Par David Descôteaux
Et si les plans de relance des gouvernements, autant celui du président américain Joe Biden que celui de Justin Trudeau, ne stimulaient pas l’économie de manière à la faire croître à moyen et à long terme?
Au sud de la frontière, le plan d’infrastructure de 2300 milliards de dollars du président Biden est applaudi par des économistes comme Joseph Stiglitz, qui disait récemment que « cela créera plus de demande et cela devrait donner aux gens plus de confiance pour investir ».
Ici, le gouvernement Trudeau vient d’annoncer plus de 100 milliards de dépenses dans son dernier budget pour relancer l’économie canadienne.
Or, pour obtenir de la croissance économique, ce sont plutôt l’investissement et l’épargne que l’on doit stimuler, et non les dépenses et la consommation.
Comme l’explique ce récent article du Wall Street Journal, qu’elles soient publiques ou privées, les dépenses ne génèrent pas de croissance permanente. La croissance repose essentiellement sur l’augmentation de l’offre de biens au fil du temps. On ne peut pas dépenser si des marchandises n’ont pas d’abord été produites. Or, l’offre augmente à mesure que la technologie et les processus de production s’améliorent. Une telle amélioration nécessite de l’épargne et des investissements plutôt que de la consommation.
De plus, comme l’explique l’auteur, le plan du président Biden prévoit d’importantes augmentations d’impôts sur les entreprises, ce qui nuira également aux ménages, à l’épargne et surtout aux investissements. On peut présumer qu’au Canada, de nouvelles taxes viendront également financer les dépenses astronomiques du gouvernement Trudeau.
Bien sûr, la réfection de routes et de ponts peut contribuer à améliorer la productivité de nos économies. Il y aura sans doute, parmi toutes ces dépenses, des projets viables et nécessaires. Mais les investisseurs et le marché sont habituellement plus efficaces que les gouvernements pour faire fructifier l’épargne en l’investissant judicieusement. Et avec les sommes énormes qui seront dépensées par ces deux gouvernements, certains dérapages ou gaspillages sont à prévoir.
Il faut surtout retenir que toutes ces dépenses devront être financées par des taxes et des impôts, qui auront l’effet opposé à celui recherché. En effet, en minant l’épargne des citoyens et des entreprises, on diminuera l’investissement, donc la productivité, et en fin de compte, la croissance économique.
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