La très grande majorité des riches aujourd’hui sont des
entrepreneurs qui créent des centaines de milliers d’emplois et rendent notre
vie plus facile. Dans le classement Forbes, entre 2001 et 2021, le nombre
d’entrepreneurs a été multiplié par 7.2 et leur fortune par 10.5. Les monter en
épingle serait certainement bien plus incitatif, dynamique et productif, que
les décrier.
Le riche est le bouc émissaire parfait
En France, on n’aime pas les riches. C’est un fait connu, il
appartient en quelque sorte à notre culture, nombre de politiques et de médias
ne manquent pas de le rappeler régulièrement. Le ministre de l’Economie rêve de
taxer les multinationales et d’instaurer une société plus « juste ».
Même des politiques se disant de droite n’osent pas glorifier ceux qui ont fait
fortune. Ils les critiqueraient plus volontiers, au nom de la fameuse et
fumeuse « justice sociale ». Le riche est le bouc émissaire parfait.
Lorsque Bernard Arnault apparaît en tête des plus grosses fortunes mondiales,
qui s’en montre fier pour la France ? Un journal a même osé faire sa Une
avec le titre « Casse-toi, riche con ! ».
Marx soutenait que le capital allait s’accumuler et se
concentrer de plus en plus entre les mains d’une poignée de personnes. Piketty,
un homme à succès dans notre pays, lui avait emboîté le pas, ayant naguère
fustigé une augmentation très forte des richesses et des inégalités croissantes
dans les sociétés capitalistes. Curieusement, il n’aborde plus le sujet dans
son dernier livre.
S’est-il rendu compte qu’il avait eu tort ? Nous n’en doutons, nous,
évidemment pas et il existe une façon très simple de prouver que le grand
penseur et le petit suiveur se sont trompés. Il suffit de considérer
objectivement les riches et la manière dont ils font fortune.
France : 10 % les plus riches versent environ
72 % du total de l’impôt sur le revenu. Etats-Unis : 1% des
contribuables = 39,6% des recettes fiscales
Prenons le classement Challenges des
fortunes françaises. En tête, Bernard Arnault, les familles Hermès, Wertheimer
(Channel), Bettencourt (L’Oréal) et Pinault. Toutefois, parmi les 100 premiers,
on constate une importante mobilité. En seulement un an, environ 90 fortunes sur
100 ont changé de place. Neuf nouveaux ont fait leur entrée, dont quatre ne
faisaient même pas partie jusqu’ici des 500 plus grandes fortunes de
France : Evan Spiegel (20e !), cofondateur de Snapchat, Olivier Pomel
et Alexis Lê-Quôc (25e), cofondateurs de Datadog, Stéphane Bancel (66e), patron
fondateur de Moderna Santé et Bernard Magrez (89e), à la tête de 42 vignobles.
Les 10 premières fortunes de France représentent plus de 800 000 emplois. Ils
payent des impôts, contrairement à ce que soutient Monsieur Piketty. Les
10 % les plus riches versent environ 72 % du total de l’impôt sur le
revenu, selon les chiffres du Budget. Et les 2% de foyers fiscaux déclarant
plus de 100.000 euros de revenus annuels en règlent à eux seuls plus de
40 %.
Aux Etats-Unis, les plus riches sont aussi, de loin, les
plus gros contributeurs : 95% du total des impôts et des taxes sont payés
par seulement 5% d’entre eux. C’est encore plus spectaculaire si l’on prend les
chiffres à l’envers et tout au sommet : 1% des contribuables = 39,6% des
recettes fiscales. Il est faux donc de dire, comme le fait Piketty dans ses
travaux sur les riches Américains, que ceux-ci ne payent pas d’impôts.
Classement Forbes : entre 2001 et 2021, le nombre
d’entrepreneurs a été multiplié par 7.2 et leur fortune par 10.5.
