D’ici 2027, GNL Québec fournira du gaz naturel liquide et de l’hydrogène liquide à l’Ukraine: c’est ce que prévoit l’accord conclu entre la société mère québécoise Symbio Infrastructure et la société nationale ukrainienne Naftogaz of Ukraine en juin 2022.
La compagnie ukrainienne affirme que cette entente ouvrira la porte à la transition énergétique du pays et permettra d’y réduire les émissions de GES, tout en l’amenant à se distancer des hydrocarbures russes.
Au Québec, il s’agit d’une occasion intéressante sur le plan économique et du développement énergétique. Mais tout cela ne sera pas possible sans l’aval du gouvernement concernant le projet GNL Énergie Saguenay, qui prévoyait l’exportation de 10,5 millions de tonnes de gaz naturel vers l’Europe.
Or les gouvernements du Québec et du Canada s’entêtent à bloquer le projet en évoquant le manque d’acceptabilité sociale, bien qu’un sondage IPSOS commandé par l’IEDM montre justement le contraire : 53 % des Québécois sont en faveur du projet et 65 % voient la nécessité de trouver une solution alternative aux hydrocarbures russes. Vu l’appui de la population, pourquoi, dès lors, le gouvernement du Québec ne revient-il pas sur sa décision?
Contribuons à la transition
Par ailleurs, le conflit entre la Russie et l’Ukraine exacerbe la nécessité pour les pays européens de se détacher de l’énergie russe; ils en dépendent, mais en l’achetant, ils peuvent financer le conflit actuel. La réalité, c’est que personne ne sait exactement quand le conflit se terminera et quels seront les impacts à plus long terme. Nous pouvons toutefois avancer l’hypothèse que plusieurs des alliés à l’Ukraine n’auront pas d’appétit de sitôt pour les hydrocarbures russes. Pour cette raison, une diversification des sources d’approvisionnement devrait avoir lieu, et le Canada, par l’entremise du projet GNL Québec, pourrait – et devrait – jouer ce rôle.
Comme l’achat de pétrole et de gaz naturel russes a permis, en quelque sorte, de financer cette guerre tragique, il est du devoir du gouvernement en place de revoir sa décision sur le projet GNL Québec, qui a déjà trouvé preneur en Ukraine.
N’oublions pas les rencontres entre l’Allemagne et le Canada concernant le gaz naturel liquéfié, où l’allié d’Europe a exprimé sa volonté de s’approvisionner en gaz naturel auprès de son homologue d’Amérique.
Pour assurer la sécurité énergétique de l’Europe, il est temps pour nous, alliés stables et démocratiques, de lui fournir ce dont elle a besoin – et que nous avons en grande quantité. De plus, en donnant le feu vert au projet, les gouvernements provincial et fédéral créeraient des emplois et offriraient au Saguenay, où le PIB par habitant se situe sous la moyenne du Québec, l’occasion de devenir un acteur clé de la sécurité énergétique d’alliés.
Des bénéfices environnementaux et financiers
Et les bénéfices sont tout aussi environnementaux que financiers : le gaz naturel joue un rôle important dans le processus de transition énergétique vers des ressources moins polluantes. On sait déjà qu’il pollue deux fois moins que le charbon et que cette transition a permis d’éviter, entre 2010 et 2018, l’émission de 500 millions de tonnes de gaz à effet de serre.
Avec le conflit qui perdure et la volonté de l’Europe de trouver d’autres sources de gaz naturel, le Québec ne devrait pas manquer cette occasion de venir en aide à ses alliés et d’ainsi se démarquer en tant que leader de la transition énergétique.
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