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08 juin, 2022

5 clichés de gauche détruits par Thomas Sowell

 Par Marius-Joseph Marchetti.

Chères lectrices, chers lecteurs, à la suite de mes quelques lectures des livres de l’économiste Thomas Sowell, m’est venue l’envie de vous faire un petit résumé de ces quelques clichés de gauche que nous avons l’habitude d’entendre un peu partout dans nos médias, et que Sowell aborde abondamment dans ces différents ouvrages.

 

Il faut se dépêcher d’agir

C’est probablement un slogan très à la mode depuis deux ans, souvent associé avec celui consistant à ajouter « si cela peut sauver ne serait-ce qu’une seule vie. »

Les Oints, ces intellectuels souhaitant réformer la société pour que le commun des hommes lui ressemble, ont l’habitude d’avancer un argumentaire de crise pour pousser leur agenda social : « Plus vite la justice cosmique sera appliquée sur cette Terre, plus vite le monde ira mieux. Si nous échouons à changer assez vite, nous disparaîtrons, des gens souffriront, etc. »

C’est la vision des Oints, de l’écologisme de Paul Ehrlich à celle de la justice sociale.

Cependant, comme le rappelle Thomas Sowell, à l’inverse de ce que pensent les Oints, nous n’avons pas de solutions catégoriques et définitives à portée de main, mais seulement des arbitrages et des compromis.

Vous pouvez interdire un médicament car il n’a que 99 % d’efficacité, et demander de nombreuses années de recherches coûteuses en attendant de faire passer son efficacité à 99,5 %, années durant lesquelles ceux qui se seraient contentés d’une efficacité moindre mourront : c’est engendrer un nombre important de désagréments pour toutes les personnes qui n’auraient probablement eu aucun effet secondaire ou dont les effets secondaires auraient été moins impactants que la maladie elle-même. Étouffer la création de richesses par des réglementations ubuesques peut nuire à plus de vies qu’elles n’en sauveront. On pourrait également supprimer tous les pesticides, et voir la résurgence de maladies comme la malaria qui est transmise par les insectes.

Dans la vie, il existe peu de solution absolue, seulement des arbitrages, que les individus responsables méritent de faire eux-mêmes.

 

Le contrôle des prix aide les plus pauvres

C’est une idée à la mode qui ressurgit, que ce soit du côté de l’union de la gauche ou celui du gouvernement Borne : le contrôle des prix est une idée lumineuse pour améliorer le sort des plus pauvres. Malheureusement, 4000 ans de cette pratique ne semblent pas avoir suffi pour témoigner de son danger.

Quels que que soient les peuples ayant mis en place ce type de politiques, celles-ci se sont toujours soldées par un échec. Les gens ont souffert de la faim en France au XVIIIe siècle et en Afrique au XXe siècle lorsque les prix des aliments étaient contrôlés par le gouvernement. Des pénuries de logements se sont développées de Hong Kong à Berkeley, en passant par la Suède, dans le sillage du contrôle des loyers. Il y a en effet beaucoup de choses que nous pourrions apprendre en étudiant d’autres populations et leur histoire, si seulement nous le faisions.

Chaque fois que vous fixerez un prix en-deçà du prix du marché, vous pouvez être convaincu qu’il y aura une pénurie, que la pénurie appellera le rationnement, et que le rationnement amènera une perte de liberté politique qui n’était pas le but de ceux ayant vraiment à cœur le sort des petites gens.

 

Les pauvres sont de gauche et les riches sont de droite

Si vous êtes pauvre, vous êtes nécessairement de gauche. C’est ce qu’il ressort de toutes les propositions visant à instaurer la justice cosmique sur Terre. Mécaniquement, les minorités aidées, qui leur servent de mascotte, sont des gens de gauche.

Thomas Sowell revient sur cette rhétorique de lutte des classes et ce biais des intellectuels à penser que les Noirs américains modestes sont enclins à être de gauche, dans son livre Barbarians Inside The Gates. Il rappelle que ce sont principalement les Noirs de la classe moyenne qui militent au sein de l’establishment des différents mouvement des droits civiques (comme Thurgood Marshall), là où les Noirs plus modestes sont des conservateurs, comme Walter Williams, Tony Brown, ou le juge Clarence Thomas.

Ironiquement, les liberals [aux États-Unis, les liberals sont les personnes de gauche, loin des libéraux français et ailleurs] blancs des médias et d’ailleurs sont prompts à supposer que les Noirs qui critiquent l’État-providence appartiennent à la classe moyenne qui ne comprennent pas ce que c’est que de vivre dans un ghetto.

Souvent, lorsqu’ils sont confrontés à la réalité, ils ne se laissent pas décourager par le fait qu’on leur prouve qu’ils ont tort et ils supposent alors que ces conservateurs noirs ont dû se vendre pour réussir. Observez cette rhétorique et voyez que cette logique s’étend à toutes les minorités que la gauche prétend aider. Une femme conservatrice est une femme vendue au patriarcat. Un homosexuel conservateur est un individu hétéronormé ayant systématisé la norme hétérosexuelle. On retrouve la vieille condamnation du sycophante chez Marx. Une personne ne peut pas avoir de bonnes raisons de ne pas être de gauche.

