecture de cet essai, peut-être pensera-t-on que traiter tant de sujets en moins de 270 pages est pour le moins téméraire ? Que le lecteur se fasse donc lui-même une idée.

Félicien Sainpierre est économiste.

(1) GERONDEAU Christian (2009), CO2, un mythe planétaire, Editions du Toucan.

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