Qu’est-ce que la vérité ? Comment la connaître ?
Vaccins, réchauffement climatique, comment chercher la vérité ?
Ces derniers jours, la Lettre de l’IREF a publié des
articles controversés :
• L’un de nos administrateurs, Alain Mathieu, a contesté
les thèses du GIEC sur le réchauffement. Il émet l’hypothèse que le
réchauffement planétaire serait dû moins à l’activité humaine qu’au
réchauffement préalable des océans qui augmenterait les rejets de carbone. Tous
ceux qui ont fait désormais un dogme du réchauffement climatique se sont élevés
à son encontre !
• Pour ma part, j’ai envisagé la vaccination
obligatoire de certaines professions, notamment de celles de santé, et
j’ai proposé une solution pour respecter ceux qui refusent la vaccination
malgré les recommandations des scientifiques, tout en évitant que pâtissent de
ce refus ceux qui avaient eu « l’audace » de se faire vacciner. Ce
fut un nouveau tollé de la part de ceux qui craignent les dangers de ces
techniques médicales non éprouvées dans le temps !
Nos articles ne sont pas péremptoires. Ils formulent des
propositions, posent des questions, évoquent des solutions. Comme déjà au
printemps 2020, quand nous avons relayé l’idée que le virus pouvait provenir du
laboratoire de Wuhan. Certains nous ont considérés comme des ennemis du
peuple : l’OMS avait innocenté la Chine… Et pourtant, les enquêtes
semblent montrer aujourd’hui que l’hypothèse la plus vraisemblable est bien
celle d’une origine du virus dans ce laboratoire.
La vérité à tâtons
Il est vrai qu’il y a bien des domaines où la vérité se
cherche à tâtons. Heureusement qu’il y a des Galilée et des Darwin pour
bouleverser les codes. Des vérités scientifiques d’un siècle peuvent être
remises en cause par un autre, comme la physique classique le fut par la
physique quantique. Et désormais, il n’est pas rare que les vérités médiatiques
ne durent, comme les roses de Ronsard, que du matin jusques au soir.
La science du climat est loin d’être une science exacte.
Un article
publié ces jours-ci semble pourtant donner raison à Alain Mathieu. La
science médicale demeure encore incertaine. En témoignent les propos erratiques
du professeur Raoult qui exprime aujourd’hui, sans convaincre, ses doutes sur
les effets du vaccin.
La vérité est-elle relative pour autant ?
Non. La vérité existe. L’idéologie, et notamment
l’inculture woke ou cancel ignorance, ne changeront pas plus la
vérité historique que ne pouvait le faire Staline en modifiant les photos du
régime au gré de ses purges. Blanc est blanc, l’histoire coloniale reste ce
qu’elle était, l’islamisme est bien un produit de l’islam et Staline était le
pire des tyrans sanguinaires. Mais la vérité n’est pas toujours aussi simple à
connaître, à déceler. Elle nous échappe parfois et peut-être nous est-elle à
jamais inconnaissable en certains domaines. C’est précisément pourquoi la
liberté est indispensable à l’homme dans sa recherche éternelle de la vérité,
l’objet même de la fin de chacun. Parce que si, souvent, nous ne savons pas
avec une absolue certitude, sinon éventuellement avec celle de la foi qui est
d’un autre ordre quand elle croit déjà ce qu’elle espère, il nous faut la
liberté de douter, d’extrapoler, d’oser des hypothèses folles, de s’obstiner à
contrecourant sans pour autant défier inutilement la raison, ni la déifier. Il
nous faut surtout la liberté de débattre.
Ce qui n’empêche pas d’avoir des convictions. Mais on ne
peut pas toujours tout prouver. Nous avons fait la démonstration que Piketty
fonde son raisonnement sur une équation fausse (pour dire que la croissance du
capital est toujours supérieure à la croissance économique) ; il peut
néanmoins défendre son égalitarisme destructeur sur les seules bases de son
affect social, mais le rationnel y trouve peu de place. De même qu’au regard
des vaccins, la question de savoir s’il faut craindre plus leurs risques que
leurs avantages à long terme ne peut être exclue mais elle n’empêche pas d’y
réfléchir sous l’angle moral de la responsabilité que nous avons de nous-mêmes
et à l’égard de la liberté des autres et de rechercher l’équilibre des
positions.
Les modalités, les moyens peuvent être divers comme les
chemins pour atteindre le sommet de la montagne. La vérité des opinions n’est
avérée que lorsqu’il ne s’agit plus d’une opinion mais d’un fait constaté de
façon indéniable, d’un évènement réalisé et attesté ou d’un raisonnement
irréfutable. Ceux qui sont attachés à la liberté ne peuvent donc pas décréter
qu’ils sont les seuls à avoir raison tant qu’ils ne l’ont pas démontré. La
raison elle-même doit rester prudente dans sa prétention à la vérité car elle
peut se tromper. Le rationalisme critique de Karl Popper est plus modeste et
néanmoins plus raisonnable. Il considère qu’il est plus facile de savoir ce qui
est faux que ce qui est vrai. Toute loi scientifique peut être reconnue comme
vraie tant qu’aucune démonstration ne vient démontrer qu’elle est fausse. C’est
pourquoi il faut toujours rester en alerte des arguments des autres et de leur
logique, et à l’épreuve de l’expérience.
La liberté de chercher, d’émettre des opinions, d’en
débattre… est essentielle non pas pour elle-même mais parce qu’elle est le
moyen le plus nécessaire et le plus efficace pour concourir à l’expression de
la vérité. C’est pourquoi l’IREF n’hésite pas à heurter la doxa, à rompre la
langue de bois, à enfreindre les dogmes, fussent-ils, parfois, ceux de certains
libéraux. C’est pourquoi aussi, il fustige volontiers ce qui lui paraît faux,
inconséquent, irrationnel… parce que c’est par approximations négatives, en
éliminant tour à tour ce qui n’est pas juste, qu’on approche le plus sûrement
le vrai. Notre conviction est que la liberté n’est pas une fin en soi, mais
qu’elle est la marque essentielle de notre identité humaine dans sa vocation à
découvrir la vérité de l’être et des choses.
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