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06 mai, 2021

Tout comprendre des métaux rares : le futur des métaux rares (3/3)

 À la conquête des métaux sur Terre, Mer et Ciel. Avons-nous vraiment besoin de métaux rares ?

Les deux premières parties de cette étude ont été publiées ici et ici.

LES MÉTAUX RARES : USAGES, PRODUCTIONS, CONFLITS, FUTUR

La réalité des métaux rares est loin des idées reçues ! Les métaux rares sont d’une étonnante complexité dans notre société. Or nous assistons davantage à une simplification voire une confusion dans la presse. Nous allons donc tenter d’y remettre de l’ordre avec ce dossier en trois parties :

  1. Pourquoi en avons-nous besoin ? Quand sont-ils apparus dans nos vies ?
  2. La géopolitique des métaux rares, études de cas sur les moteurs, les batteries et l’électronique.
  3. Le futur des métaux rares, à la conquête des métaux sur Terre, Mer et Ciel. En avons-nous vraiment besoin ?

LE FUTUR DES MÉTAUX RARES

En incitant, voire en forçant, la délocalisation par les restrictions d’exportation, la Chine a su remonter la chaîne de valeur. Par dessus tout, elle a donné un guide au reste du monde pour rétablir le rapport de force avec l’Occident.

Aujourd’hui, l’Indonésie a appliqué la méthode sur le nickel : embargo sur le métal en septembre 2019, puis signature de contrats, comme celui de LG à hauteur de 10 milliards de dollars pour construire une usine de batteries. L’Arabie Saoudite souhaite ouvrir des usines pétrochimiques pour concevoir du plastique.

L’Occident devra faire avec un futur où le pays qui extrait est aussi le pays qui fabrique. Néanmoins, le dumping chinois ne peut plus durer tant sur le plan économique qu’écologique, il devient insoutenable. L’achat de minerais à des pays tiers deviendra cher et instable. Trois possibilités s’offrent à nous.

MINER TERRE, MER ET CIEL

Le cour du minerai repart à la hausse. Certaines mines comme la Mountain Pass pourraient réouvrir. C’est aussi le cas en France où Emmanuel Macron y est favorable. Les fonds marins sont aussi inspectés en vue de futures extractions. Ayant la deuxième surface maritime au monde, le pays est en bonne position.

Il faut savoir que les métaux proviennent de l’espace. Ils sont forgés dans les étoiles, et arrivent sur Terre via les météorites, d’où l’idée d’aller à la source et envoyer des robots miner sur les astéroïdes. Même si le Luxembourg vient d’autoriser le minage spatial et que certaines entreprises comme Planetary Resources émergent, il demeure encore d’importants problèmes techniques et économiques.

Pour rappel, Rosetta a été la première sonde à se poser sur une comète en 2016 pour un coût de 1,4 milliard d’euros. Ou encore, la première extraction d’astéroïdes OSIRIS-REx est en court par la NASA et va en récupérer 60 grammes…

De plus, à l’heure de la vague verte, quel politicien souhaite ternir son image en réouvrant les mines ? Si les écologistes sont déjà vent debout contre la pollution de la 5G ou des lampadaires, vont-ils accepter la réouverture des mines ? Le consommateur occidental est pris de schizophrénie. Il souhaite que son monde soit technologique, mais ne veut pas de mine dans son jardin.

LE RECYCLAGE

Nous pouvons aussi utiliser nos consommateurs comme une force. Avec le recyclage des métaux, la production se déplace des mines vers les marchés de consommateurs. L’Occident retrouve ainsi sa souveraineté.

Mais là encore, le recyclage bio n’existe pas, et surtout la rentabilité du recyclage varie d’un métal à l’autre. L’aluminium est recyclable à l’infini, il nécessite 95 % d’énergie en moins que le minage, ce qui le rend rentable à recycler. Alors que les terres rares restent peu recyclées, car trop coûteuses.

AVONS-NOUS BESOIN DE MÉTAUX RARES ?

L’être humain a toujours su se passer de ce qui lui manque. On pense notamment à l’Allemagne de 1940, qui a mis au point de l’essence et du caoutchouc (Buna) synthétique pour mettre son économie en autarcie et ainsi préparer le pays à la guerre. Plus proche de nous, en 1987, le protocole de Montréal interdit 96 produits chimiques utilisés dans 240 secteurs industriels pour lutter contre le trou dans la couche d’ozone.

Enfin dans notre cas, il y a Tesla. Le constructeur a déjà réduit le néodyme de ces moteurs pour les remplacer par des bobines de cuivre. Et il vient de retirer le cobalt de ses batteries pour le remplacer par davantage de nickel.

CONCLUSION

En forçant la délocalisation, la Chine a pillé l’Occident de son innovation. Ce modèle devient la norme. Mais il montre que l’Occident est riche de matière grise plus que de métaux rares. La Chine a pillé les entreprises françaises de leurs savoirs, mais ne voulait pas des mines françaises.

Réouvrir les mines est donc un acte court-termiste. Si l’Occident doit se relever, c’est par son innovation. Nous devons financer des projets sur du recyclage plus écologique, comme Récylum et financer des entreprises sur de nouvelles batteries comme Tiamat.

Bibliographie

En plus des diverses sources présentes dans les liens, ce dossier a été construit autour des informations présentes dans :

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