Le bal est reparti. Les syndicats, les commissions scolaires et les bureaucrates dénoncent les palmarès des écoles. Selon eux, les palmarès sont des outils trompeurs que les parents naïfs utilisent pour choisir l’école que fréquenteront leurs enfants.
Il est normal qu’il en soit ainsi. Depuis des décennies ces champions de l’étatisme tiennent en otage les enfants, les parents et les professeurs. Ces groupes sont à leurs yeux des maux nécessaires qu’il faut bien tolérer. Il ne faut surtout pas les informer, car ils pourraient s’aviser à poser des questions embarrassantes. Le monopole étatique, celui du système d’éducation ne fait pas exception, ne souffre pas d’être remis en question par le bon peuple. Seuls les gourous qui profitent pleinement du système sont habilités à comprendre et par conséquent à questionner les responsables.
La grande faiblesse des monopoles réside dans le fait qu’ils sont protégés de toute concurrence. Dans ces circonstances il est doublement important que leur performance soit mesurée par un organisme indépendant.
Le Palmarès 2008, préparé par l'Institut économique de Montréal (IEDM) tient compte de l'effet de la sélection des élèves et de l'importance du milieu social. Ce palmarès est un outil essentiel pour les parents qui désirent trouver l’école qui convient le mieux à leurs enfants.
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Le culte du secret
Benoît Aubin, Journal de Montréal, 23/10/2008 08h36
Pouvez-vous imaginer un fabricant d'avions, une clinique dentaire ou un cabinet d'avocats qui fonctionneraient sans se demander s'ils sont concurrentiels, ou performants ? Sans vouloir savoir s'ils pourraient faire mieux, ou si leur produit convient au marché ?
En fait, un tel modèle d'affaires a déjà existé. C'était une économie de monopole, où l'information était traitée comme un secret, où l'offre était indépendante de la demande et se déployait à l'abri de la concurrence. Le modèle soviétique a cependant été discontinué, à la demande de ses bénéficiaires.
Mais il faut croire que ce modèle a ses nostalgiques au Québec. Des gens qui disent qu'il est dangereux et néfaste d'informer le public. Des gens comme les dirigeants de commission scolaire et de syndicat d'enseignants qui critiquent la publication par les médias d'études évaluant les performances des écoles ou des commissions scolaires, par exemple.
Ils disent que la publication de classements et de palmarès est néfaste parce qu'elle met les écoles en concurrence les unes contre les autres et qu'elle peut être démotivante. Que ces palmarès n'ont pas amélioré la performance des écoles ou le taux de décrochage...
Le Journal a publié mardi un palmarès inédit des commissions scolaires - les classant selon le taux de réussite de leurs élèves aux différents examens du Ministère. Il y a quelques semaines, nous avions une étude semblable de l'Institut Fraser comparant les performances des écoles secondaires du secteur public et du privé. Le magazine L'actualité publie une étude du même genre cette semaine.
PERFORMANCE
Notre palmarès des commissions scolaires révélait des faits étonnants. Le meilleur endroit où étudier la physique est aux Îles-de-la-Madeleine, et les mathématiques, sur la Côte-Nord ; la meilleure commission scolaire anglophone est à Québec.
L'étude révèle aussi des différences importantes de performance de commissions scolaires voisines, ou établies dans des milieux comparables. Elle fait voir des variations importantes à l'intérieur de chaque commission d'une matière à une autre.
Qu'est-ce que le public peut faire d'une telle information, à part déménager près d'une commission plus performante ?
INFORMATIONS PUBLIQUES
D'abord, ces études sont faites à partir d'informations publiques. La ministre de l'Éducation est donc au courant. On peut vouloir lui demander quelles mesures elle a prises sur la base de ces informations.
Ensuite, l'information peut motiver des parents à s'impliquer, à aller poser des questions aux commissaires et à exiger des réponses. À demander pourquoi on réussit en histoire alors qu'on est mauvais en français.
D'une façon plus générale, de telles études permettent aux contribuables de se faire une idée politique.
La bureaucratie, et les syndicats qui gèrent le monde de l'éducation, est celle qui construit les viaducs, gère les urgences...
Ces études servent aussi à débusquer les Soviétiques, ceux qui disent que l'information est dangereuse, et la concurrence, néfaste.
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