Par Drieu Godefridi.
Il faut soigneusement distinguer les questions scientifiques et factuelles — les évolutions du climat et les moyens de s’y adapter — de l’idéologie venue s’y greffer, qui est l’idéologie écologiste. C’est une erreur de raisonnement, et la prospérité des idéologues écologistes, qui consiste à confondre (identifier) l’écologie comme science de la nature et l’écologisme comme idéologie politique.
Quand on prend connaissances des revendications concrètes des écologistes français, de Die Grünen en Allemagne, ou des écologistes belges — pour ne rien dire de personnalités plus folkloriques telles Sandrine Rousseau — on constate que ces revendications sont non seulement étrangères à la science de la nature, mais en porte-à-faux et contradiction frontale avec la rationalité scientifique.
Une excellent illustration de ce phénomène est l’énergie nucléaire. Seule source d’énergie pérenne non émettrice de CO2 — avec l’hydraulique, mais celui-ci exige de vastes configurations naturelles non reproductibles — le nucléaire devrait être embrassé par toute personne rationnelle soucieuse de maîtriser les émissions humaines de CO2.
Or, que constate-t-on ? Que dans les pays cités, et les multinationales de l’écologisme telles Greenpeace, les écologistes vouent une haine religieuse à l’énergie nucléaire, dont ils exigent depuis trente ans l’arrêt et le démantèlement complet.
Un alignement sur l’Allemagne dangereux
Je me souviens d’une conférence donnée à Science-Po Strasbourg il y a dix ans. Je tentais de convaincre mon auditoire que non, la France ne devait pas fermer ni réduire son parc nucléaire, tout au contraire réinvestir massivement dans sa maintenance et son développement. On fit le contraire. Car, il a fallu singer les Allemands.
À maints égards, les écologistes sont les principaux adversaires d’une politique énergétique rationnelle, respectueuse des données factuelles et scientifiques.
La conséquence de la folle dérive anti-nucléaire allemande, sous le diktat du mouvement écologiste, est de vassaliser l’Allemagne à la Russie sur le plan énergétique. Car, selon la formule du Pr. Samuele Furfari, l’énergie c’est la vie. Elle est partout et conditionne tout. Quand la vie économique entière d’un pays, et de chacune de ses familles, dépend du même robinet estampillé Gazprom, c’est Gazprom — donc le gouvernement de la Fédération de Russie — qui dicte à l’Allemagne ses conditions.
Les conséquences politiques, économiques et géopolitiques de cet écologisme religieux, aux accents parfois fanatiques, sont dévastatrices. De ce point de vue, la guerre en Ukraine aura été le révélateur de la réalité intime de l’idéologie écologiste.
Les deux grands socialismes du XXe siècle — le communisme et le national-socialisme — ont massacré des dizaines de millions de nos semblables au nom de leurs idéologies respectives.
Les idéologies totalitaires, visant à subordonner l’individu dans chaque fraction de son être aux axiomes d’un credo, sont pour le genre humain une menace bien plus grande que le réchauffement objectif d’un degré observé depuis le début de l’ère industrielle.
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