par Alain Mathieu
Steven Koonin est un professeur de physique à l’université
de New York. Il fut le conseiller climat de Barack Obama et sous-secrétaire
d’Etat à l’énergie. Il a publié en mai 2021 un livre sur la science
du climat intitulé « Unsettled ? » (Non établie ?). Il y
met en doute la fiabilité des modèles utilisés pour prévoir les effets en 2100
du réchauffement climatique, qu’il estime « minimes ».
Depuis la parution de ce livre, le GIEC (organisme de l’ONU
chargé d’étudier le réchauffement climatique dû aux humains) a publié en août
un important rapport de près de 4.000 pages ; une conférence
internationale sur le climat s’est tenue à Glasgow ; et de nouvelles
publications scientifiques ont vu le jour. Dans une interview,
Steven Koonin analyse ces développements.
Il constate que le rapport du GIEC n’emploie jamais le terme
de « catastrophe climatique » et n’utilise qu’une fois celui de
« crise du climat », dont les media ont usé et abusé. Il
constate aussi que, d’après ce rapport, si une hausse très élevée (6°C) des
températures en 2100 se produisait, elle entraînerait une décroissance de 4% du
PIB mondial, ce qui justifie l’appréciation de « minime ». Il
rappelle que le GIEC a éliminé pour qualité insuffisante 40 % des modèles qui
lui étaient présentés.
Le battage des media et des responsables politiques est donc
assez éloigné de la prudence dont fait preuve le GIEC. « Quand les
scientifiques parlent au public, les exagérations commencent » et à ces
déclarations publiques, Steven Koonin préfère les propos qu’ils tiennent en
privé ou les travaux dont ils rendent compte, précisément, dans le rapport du
GIEC. Il y déplore toutefois certaines insuffisances, concernant notamment
l’influence des océans sur le climat et la variabilité naturelle de celui-ci.
Il regrette que ce travail n’ait fait l’objet d’aucun compte rendu scientifique
critique.
Pour Koonin, les politiques qui ont été mises en œuvre à
la suite des rapports du GIEC ne sont pas fondées.
« Les objectifs de zéro émission en 2050 et de
suppression rapide des véhicules thermiques sont trop proches. Ils ne seront
pas atteints ». L’humanité ne doit pas essayer de modifier le climat pour
des résultats trop incertains.
La conférence de Glasgow a souligné la nécessité, pour les
pays en voie de développement, en particulier la Chine et l’Inde, d’accroître
leur production d’électricité. « Il est immoral de forcer 6,5
milliards d’êtres humains à utiliser des formes d’énergie moins pratiques, plus
chères et moins fiables ».
Les publications scientifiques les plus récentes dénoncent
l’imprécision actuelle des modèles climatiques. Et les modèles épidémiologiques
ne sont pas plus fiables, preuve par le covid 19.
Steven Koonin reste optimiste pour l’avenir : la prudence des scientifiques sera de plus en plus de mise et comprise ; les conséquences néfastes des politiques actuelles – coût accru de l’électricité, pannes de plus en plus fréquentes à cause de l’intermittence de l’éolien et du solaire – deviendront insupportables ; les feux de forêt et la montée des eaux seront mieux contrôlés ; des espèces végétales résistant à la chaleur seront développées, etc. L’humanité s’adaptera. Avec le temps l’urgence climatique s’évanouira.
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