Nous avons encore plus convaincant avec le dernier
classement Forbes (2021),
qui contredit encore plus les thèses marxisantes de Piketty et de ses
collègues. Certains sont sortis de ce classement depuis l’année 2020 mais
globalement, les 2 755 milliardaires de la liste comptent 493 nouveaux :
ils ont poussé au rythme d’environ un toutes les 17 heures ! Jeff Bezos
est l’homme le plus riche du monde pour la quatrième année consécutive, avec
une fortune estimée à 177 milliards de dollars ; Elon Musk a grimpé à la
deuxième place avec 151 milliards de dollars. Tous les deux sont des
entrepreneurs, des self-made men. Regardons d’ailleurs l’évolution du nombre
d’héritiers et d’entrepreneurs parmi les plus riches depuis 20 ans :
Héritiers et entrepreneurs entre 2001 et 2021 (Forbes)
Entre 2001 et 2021, le nombre d’entrepreneurs a été
multiplié par 7.2 et leur fortune par 10.5. Le nombre d’héritiers, lui, est
resté à peu près stable. C’est donc bien la catégorie des premiers qui a
explosé. Parmi les nouveaux, 40 sont entrés dans le classement durant l’année
de la pandémie (2020). On y voit Stéphane Bancel (fondateur de Moderna), Ugur
Sahin (fondateur de BioNTech) ou Timothy Springer, chercheur…Tous ont contribué
aux vaccins, tests ou traitement contre le Covid.
La liste Forbes 2021 des milliardaires du monde comprend 328
femmes, un nombre en hausse de plus de 36% par rapport à l’année précédente
Dans cette liste Forbes, une dizaine de milliardaires ont
moins de 30 ans. Tel Austin Russell (26 ans) qui a passé son adolescence à
faire des recherches à l’Université de Californie et au Beckman Laser Institute
d’Irvine. Il a fondé la startup Luminar Technologies après avoir obtenu une
bourse de 100 000 $ octroyée par… le milliardaire Peter Thiel. Ses capteurs
aident désormais les voitures autonomes, Volvo, Toyota et Intel’s Mobileye, à
« voir » en 3D. La société a été cotée via une fusion SPAC en décembre
2020, catapultant l’entrepreneur dans les rangs des milliardaires du jour au
lendemain. Il est le plus jeune milliardaire autodidacte au monde.
La liste Forbes 2021 des milliardaires du monde comprend 328 femmes, un nombre
en hausse de plus de 36% par rapport à l’année précédente, dont fait partie
aussi la plus jeune femme milliardaire autodidacte du monde : Whitney
Wolfe Herd (31 ans), cofondatrice de Bumble. Elle est l’une des 63 femmes qui
ont rejoint pour la première fois la liste des milliardaires.
Mobilité et entrepreneuriat, voilà deux ingrédients qui
semblent décisifs pour intégrer le club des personnes les plus riches au monde.
On pourrait ajouter la philanthropie car pratiquement tous ont créé leur propre
fondation ou donnent de l’argent à d’autres, à moins que ce ne soit à des
œuvres caritatives. La fondation Bill Gates est célèbre dans le monde entier,
mais beaucoup d’autres dirigeants, plus discrets, moins médiatisés, jouent
aussi un rôle de première importance. Peu de gens connaissent Jares Isaacman
(fortune estimée à 1.7 Mds), cofondateur et PDG de Harbortouch (un processeur
de paiement) et fabricant de matériel de traitement des paiements. Il a fait un
chèque de 100 millions de dollars à l’hôpital de recherches pour enfants St.
Jude. Ou bien Timothy Springer, qui a donné 30 millions de dollars pour créer
l’Institute for Protein Innovation, une organisation à but non lucratif.
Les plus riches aujourd’hui (à ne pas confondre avec les faux riches des pays
mafieux) sont très loin de l’image qui leur est donnée par de nombreux
économistes, politiques ou journalistes. Pourtant, quels meilleurs exemples
pour des jeunes ? Les monter en épingle serait certainement bien plus
incitatif, dynamique et productif, que les décrier.
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