Malgré les discours alarmistes d’un certain nombre de
politiques et de médias, le capitalisme et le libéralisme économique sont loin
d’être morts. Mieux, l’entreprenariat et ses bienfaits pour la société
continuent d’être soutenus par la majorité des Français et des autres
populations européennes et d’Amérique du Nord. Une valeur qui doit être
considérée comme le principal vecteur de sortie de crise.
On se souvient du discours du président Macron lors
de ses vœux pour l’année 2019, qui déclarait la mort de
« l’ultracapitaliste libéral financier ». De même, l’Edelman Trust
Barometer de 2020 montrait que dans de nombreux pays, le capitalisme était
majoritairement critiqué par la population : 69% des Français
considéraient que ce système avait fait plus de mal que de bien, même tendance
chez les Italiens (61%), chez les Allemands (55%) et chez les Britanniques
(53%). Seuls les Canadiens et les Américains (tous les deux 47%) échappaient à
ce pessimisme. De plus, avec les confinements sanitaires et la mise sous
perfusion étatique des économies, on pourrait croire que les Occidentaux ont
tourné le dos au libéralisme économique. Toutefois, un certain nombre de
données indique au contraire une forte adhésion à l’entreprenariat, voire au
laissez-faire. Un camouflet pour ceux qui souhaitent planifier l’économie et la
mettre sous leur contrôle politique.
Une confiance envers l’entreprise et son rôle dans la
transition écologique
Une récente étude de la Fondation
pour l’Innovation politique sur « La conversion des Européens aux
valeurs de droite » en France, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni,
révèle l’attachement des populations au libéralisme économique ou du moins à la
liberté d’entreprendre. A la proposition : « Pour faire face aux
difficultés économiques que pensez-vous qu’il faille faire ? », la
majorité des personnes interrogées (54%) demande « que l’État fasse
confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté ». Plusieurs observations
s’imposent. En France, cette position est soutenue à 39% par la gauche, 62% par
le centre et 71% par la droite. En Allemagne, elle est approuvée par les deux
tiers de l’ensemble de la droite. En revanche, les Anglais sont les moins
favorables : 30% sur l’ensemble de la gauche, 63% sur l’ensemble de la
droite, 48 % au centre (potentiellement les électeurs des
libéraux-démocrates) et enfin 74 % pour la droite radicale. On constate
que la gauche et la droite modérées britanniques ont les scores les plus bas
comparés aux mêmes tendances politiques des autres pays.
Autre surprise, les Italiens sont les plus ouverts à cette
liberté économique : 47% pour la gauche et 71% à droite. Fait intéressant,
la droite radicale italienne avec 78% (potentiellement les électeurs de la Lega
et Frères d’Italie) est, parmi toutes les tendances et tous les pays étudiés,
la plus favorable. Par comparaison, la droite radicale française (le RN) n’y
est disposée qu’à hauteur de 49%. Une position qui contraste avec ses
homologues étrangers mais qui n’est pas surprenante compte tenu de la politique
économique promue par Marine Le Pen.
Mieux, dans les quatre pays susvisés la croissance
économique est jugée compatible avec la protection de l’environnement par plus
de 71% de la population (l’Italie domine là encore à 84%). Ce soutien au modèle
économique actuel est partagé par l’ensemble des forces politiques, y compris
les électeurs des partis verts. Un engagement qui montre l’isolement des
partisans de la décroissance.
L’entrepreneur comme une référence au sein de la société
Cette acceptation générale du « laissez-faire »
s’accompagne d’une perception positive de l’entrepreneur. Le Global
Entrepreneurship Monitor permet d’évaluer le pourcentage de la population qui
estime que l’entreprenariat est un bon choix de carrière. Avec 58%
en France, 54,9%
en Allemagne, 69,6%
au Royaume-Uni, les Européens de l’ouest considèrent la prise d’initiative
économique dans leur pays comme une opportunité. Une position partagée avec
l’autre côté de l’Atlantique : 70%
pour les Etats-Unis et 71,8%
pour le Canada. Seuls les
Italiens, avec un score de 19%, ont une vision négative de la carrière
d’entrepreneur. Une situation qui peut s’expliquer principalement par
l’environnement bureaucratique défavorable et dissuasif du pays, qui se
retrouve le moins libre économiquement d’Europe
de l’Ouest. Nul doute que si des réformes sont faites dans ce domaine, les
Italiens seront plus optimistes.
Ce panorama montre que les politiques anticapitalistes ne représentent pas l’opinion générale. Bien au contraire, les individus des différents pays souhaitent que l’économie et l’initiative privée prospèrent. Certes des critiques sont parfois adressées à l’encontre des grandes entreprises. Mais dans beaucoup de cas, il faut y voir la peur d’un capitalisme de connivence. Une solution de sortie de crise serait de laisser faire les entrepreneurs. Et ce d’autant plus qu’ils ont été des atouts précieux dans la lutte contre le virus.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire