Par Samuel Furfari.
Si nous sommes submergés d’annonces catastrophistes et
invraisemblables au sujet de l’effondrement de la société judéo-chrétienne,
pour qui veut bien s’informer, on dispose également de quelques médias,
d’auteurs, de sources qui osent dénoncer le contresens de cette idéologie.
Mais le livre Tout
doit disparaître. Cancel Culture, Wokisme et autres nihilismes contemporains du
journaliste belge Nicola de Pape est très bien venu, parce qu’il parvient avec
concision à expliquer sans trop de grandes envolées philosophiques les
multiples facettes, l’extraordinaire engouement et la violence de la cancel culture.
J’ai lu avec grand plaisir ce livre, car il est rempli
d’exemples concrets dans tous les domaines choquants que l’on présente aujourd’hui
comme la nouvelle norme de notre société, par exemple la déconstruction du
langage, le genrisme, l’abandon du sentiment national, jusqu’à la
tentative de sape de la notion même de la famille.
L’offensive des écologistes politiques
En tant qu’énergéticien j’ai été particulièrement intéressé
par le chapitre intitulé « Accusé CO2, levez-vous ! L’offensive des
Khmers verts en Europe ».
Cette appellation de Khmers révèle que ce livre s’adresse à
la génération qui a connu les horribles exactions de ces extrémistes communistes cambodgiens, c’est-à-dire ceux
qui ont vécu et apprécié tous les apports extrêmement positifs du progrès dans
la qualité de vie apportée par la civilisation occidentale.
Les jeunes ne sachant pas ce que sont les Khmers, on
pourrait parler aujourd’hui d’ »écolotalibans », mais il faut bien
plus pour ouvrir les yeux des jeunes sur tout le bien que la société
occidentale a créés.
Nicolas de Pape a bien compris que derrière la prétendue
protection de la nature (personne ne remet en cause la protection de
l’environnement), derrière le matraquage climatique jusqu’à l’écœurement, il y
a en fait une attaque en règle contre la société telle que l’a
permise l’utilisation de l’énergie fossile et nucléaire.
Si elles n’avaient pas été exploitées nous en serions encore
à l’utilisation de l’énergie musculaire des animaux et des hommes c’est-à-dire
à l’esclavage – la forme la plus simple de disposer d’énergie.
D’ailleurs, et paradoxalement, ces écologistes prônent le
retour à l’énergie musculaire, à l’esclavage qu’ils dénoncent par
ailleurs ; il suffit d’observer la nouvelle forme d’esclavage que sont les
livraisons au domicile de jeunes qui ne veulent pas travailler pour préparer
leur repas, préférant une nourriture semi-industrielle médiocre.
Nicolas de Pape dénonce le retour en force de la théorie erronée de Thomas Malthus, un pasteur et
économiste du XVIIIe siècle, qui prétendait que la population ne devait plus
croître parce qu’il n’y aurait pas assez de nourritures si les pauvres
devenaient riches ; une énorme contradiction pour un pasteur, une grossière
erreur pour un économiste.
En citant le philosophe Drieu Godefridi,
l’auteur écrit :
En tant que disciples de Thomas Malthus, les écologistes
considèrent l’homme comme un polluant terrestre. Par conséquent, la réduction
de l’humanité est la solution finale au problème de l’environnement.
Paul Ehrlich, le successeur moderne de Malthus a déclaré
« donner à la société une énergie abondante et bon marché à ce stade
serait l’équivalent moral de donner une mitraillette à un enfant idiot ».
de Pape mentionne 39 fois cette énergie abondante et bon marché :
l’électricité nucléaire.
De là découle – avec le pacifisme qui confond bombe atomique
et centrale électrique – l’opposition à l’énergie nucléaire : on n’en veut
pas pour s’opposer à la croissance de la population parce que c’est une valeur
occidentale.
Le monde judéo-chrétien attaqué par le wokisme
L’avachissement du catholicisme est l’autre chapitre qui m’a
passionné. En tant que pasteur protestant je retrouve dans tout ce livre des
accents de l’Évangile ou plutôt des valeurs évangéliques de l’amour du
prochain, de la valeur unificatrice du travail et la création de richesse pour
le bien commun. Bien justement, le journaliste n’hésite pas à écrire que la
plupart des valeurs qui nous fondent figurent dans la Bible.
Liquider ce qui nous a permis de construire en deux mille
ans la société, certes encore perfectible, que nous connaissons n’apportera que
déceptions. On perçoit la déception de l’auteur lorsqu’il parle avec lucidité
du pape François qui se préoccupe davantage de migrants
et de climat que des chrétiens d’Orient.
Un autre « Accusé judéo-chrétien levez-vous » est
celui concernant l’esclavagisme de l’homme blanc. Lorsqu’on supprime
l’enseignement de qualité, il ne faut pas s’étonner que l’on puisse proférer de
telles bêtises.
À l’abbaye de Westminster, sur la tombe du découvreur de
l’Afrique noire, David Livingstone, est gravée cette phrase de l’évangile «
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi,
il faut que je les conduise » qui démontre que le but était
l’évangélisation pour le salut éternel et non pas l’exploitation de l’homme. De
Pape explique tout le bien qu’a apporté la colonisation, même si rien de
parfait n’existe dans le monde.
Le leader révolutionnaire Julius
Malema a raison lorsqu’il dit :
En Afrique du Sud, la situation est pire que sous
l’apartheid. La seule chose qui a changé, c’est qu’un gouvernement blanc a été
remplacé par un gouvernement de Noirs.
De Pape conclut que dans le christianisme un esclave
peut-être plus proche de Dieu que son bourreau.
Le point le plus important pour les scientifiques qui liront
ce livre est la déclaration que je partage entièrement et pour laquelle je me
bats : la science est née en Occident parce que si on comprend les lois de Dieu
on comprend l’Univers. C’est exactement ce que pensait Galilée le père de la
science moderne, comme l’explique si bien Antonino Zichichi, l’ancien président
de la Fédération mondiale des scientifiques, dans son Galilée, l’homme divin.
L’ancien évêque latino-américain, imprégné de la détestation
de la société de marché, est un adepte convaincu du sens de la culpabilité, un
sentiment que tant de contemporains chrétiens et non chrétiens ressentent.
De Pape explique que c’est de là que découle la
déconstruction en cours. Dans le temps, ce sentiment inné existait aussi – on
l’appelait conscience – mais elle était accompagnée de l’espérance vécue du
pardon de Dieu (la grâce de Dieu pour les protestants, la confession pour les
catholiques romains), la certitude que demain cela ira mieux.
Aujourd’hui, cette guérison de l’âme a disparu et le
mal-être qui en découle se traduit par la volonté de renverser notre société
occidentale. C’est probablement ce sentiment de culpabilité que De Pape révèle
le plus au travers de cet essai. Dernièrement, une élue locale belge m’a dit
qu’après avoir lu mon livre Écologisme. Assaut contre la société occidentale »
elle s’est sentie libérée : elle avait perdu son sentiment de culpabilité.
Qui lira le livre de Nicolas de Pape sera aussi libéré et
voudra continuer à créer un monde meilleur en poursuivant la fantastique œuvre
de nos ainés.
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