Par Frédéric Mass.
Imaginez. Victime d’un accident de bus, vous vous réveillez dans un monde où l’idéologie woke, c’est-à-dire progressiste et socialiste, a totalement triomphé.
C’est ce qui arrive à Michelangelo, le héros du premier roman de Michel Kelly-Gagnon, Base Type Null. Pour les amis de la liberté et les défenseurs des droits individuels, le nom de Michel Kelly-Gagnon n’est pas inconnu : avocat de formation, ancien chef du Conseil du Patronat du Québec, il est le dynamique président de l’Institut économique de Montréal, le plus important think tank libéral de la sphère francophone d’Amérique du Nord. Véritable entrepreneur d’idées comme l’imaginait Hayek et Buchanan, Michel Kelly-Gagnon a cette fois-ci choisi de prendre la plume non pas comme analyste politique, mais comme romancier, illustré par le talentueux Corentin Hunter. Et sa plume est à la fois pédagogue et caustique.
Avec un humour mordant, il décrit les tribulations de Michelangelo qui se réveille dans un hôpital où le crédit social, c’est-à-dire l’alignement sur le politiquement correct, compte davantage que le profit pour les commerces, que les performances pour les hôpitaux, et que l’efficacité pour nourrir la population. Le résultat est une dystopie qui rappelle quand même furieusement les délires idéologiques de cette gauche devenue folle, qui ne juge les hommes et les programmes qu’en fonction d’une morale identitaire et socialiste rigide. L’hôpital ne maintient en vie que les personnes utiles à l’État, et les dissidents un peu trop attachés à la liberté sont impitoyablement pourchassés et éliminés.
Michelangelo apprend vite qu’il est un mauvais citoyen, comprenez « de droite » et « capitaliste ». Il fuit l’hôpital pour se retrouver dans une ville sinistrée, où la population a été endoctrinée pour haïr des patrons et les entrepreneurs comme son pauvre frère, coupable de posséder un pub qui marchait plutôt bien. Fuyant un monde paupérisé, où tout le monde vivote au revenu universel, il est impitoyablement poursuivi par des hommes de main de l’État en Tesla. Sa maison, transformée en « maison de la diversité », ne peut plus lui servir de refuge. Il décide donc de s’enfuir à la campagne.
Sur sa route, il croise Vicky, une rebelle qui l’aide à rejoindre les vax rejects, ces parias que le gouvernement cherche à éliminer au nom de l’égalitarisme woke. Loin de s’avouer vaincu, c’est là qu’il va préparer son plan pour libérer la société de l’emprise collectiviste du wokisme dominant.
Alors, pessimiste, Michel Kelly-Gagnon ? Ce serait mal le connaître. L’homme est toujours libre de choisir, et donc de surmonter les épreuves les plus terribles. Nous laissons donc aux futurs lecteurs la surprise finale d’un livre qui, tout en s’inspirant des pires travers du monde actuel, s’en moque et propose une voie pour en sortir. Le livre est facile à lire, plein de bon sens et offre au final une leçon d’optimisme pour l’avenir. Et c’est de cela dont nous avons tous besoin aujourd’hui !
Michel Kelly-Gagnon, Base Type Null. Les aventures de Michelangelo, Futur Libre, 109 pages, sortie prévu le 21 juin 2022.
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