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15 février, 2022

Ce que nos élites peuvent apprendre de l’économie par ceux qui la font vivre

 Par Jacques Clouteau.

Depuis des décennies, et encore plus au moment des campagnes électorales, je trouve que les discours des hommes politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, les compte-rendus des journalistes et les avis des économistes sont d’une exaspérante vacuité lorsqu’ils se mettent à évoquer l’économie du pays.

Je note toujours avec amusement que ces économistes sont en fait des professeurs d’économie dans une quelconque école, ce qui en dit long sur leur contact avec l’économie réelle que nous autres, entrepreneurs, vivons chaque jour.

En fait, j’ai la sensation étrange d’assister à un concours ; c’est celui qu’en sait le moins qu’en dira le plus…

La voix d’un créateur d’entreprises

Il est vrai que, par rapport au cursus scolaire de ces gens, je ne suis qu’un modeste travailleur indépendant depuis 35 ans. Cependant j’ai créé assez d’entreprises pour avoir une expérience de la vie qui me semble, sans forfanterie, largement supérieure à certains des guignols qui se sont présentés à la magistrature suprême.

Ceux-là ont toujours vécu de l’argent public et n’ont donc jamais subi, à aucun moment de leur existence, ce que vivent les artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales et petits entrepreneurs de France, ceux-là même qui sont la sève du pays.

Il se trouve que pendant toutes ces années, j’ai vécu au contact des gens et des réalités.

Discours professoral des élites

Quand j’écoute ces hommes politiques, journalistes et économistes nous parler de l’économie, de ce qui est la trame de notre vie, j’ai l’impression de revenir en arrière aux pires moments de ma vie de lycéen, quand un professeur de mathématiques borné essayait de faire entrer dans nos têtes la théorie des ensembles (théorie fumeuse imaginée par un aréopage de gens tellement intelligents que nous autres, prolétaires de base, ne comprenions même pas les titres…).

Pour ceux qui ont connu cette période, rappelez-vous les énoncés magnifiques : Ensemble A Union Ensemble B etc. Il est vrai qu’à 15 ans, c’est un langage qui parle et qui motive… Rassurez-vous : en 45 ans, à aucun moment de ma riche vie professionnelle, cette théorie ne m’a été d’une quelconque utilité…

L’économie comme grosse bulle gélatineuse

Mais revenons au thème de cet article… Depuis quelques semaines, la phrase à la mode est « l’économie repart ». On entend aussi souvent « les entreprises ont reconstitué leurs stocks » ou encore « les trésoreries ont retrouvé leurs marges » ou bien encore « le patronat ne respecte pas sa parole », etc.

Les sons qui sortent de la bouche de ces personnes suffisantes relèvent de cette fameuse théorie des ensembles dont j’espère qu’elle n’est plus enseignée… L’économie, dans leur esprit, est une sorte de grosse bulle gélatineuse, dont la composition demeure mystérieuse, qui est animée de sa propre vie.

Sans doute un ensemble d’indices pour nous inconnus. Donc, dans notre cas particulier, la grosse bulle gélatineuse baptisée économie a pris un peu d’embonpoint.

Les chiffres demeurent effroyables

Trois chiffres au bas d’un tableau pondu par le ministère des Finances et voilà nos danseuses de salon attaquer la pointe et l’entrechat. Regardez les chiffres, nous disent-ils la bouche en cœur, l’économie repart. Et d’autres, qui piaffaient depuis cinq ans, d’ajouter « Hollande avait raison… ».

Il suffit de faire le tour de ses amis entrepreneurs pour comprendre immédiatement la vanité de ces affirmations… Il suffit de regarder les chiffres effroyables du nombre de chômeurs, de pauvres, d’assistés…

Non, messieurs les colporteurs de rumeurs chiffrées, l’économie ne repart pas, et elle ne repartira jamais tant que la nation française et ses représentants continueront à considérer que l’économie est une bulle gélatineuse…

Des hommes derrière les concepts

Car derrière les chiffres et les mots se cachent tout simplement des hommes. L’économie, les entreprises, le patronat ne sont que des concepts totalement creux si derrière il n’y a pas un homme, un meneur, un entrepreneur, un mec un peu fou qui a décidé de ne pas être dans le moule, de refuser d’avoir un patron sur le dos.

Ce peut être aussi un citoyen qui a un jour l’idée d’un nouveau produit, qui s’est dit qu’il allait le fabriquer et le proposer à la vente dans son pays et pourquoi pas, dans le monde entier…

Ce ne sont pas des entreprises qui embauchent, ce sont des entrepreneurs qui cherchent des collaborateurs pour les aider à développer un projet. Ce n’est pas l’économie qui repart, ce sont des chefs d’entreprise qui ont confiance et qui investissent leurs économies. Ce n’est pas le patronat qui ne tient pas ses promesses, c’est un créateur qui n’a pas envie de risquer sa peau pour un pays qui le méprise.

Qu’on laisse les créateurs tranquilles

Et c’est seulement si cette race de fadas se multiplie que l’économie ira mieux. Et cette race se multipliera seulement si on lui fiche la paix et qu’on laisse sa créativité s’épanouir.

Car ces gens, qui sont le moteur de la nation, ne sont ni des spécialistes du droit, ni des bureaucrates, ni des experts-comptables. La plupart du temps, ce sont des personnes simples, venues du peuple de base. Or, les contraintes qui les attendent en république populaire de France sont des pièges où elles vont s’engluer, épuiser leur énergie et leur temps.

Salauds de patrons

La cerise sur le gâteau reste la manière dont la nation va récompenser les meilleurs de ses enfants, si par bonheur leur projet fonctionne et qu’ils réussissent… Sans le moindre état d’âme, au nom de la solidarité et de la redistribution, on leur ponctionnera la plus grande partie de leur revenu en divers impôts, taxes, plus-values et contributions… Et ensuite on les gourmandera pour ne pas jouer le jeu, pour ne pas investir le peu qu’il leur reste… Salauds de patrons…

Les plus futés d’entre eux prendront la route de l’exil. Ils iront exercer leurs talents dans des pays où on les respecte. Alors, ceux qui les ont forcés à s’exiler morigèneront de plus belle cette race de privilégiés ingrats…

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