Je n’avais pas d’attente particulière concernant le budget du Québec 2011-2012, mais j’espérais que les objectifs annoncés dans le budget 2010-2011 seraient minimalement rencontrés. C’était trop demandé à un gouvernement qui, depuis plus de sept ans, n’a respecté aucun de ses engagements pour réduire la taille et les dépenses de l’État.
Il est révoltant de constater que les dépenses continuent de croître à un rythme qui défie toute logique. En 2010-2011, le gouvernement s’était engagé à contenir leur croissance à 2,9 %. Celles-ci ont augmenté de 3,8%. C’est 33 % de plus que l’objectif! Dans le monde réel, toute l’équipe de direction aurait été remerciée sur le champ.
Le ministre prétend qu’il n’y pouvait rien puisque les augmentations sont dues à des évènements hors de son contrôle : l’équité salariale, l’évaluation actuarielle des régimes de retraite du secteur public et les créances douteuses. Comme si ces évènements avaient été imposés au gouvernement par des martiens! Le ministre aurait voulu démontrer l’incompétence du gouvernement qu’il n’aurait pas pu mieux s’y prendre.
Ça augure très mal pour l’avenir.
L’an dernier, le ministre Bachand s’était engagé à maintenir la croissance des dépenses en 2011-2012 à 2,8 %. Maintenant, il prévoit des augmentations de 3,7 %. Encore une fois, le ministre prétend qu’il n’y peut rien. La syndicalisation des services de garde et le renflouement des régimes de retraite des fonctionnaires sont les principales causes des augmentations de dépense. Il faut donc en déduire que ce sont les évènements qui contrôlent le budget de l’État et non le gouvernement. Si le passé est garant de l’avenir, il faut prévoir que la croissance des dépenses sera plus près de 5 % que de 4 % en 2011-2012.
L’incapacité de ce gouvernement à contrôler les dépenses n’est pas une surprise. Si on exclut les chroniqueurs dont la tâche semble être de promouvoir le PLQ, seuls les naïfs pouvaient vraiment y croire.
Malgré la contre-performance du gouvernement en matière de contrôle de la croissance des dépenses, le ministre a annoncé une série quasi interminable de nouveaux programmes et de programmes existants bonifiés : 900 M$ pour la mise en œuvre d’une stratégie de l’économie numérique; 1,6 G$ pour le Plan Nord; 500 M$ pour la cueillette des déchets; 558 M$ pour des places en garderie à 7 $; 240 M$ pour numériser les écoles; 140 M$ pour les logements sociaux; 100 M$ de plus pour les infrastructures sportives; 50 M$ pour subventionner l’achat de véhicules hybrides ou électriques; 50 M$ pour le Fonds de relève Québec; 45 M$ pour le secteur forestier; 40 M$ pour exportation Québec; 20 M$ pour Capital Anges Québec; 20 M$ pour la route verte; 15 M$ pour l’Institut de la finance structurée; crédit d’impôt remboursable pour la production d’éthanol cellulosique; et j’oublie toutes les autres subventions aux artistes et autres groupes d’intérêt.
Comment pourrait-on prendre au sérieux un gouvernement qui prétend se serrer la ceinture et du même souffle annonce un programme pour subventionner l’achat de véhicules hybrides ou la création d’un Fonds de relève Québec de 50 M$?
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