Cependant, Thomas Sowell rappelle une vérité déplaisante : il n’y a pas d’argent à se faire en préconisant la réduction du rôle de l’État. Inversement, les opportunités d’argent facile et les positions de pouvoir se profilent vite lorsque la possibilité de se faire un défenseur des Oints se présentent à vous, avec son lot de programmes sociaux et de représentation de la victimologie officielle : par exemple, lorsque le juge Clarence Thomas a dû révéler sa valeur nette dans le cadre du processus de confirmation de la Cour suprême, celle-ci représentait moins de la moitié de ce que gagnent chaque année certains des leaders noirs des droits civiques.

 

Toute différence de groupe s’explique par la discrimination, une oppression qui appelle à la correction

Les personnes de gauche partent du postulat que le relativisme culturel est correct, et ce faisant, que toutes les cultures se valent dans les résultats qu’elles engendrent. Dès lors, les différences entre les groupes en matière de récompenses ou de réalisations ne peuvent être dues qu’à la discrimination ou à des différences génétiques dans les capacités. Étant donné que le relativisme culturel est né en réaction aux théories de la supériorité raciale, son rejet des causes culturelles et génétiques des différences entre les groupes ne laisse que la société à blâmer pour les disparités de revenus ou de représentation dans diverses professions ou institutions.

Sur la base de cette doctrine, des personnes et des institutions ont commencé à être présumées coupables devant les tribunaux lorsque leurs statistiques ne correspondaient pas aux présupposés de l’esprit du temps. Toute une classe de personnes, que Dinesh D’Souza nomme « les marchands de races », a vu le jour pour exploiter cette façon de penser – ou de ne pas penser – dans les tribunaux, les entreprises, les universités et ailleurs. On voit doucement ce phénomène arriver en France et y prendre racine.

La thèse de D’Souza, dans son livre The End of Racism, vient mettre à mal la théorie selon laquelle c’est la discrimation et le racisme qui sont à la source de ces divergences de groupes. Non pas que le racisme n’existe pas, seulement que celui-ci a un très faible pouvoir explicatif dans ces divergences.

Selon Sowell, D’Souza met en avant

« les fantasmes et les fraudes de l’éducation afrocentrique, la promotion cynique de la paranoïa et de la polarisation par les marchands de races, et les crimes sauvages et barbares des voyous des ghettos contre leur propre peuple ne sont qu’une partie du tableau sombre et amer peint avec un soin méticuleux. »

Ceux qui cèdent à ces discours, y compris certaines des plus grandes entreprises américaines, sont également condamnés. Cela nous permet d’en venir au point suivant.

 

Toutes les cultures se valent

Chez les tenants du multiculturalisme, toutes les cultures se valent, et il faudrait être ouvert et prêt à tout recevoir, car elles peuvent toujours nous apporter quelque chose.

Malheureusement, c’est un fait que certaines cultures ont été plus à même d’améliorer le sort de ceux qui la partagent, que certaines cultures avaient davantage de respect pour la personne humaine que d’autres, et que certaines cultures ont été plus à même de faire émerger un cadre légal interdisant l’esclavage, là où celui-ci est toujours pratiqué aujourd’hui. Et ce n’est pas une question de race : même des groupes géographiquement plus proches que d’autres avaient des performances très divergentes.

En atteste l’histoire des Européens du Nord-Ouest qui contraste avec celle des Européens du Sud-Est depuis des siècles, non seulement en Europe, mais aussi partout où des immigrants de ces deux parties du même continent se sont affrontés à l’étranger. De même, tous les Asiatiques n’ont pas été identiques aux autres Asiatiques et tous les Africains n’ont pas été identiques aux autres Africains.

Thomas Sowell prend à charge un autre élément de son environnement américain, à savoir la défense de l’identité noire. Ce que les multiculturalistes nomment l’identité noire est en réalité un héritage culturel laissé par des Blancs ignorants dans le passé, importé aux États-Unis. L’anglais noir est un dialecte qui existait dans certaines régions du sud et de l’ouest de l’Angleterre il y a trois siècles. Comme c’est souvent le cas, cet héritage culturel a survécu là où il a été transplanté – dans le Sud américain – plus longtemps qu’il n’a survécu là d’où il venait. Et il a survécu plus longtemps chez les Noirs des ghettos urbains que chez les Blancs du Sud.

Cette importation implique également d’autres éléments, comme le fait de jouer au whist ou d’avoir un style de vie tapageur. Par exemple, le terme crackers désigne originellement « les ancêtres malicieux des personnes qui se sont ensuite installées dans le sud des États-Unis. » Comme le rappelle ironiquement Thomas Sowell, les individus de la communauté noire qui se font les défenseurs de la culture noire n’imaginent pas à quel point ils ne sont simplement que des « crackers au teint plus foncé. »

Ce mode de vie a finalement perdu de l’influence grâce à la diffusion de la morale victorienne, d’abord chez les classes aisées des deux races, puis chez les ménages plus modestes. Et si aujourd’hui, la plupart des Noirs américains restent attachés à un boulet culturel, c’est car ils ont été pris en mascotte par les intellectuels qui souhaitent faire de la contre-culture blanche. À leur dépens.

 

Conclusion

Dans ces différents livres (Race et IntellectuelsThe Vision of the AnointedBarbarians inside the Gates), Thomas Sowell détruit un grand nombre des présupposés que notre époque nous demande d’accepter et de croire sans la moindre preuve. Je laisse au lecteur le soin de découvrir par lui-même la richesse qu’il tirera de ses ouvrages.

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