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Selon les titres alarmants des médias, la calotte glaciaire de l’Antarctique serait en train de fondre à grande vitesse. Le scientifique Steve Koonin tempère beaucoup les propos des journalistes en se basant sur deux études récentes.
La fonte des glaces : une situation complexe dont il n’y a pas lieu de s’inquiéter
L’ancien conseiller climat a provoqué d’énormes vagues en Amérique après avoir mis en doute, dans son livre paru au printemps 2021, la méthodologie et les conclusions du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Steve Koonin explique régulièrement dans ses travaux pourquoi il ne faut pas céder à l’alarmisme climatique car nos connaissances sont encore très incertaines sur la manière dont le climat évolue.
Dans son dernier article, il explique aussi que la fonte des glaces dépend d’une situation très complexe et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Selon lui, l’Antarctique est recouvert de glace depuis au moins 30 millions d’années. La calotte glaciaire contient environ 26,5 millions de gigatonnes d’eau (une gigatonne équivaut à un milliard de tonnes métriques, soit plus de 9 milliards de tonnes). Si elle devait fondre complètement, le niveau de la mer monterait d’environ 58 mètres. Ce qui est énorme mais pratiquement irréaliste. En fait, une perte de glace est normale en Antarctique. Chaque année, quelque 2 200 gigatonnes (ou 0,01 %) sont rejetées sous forme de fonte et d’icebergs qui se détachent, mais les chutes de neige ajoutent presque la même quantité. La différence entre le débit et l’ajout représente la perte annuelle de la calotte glaciaire. Ce chiffre a augmenté au cours des dernières décennies, passant de 40 gigatonnes dans les années 1980 à 250 gigatonnes dans les années 2010, mais il est très faible par rapport à la quantité globale des glaces de l’Antarctique : 0,001 %. Si la fonte continuait à ce rythme, le niveau de la mer ne s’élèverait que de 7.62 cm en 100 ans !
Beaucoup craignent que le réchauffement climatique n’accélère le processus. Deux études récentes se concentrent sur l’extrémité des glaciers, c’est-à-dire là où la glace, l’océan et le sol se rejoignent. L’une d’elles a utilisé un drone sous-marin pour cartographier les fonds à une profondeur de 600 mètres, à environ 56 km du glacier Thwaites en Antarctique. Les résultats des analyses ont permis aux chercheurs de comprendre qu’à un moment donné dans le passé, le glacier a fondu pendant six mois deux fois plus vite que le rythme le plus rapide observé entre 2011 et 2019. La cause reste inconnue mais ce qui compte c’est que le glacier Thwaites fond aujourd’hui deux fois moins vite qu’il a déjà pu le faire.
Les médias déforment la recherche pour provoquer une panique climatique
La seconde étude devait déterminer si l’eau douce provenant de la fonte d’un glacier pouvait accélérer la fonte des glaciers voisins. On a trouvé qu’effectivement les courants océaniques qui « transportent » l’eau fondue des glaciers pourraient contribuer aux changements dans la calotte glaciaire de l’Antarctique. Mais on ne sait pour le moment pas dans quelle mesure. Sans données plus précises, il est absurde de s’affoler.
Steve Koonin écrit que ces deux études illustrent les progrès réalisés dans la compréhension de ce mélange extrêmement complexe de glace, d’océan, de terre et de météo, avec des méthodes intelligentes pour déduire les conditions antérieures et une modélisation informatique sophistiquée pour établir de possibles scénarios futurs. Il est dommage que les médias triturent et déforment la recherche pour provoquer une sorte de panique climatique. N’en doutons pas, d’autres découvertes scientifiques nous apporterons bientôt des éléments plus solides pour adapter nos comportements, de manière rationnelle, aux évolutions du climat.
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