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22 août, 2022

Les origines oubliées de la science économique

 Par Serge Schweitzer.

Au panthéon des écoles de pensée largement ignorées par l’enseignement économique universitaire, l’école de Salamanque (du nom de la ville d’Espagne) figure en très bonne place. Selon l’économiste Serge Schweitzer, elle est pourtant fondamentale pour comprendre la pensée de Friedrich Hayek qui lut les penseurs de cette école du XVIe siècle, tels de Vitoria ou Suarez.

L’école de Salamanque, les précurseurs des débats économiques contemporains

Ces auteurs méconnus avaient, d’une certaine façon, déjà anticipé des débats économiques contemporains fondamentaux comme la faisabilité du calcul économique en économie socialiste (le plan).

Ils fondèrent la théorie de l’inconnaissance qui insiste sur la petitesse de notre savoir, ainsi que sur l’incertitude et l’ignorance qui sont des traits dominant notre univers. On ne peut pas écrire l’avenir, car il dépend de l’action individuelle de milliers d’individus.

Impossibilité de l’économie planifiée

Par conséquent, il est logiquement impossible qu’une économie complexe composée de centaines de millions d’individus soit gouvernée par un noyau au centre, car celui-ci ne disposerait pas de l’ensemble des informations nécessaires pour répondre aux questions essentielles de l’économie (selon Paul Samuelson) : que produire ? Comment produire ? Pour qui produire ?

Le débat au XVIe siècle est alors dominé par les écrits de Saint Thomas d’Aquin qui défendait les concepts de juste prix et de juste salaire.

Les salmantins vont se servir de la théorie de l’inconnaissance pour démontrer qu’en réalité personne, ne serait-ce le roi d’Espagne, n’est en mesure de réunir les informations décentralisées contenues dans chacun de nos cerveaux. Il est donc rigoureusement impossible qu’un législateur omniscient soit capable de mesurer l’intensité des désirs des consommateurs d’un côté, et l’intensité avec laquelle les offreurs proposent leurs services de l’autre.

Ce qui est négligé par les planificateurs

Les partisans de l’économie planifiée négligent encore un aspect important : l’absence de connaissance sur ce que nous voulons réellement. Lorsque nous allons sur un marché, nous ne savons pas toujours initialement ce que nous désirons, nous y allons justement pour découvrir ce que nous voulons.

Nous faisons des expériences de consommation pour déterminer ce que nous aimons et ce que nous n’aimons pas.  À une vision reposant sur l’idée que le futur est écrit par avance et peut être anticipé (vision niant toute liberté individuelle), les Salmantins opposent l’idée que le futur est basé sur la formation de nos choix, nos goûts, nos préférences, nos indifférences etc.

L’idée de plan est donc une aberration intellectuelle, notamment en raison du facteur temps qui est totalement négligée. Le planificateur ne peut pas déterminer par avance ce qui changera l’ordre de préférence de chacun à l’avenir.

Serge Schweitzer conclut son cours en montrant l’apport principal des Salmantins : ils sont parvenus à montrer, dès le XVIe siècle, que la planification était avant tout une erreur intellectuelle reposant sur une mauvaise perception de ce qu’est la nature humaine. L’économie socialiste est une école de vanité : c’est prendre l’homme pour un Dieu omniscient.

L’exemple du Venezuela s’est récemment invité dans le débat sur l’économie planifiée en montrant, une nouvelle fois, qu’en plus d’être un désastre intellectuel, le socialisme était source de désastres humains.

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