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12 décembre, 2021

Comment faire un programme libéral

 OPINION : comment faire un programme libéral capable de se démarquer des programmes des politiciens actuels ? Voici quelques pistes.

Les enfants ont leur liste pour le père Noël, les grands ont leur programme politique. Un enfant ne cherche pas à construire son futur avec sa liste, il veut juste satisfaire ses envies du moment, poussé par la publicité omniprésente dans son environnement et sa difficulté à gérer la frustration de ne pas avoir la même chose que son camarade.

Un adulte raisonnable et responsable devrait s’être affranchi depuis longtemps de cet état puéril. Un adulte est capable de planifier un projet à long terme puis d’adapter son existence pour atteindre cet objectif.

LA DÉMAGOGIE DES POLITICIENS

Mais non, tous les 5 ans pourtant on nous sort le catalogue programme de l’un ou l’autre des responsables politiques visant la plus haute fonction, répondant à l’appel pressant de la France de venir à son secours. Ils doivent être doués d’un sixième sens car je n’ai pas entendu cet appel. Pourtant la France qui hurle, ça doit faire du bruit…

Et comme à chaque fois nous avons droit à une longue liste de probables, possibles, éventuelles, « on verra une fois sur place », futures décisions touchant à la liberté vie des uns et des autres, sans aucune vision d’ensemble, projet d’avenir ou stratégie de développement à 30 ans. Ce qui donne un fatras de propositions sans queue ni tête, parfois contradictoires et toujours déprimantes.

La question est donc de savoir à quoi devrait ressembler un programme libéral.

Hé bien certainement pas à ce qui existe actuellement. Le libéralisme n’est pas un catalogue, c’est une stratégie. D’ailleurs toute politique devrait être une stratégie. En aucune manière la politique n’est une liste de mesures en vrac destinée à régir chaque pan de la société et à satisfaire tel ou tel groupe.

Puisque le libéralisme doit redonner le pouvoir au peuple, il doit donc avoir pour mission principale de lui permettre de comprendre le monde dans lequel il évolue. Sinon, impossible de prendre des décisions éclairées.

Le libéralisme doit donc se donner pour mission principale la diffusion à grande échelle d’informations permettant de comprendre et développer une conviction personnelle sur les différents domaines qui constituent notre envrionnement.

Si tout le budget communication des ministères passait dans la production et la diffusion d’informations à destination du grand public, nous aurions la possibilité de transmettre des connaissances utiles à la population. Au moins aussi utiles que les informations transmises par une conférence de presse. Attention euphémisme.

QUEL PROGRAMME LIBÉRAL ?

Un programme de politique libérale devra respecter trois règles.

En réduisant le nombre de ministères à dix, nous aurions la possibilité de financer une magnifique grille des programmes de France 2, intéressante, informative et contradictoire et lancer de grandes campagnes de culture générale à destination de la population pour lui offrir la possibilité de choisir en toute connaissance de cause.

Avec une population informée, la plupart des propositions visant à protéger les citoyens seront inutiles puisqu’ils ne se mettront plus en danger. Le rôle d’un État libéral n’est pas de couver sa population mais de lui donner tous les moyens de vivre de manière autonome.

Pour poursuivre sa cure d’amaigrissement, un programme libéral ne devra comporter aucun des mots suivants :

Destin. Élargir. Permettre. Véritable. Revaloriser. Garantir. Défendre. Faire reculer. Assurer. Rétablir. Recentrer. Mettre en place. Appliquer. Lutter. Instaurer. Augmenter. Réduire. Abaisser. Interdire. Renforcer. Soutenir. Favoriser. Rehausser. Mettre en œuvre. Maintenir. Élargir. Promouvoir. Développer. Lancer. Reconstituer. Appliquer. Transformer. Accompagner…

Tous ces mots qui sonnent bien aux oreilles du peuple, déclenchent le biais cognitif adéquat et autorisent l’absence de chiffrage et de projet précis. Surtout, l’absence de chiffrage et de projet précis.

Les discours construits autour de ces mots ne veulent en fait pas dire grand-chose de concret et permettent à celui qui les reçoit de les interpréter dans le sens suivant : quelqu’un va s’occuper du problème et le régler. De quelle façon ? Personne ne le sait, et pour une bonne raison : le problème ne sera pas réglé.

Cette deuxième action va nous permettre d’éliminer au moins 50 % des propositions contenues dans les programmes habituels.

Enfin, toutes les propositions comportant une nouvelle agence, établissement, groupement, structure, conseil local, départemental, régional, national avec lesquels seront signés des conventions, chartes, partenariats, contrats multimachin ou accords intertruc seront elles aussi supprimées.

Si un programme libéral devait être créé en suivant ces trois règles, nous gagnerions un paquet de pages. La forêt nous dira merci.

Puisque nous en sommes à gagner du temps, éliminons la période de construction du gouvernement en présentant l’équipe gouvernementale dès le début de la campagne. Comme aurait pu le faire LR, par exemple.

On aurait gagné quatre fois trois heures de débat télé. Facile : Barnier président, Pécresse Premier ministre, Ciotti à l’Intérieur, Bertrand à l’Éducation, Juvin à la Santé et on peut même récupérer Le Maire à l’économie, c’est un ancien de la maison et son bilan parle pour lui (non, je déconne…).

Avec une telle équipe de personnalités politiques de premier plan, pas besoin de perdre du temps à organiser une primaire. Tout est clair pour les électeurs dès le début, pas de mauvaise surprise post élection. Par exemple la nomination de Manuel Valls à la jeunesse et aux sports. Et surtout l’électeur fait son choix en faveur d’une équipe et de ses compétences, pas d’une homme seul présenté comme le sauveur.

À supprimer également des programmes habituels : les incantations magiques ou religieuses.

Responsabiliser chacun dans le pacte républicain.
Assurer le respect du cadre républicain.
Relier tous les citoyens à la république.
Revivifier le droit de pétition.
Partage rapide et clair des informations entre scientifiques.
En finir avec les passoires thermiques.
Créer un million d’emplois verts.
Faire évoluer la politique de l’union européenne.
Décider d’une Grande Cause.
Développer une politique de pleine santé au travail.

Tous ces exemples sont évidemment un résumé de la situation et pas une liste exhaustive. En appliquant ces quelques règles le catalogue se transforme en projet résumé en quelques pages faciles à lire, à comprendre et à accepter (ou refuser).

Il fait aussi gagner du temps d’antenne, car il sera désormais inutile de passer des heures à comprendre, interpréter, expliquer la parole du candidat par des interviews, des analyses d’experts et des éditoriaux.

Je m’aperçois que nous allons créer un paquet de chômeurs dans l’audiovisuel et les intervenants médiatiques. Tant pis, ils iront participer au million d’emplois verts prévus.

Vous imaginez toutes ces connaissances que nous pourrions diffuser à la place de ces débats stériles et inutiles.

Tout ce temps de cerveau disponible gagné à ne plus écouter les questions des journalistes posées aux éventuels candidats.

Tout ce temps passé à apprendre, comprendre et contester en cas de désaccord.

Ce serait ça la France ! Lancez La Marseillaise sur Youtube juste à la fin de cette phrase et levez-vous.

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