Par Pierre-Guy Veer
Nouvelle année est souvent synonyme de nouvelles résolutions. Comme la perte de poids semble toujours aussi populaire, je vous invite à l’appliquer plus largement et ainsi diminuer votre consommation… d’État.
Oh, je ne propose pas une utopie à la Galt’s Gulch. Néanmoins, voyez comment de nombreuses vies peuvent s’améliorer à mesure que le périmètre d’action de l’État diminue.
Éducation
En effet, au début de la troisième année du « deux semaines pour aplanir la courbe », beaucoup d’enfants ont pris un sérieux retard dans leur apprentissage, certains ont développé des troubles mentaux et ont pris de l’embonpoint.
Heureusement, certains politiciens ont compris que les fonds finançant l’éducation sont là pour aider les enfants. Plus d’une vingtaine d’États américains se sont mis au régime pour offrir davantage de liberté sur le type d’éducation disponible pour les enfants : école publique, à charte, privée, à la maison, etc. Ainsi, si un programme controversé est enseigné, les parents peuvent choisir une autre école.
Quant aux autres États, particulièrement ceux où les syndicats de l’enseignement sont très forts, le retour à l’enseignement exclusivement virtuel semble inévitable en ce début d’année. Bien que « la science » montre que les foyers d’infection dans les écoles sont rarissimes, les syndicats se battent bec et ongles pour éviter un retour physique en classe. Ils propagent mensonges et hystérie, faisant un chantage éhonté pour éviter de retourner au travail comme tout le monde.
Économie
À tout le moins, les travailleurs non privilégiés – hors des bureaucrates ou contractuels de l’État, veulent travailler, si on en juge la colère des restaurateurs québécois à nouveau frappés par des restrictions et des fermetures.
Mais avec un État qui juge arbitrairement ce qui est essentiel ou non, la planification personnelle à long terme devient impossible. Et à l’instar des enfants confinés à l’école en ligne, être considéré non essentiel est désastreux pour le moral.
Qui diable est l’État pour affirmer sans broncher qu’un job permettant la subsistance de X et sa famille et indirectement d’autres personnes via ses dépenses et investissements, est non essentiel ? Pourquoi laisser les grandes surfaces comme Wal-Mart opérer à pleine capacité alors que la boutique de vêtement et l’épicerie de quartier ont dû fermer ?
Faire un régime de gouvernement permet d’éviter de poser ces questions rhétoriques. Quiconque veut bosser/embaucher est libre de le faire, du moment qu’il n’y a pas de fraude ou de violence en jeu. Finies les restrictions arbitraires telle l’interdiction de pratiquer hors de son État ou l’obligation d’une formation onéreuse et complètement inutile pour simplement tresser des cheveux.
Migration
Jusqu’ici, les plus conservateurs d’entre vous me supportent de tout cœur. Vous savez que les incitatifs corrompus de l’État créent des distorsions énormes dans l’éducation et l’économie, notamment pour les mouvements de capitaux.
Or, le mouvement des personnes est aussi affecté par les incitatifs. Quand un pays en ruine un autre, les citoyens sans contacts stratégiques dans l’État vont tenter de refaire leur vie ailleurs.
- Si leur ferme n’est plus rentable parce que les subventions étrangères les désavantagent ;
- Si leur gouvernement, aussi tyrannique fût-il, est remplacé pour un autre qui amène un chaos total ;
- Si leur gouvernement dépend entièrement d’une force étrangère, et que le retrait désorganisé de cette dernière cause un retour à la tyrannie d’antan.
Un régime de gouvernement diminuerait grandement ces mouvements de migration de masse puisque les forces militaires serviraient strictement à défendre les frontières de réels envahisseurs qui viendraient avec tanks et autres armements. Ce que connaissent les États-Unis à leur frontière sud est une crise de la bureaucratie. Pour l’avoir vécu lors de l’obtention de ma résidence permanente, j’affirme que tenter de se retrouver dans les dédales de l’immigration est l’équivalent de vouloir obtenir le laisser-passer A38.
« Mais ces immigrants illégaux sont des criminels et des terroristes ! », diront ces xénophobes qui ne veulent pas explicitement s’identifier comme tel. Non seulement légalité n’est pas moralité, mais les statistiques officielles montrent une criminalité frontalière inférieure à celle du reste du pays. Si le reste du pays était aussi pacifique, il y aurait eu 5700 meurtres de moins en 2017.
« Ils ne s’intègrent pas et diluent notre culture et notre identité ! » N’en déplaise à ces exaltés du nationalisme, l’identité et la culture sont des caractéritiques personnelles. Oui, elles sont partagées avec d’autres, mais ces échanges se produisent depuis que les humains peuvent parler.
De toute façon, les taux d’assimilation aux États-Unis, y compris chez les musulmans, sont supérieurs à ceux de l’Europe et ce malgré une approche relativement minimaliste. Du moins, si on compare à la France ou au Québec, où les plus extrémistes veulent un contrôle absolu des questions identitaires.
Environnement et climat
Finalement, s’il y a un domaine où un régime de gouvernement est nécessaire, c’est bien l’environnement – et indirectement le climat. Surtout quand 100 % des « solutions » aux « problèmes » allégués (si on arrondit à la dizaine près) convergent vers un « empiffrement » de gouvernement.
Nonobstant le changement constant des données de température et la relégation d’autres importunes dans les trous de mémoire, s’occuper de l’environnement est l’affaire de tous. Et un régime extrême de gouvernement est plus que nécessaire. Bien qu’il ait pu accomplir certaines bonnes choses comme l’hydroélectricité au Québec – grâce aux deux crises pétrolières principalement, il est indirectement responsable de la multiplication des éoliennes, panneaux solaires et autres sources dites renouvelables qui ont un effet dévastateur négatif sur les humains via leur mauvais fonctionnement durant des périodes critiques de grand froid et la forte augmentation des prix de l’énergie.
Il ne peut en être autrement. Des investisseurs censés comme Warren Buffet savent que ces énergies dépendent presque entièrement d’incitatifs publics. C’est tellement évidemment que les ventes de véhicules électriques s’effondrent quand les subventions disparaissent.
Ces derniers, à l’instar des énergies vertes énumérées plus haut, requièrent une quantité astronomique de ressources dont le minage est plus efficace à détruire la nature qu’une politique de terres brulées.
Un régime de gouvernement laisserait ainsi les décisions de tous déterminer quelle source d’énergie offre le meilleur rapport qualité/prix. Certes, le charbon est extrêmement polluant et bon marché, mais il faut atteindre un certain niveau de richesse pour se permettre des technologies plus propres. Et sans incitatifs artificiels, les gens ne se laisseront pas duper par des technologies prometteuses en apparence mais dont le remplacement est tellement onéreux qu’une explosion est moins chère. Ou dont le stockage est tellement peu pratique que c’est une bombe à retardement.
Bref, laissez 2022 être l’année où vous vous débarrassez de la pire habitude imaginable : déprendre d’un monopole de la force pour espérer une amélioration nette de votre vie. Cela n’a jamais fonctionné ; hormis peut-être Tetris, aucune augmentation de l’action des forces publiques ne s’est faite pour une amélioration de la vie des citoyens dans un dessein 100 % pacifique.
Quand l’État intervient hors de ses tâches régaliennes, il y a toujours davantage de perdants que de gagnants. Rappelez-vous donc ces mots immortels de Benjamin Franklin la prochaine fois qu’on avancera qu’il « faut » restreindre nos droits et liberté au nom de la sécurité de Mère-Grand.
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