L’annulation du discours de Richard Dawkins symbolise la crise de la liberté d’expression mondiale. La cancel culture doit être combattue.
Le plus grand drame de cette nouvelle ère woke est le déclin de nos plus anciennes et prestigieuses institutions dans un bourbier anti-libéral. Des organisations comme l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), qui défendait même les discours les plus vils au nom de la liberté de l’expression, ont changé de cap. Ces groupes préfèrent maintenant pousser l’idéologie woke et annuler le discours de ceux qui s’opposent à l’orthodoxie gauchiste.
Il n’y a rien de plus révélateur de cette nouvelle tendance que l’annulation de l’intervention de Richard Dawkins par l’Association humaniste américaine (AHA). Dawkins, un intellectuel britannique de gauche, a récemment perdu son prix 1996 d’humaniste de l’année pour ses tweets du mois d’avril.
Dawkins a demandé à ses followers pourquoi Rachel Dolezal, une femme blanche américaine, était critiquée pour s’être identifiée comme étant noire tandis que les transgenres sont fêtés lorsqu’ils déclarent être du sexe opposé.
Dawkins n’est pas conservateur. En fait, après le début de la critique de la gauche radicale pour son tweet, il a précisé qu’il n’était pas l’un de ces « bigots républicains aux États-Unis qui exploitent maintenant cette question ».
Les réponses ont été rapides et violentes. Des gauchistes furieux ont inondé les commentaires, accusant Dawkins d’avoir osé demander en quoi il est acceptable d’être transgenre mais pas transraciale.
À ce moment de l’histoire arrive l’AHA. Présentée comme une organisation qui « prône les valeurs progressistes et l’égalité pour les humanistes, les athées et les libres penseurs », le groupe avait clairement besoin de faire la preuve de ses qualifications woke en opposition à Dawkins.
Dans un communiqué de presse l’organisation dénonce :
« Malheureusement, Richard Dawkins a accumulé au cours des dernières années une suite de déclarations utilisant le discours scientifique pour humilier les groupes marginalisés, une approche contraire aux valeurs humanistes […] Sa dernière déclaration implique que l’identité des personnes transgenres est frauduleuse, tout en attaquant simultanément l’identité noire comme une identité pouvant être assumée lorsque cela est commode. Ses tentatives subséquentes de clarification sont inadéquates et ne communiquent ni sensibilité ni sincérité. »
Et puis son discours a été annulé. Il y a une certaine ironie à constater qu’un groupe dédié aux libres penseurs révoque le prix d’une personnalité ayant incarné ses valeurs durant 25 années.
Il convient de répérer aussi la double pensée contenue dans la déclaration de l’AHA.
La question de Dawkins est fondamentalement une question de cohérence : qu’est-ce qui nous identifie ? Pour les gauchistes, la réalité biologique doit être ignorée au bénéfice du ressenti, mais il en va tout autrement pour le sentiment d’appartenance à une communauté de couleur.
Alors, biologie ou identité ? Les deux ne sont pas compatibles.
Soutenir que les questions soulevées par Dawkins constituent une attaque mérite également que l’on s’y attarde. Cette formulation repose sur le tropisme de gauche selon lequel le discours et les idées sont assimilés à de la violence et que la dissidence doit être étouffée afin de protéger les communautés vulnérables.
Dawkins n’est que le dernier agneau sacrificiel sur l’autel de l’orthodoxie woke. Alors que le gauchisme continue de s’infiltrer au sein de vénérables et historiques institutions libérales, il sera inévitablement rejoint par des dizaines de ses collègues.
L’annulation du discours de Dawkins symbolise la crise de la liberté d’expression mondiale. La libre circulation des idées doit être encouragée, qu’elle soit controversée ou non. Le mouvement anti-libéral issu de la gauche doit être combattu avec toute la force des peuples qui aiment la liberté.
Parce que le but du gauchisme n’est pas la recherche de la vérité ni même sa cohérence interne mais la fidélité aux caprices du plus grand nombre.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire