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Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

24 août, 2012

Give me a break


Revue de livre par minarchiste

“Give Me a Break”, par John Stossel.

John Stossel est un journaliste qui a débuté sa carrière au bas de l’échelle, en tant que journaliste de consommation. Il s’est taillé une solide réputation en dénonçant les fraudeurs et les tricheurs ainsi qu’en défendant les gens qui se sont fait avoir. Son succès fut retentissant; tel que démontré par la croissance de son auditoire et par les nombreux prix qu’il a remportés (19 Emmys).

Au fil du temps, parfois en réaction à certains de ses reportages percutants, le gouvernement a augmenté ses activités de protection du consommateur. Ces dernières décennies ont été marquées par une croissance exponentielle de la réglementation aux États-Unis. Est-ce que cela a permis de mieux protéger la population? Pour Stossel, la réponse est non! L’intervention accrue du gouvernement et la croissance de la règlementation n’ont fait que faire augmenter les coûts pour les consommateurs et mettre des bâtons dans les roues des entrepreneurs. Pour Stossel, « toute règlementation semble avoir des conséquences inattendues. L’argent des contribuables fini dans les poches des riches plutôt que des pauvres. Des règlementations bien intentionnées visant à protéger les consommateurs font plutôt en sorte de leur nuire en faisant augmenter les prix et en réduisant leurs choix de consommation. »

Stossel a alors commencé à critiquer les gouvernements et à dénoncer leurs abus. C’est à ce moment qu’il s’est fait beaucoup d’ennemis, dont notamment le démocrate Ralph Nader. Dans un des chapitres, Stossel s’insurge d’ailleurs contre ce qu’il appelle la « gauche totalitaire », des individus qui non seulement désapprouvent ses idées libertariennes, mais qui en plus n’hésitent pas à utiliser la violence pour le faire taire. Pour ces gens, la liberté d’expression ne s’applique pas aux gens qui ne pensent pas comme eux.

Au fil du livre, Stossel relate les histoires les plus intéressantes qui ont marqué sa carrière. Par exemple, il a enquêté sur la fameuse histoire d’Erin Brockovich. Il note qu’il n’a jamais été démontré que l’entreprise d’électricité en question a rendu quiconque malade. L’entreprise a semblé coupable simplement parce qu’elle a fait ce que les entreprises font généralement dans ces cas : régler à l’amiable pour éviter les frais légaux et la mauvaise presse. L’EPA affirme qu’aucune donnée ne démontre que le chromium cause le cancer. Le California Cancer Registry a analysé les statistiques de cancer de la région et des employés de l’entreprise (50,000 sujets) et a relevé que ces gens étaient en meilleure santé que la moyenne. L’histoire d’Erin Brockovich n’est qu’une fable cinématographique. Cette histoire démontre bien l’un des points principaux de Stossel dans ce livre : les avocats ont beaucoup trop de pouvoir aux Etats-Unis. Même s’ils ont tort, les avocats peuvent soutirer beaucoup d’argent aux entreprises (et donc aux consommateurs). Stossel dénonce d’ailleurs le fait qu’aux Etats-Unis, si vous poursuivez quelqu’un et que vous perdez, vous n’avez pas à payer les frais de défense de l’autre partie. Selon Stossel, les poursuites nuisent à l’innovation car elles exposent les inventeurs à des conséquences légales désastreuses. Elles découragent la prise de risque qui précède généralement les grandes innovations.

Ce genre de film (i.e. Erin Brockovich) contribue aussi à colporter le mythe voulant que l’environnement se détériore. Pourtant, depuis 1976, les émissions de dioxyde de souffre ont diminué de 67%, de dioxide d’azote de 42%, de monoxyde de carbone de 73%, de plomb de 97% et les smogs sont en baisse d’environ un tiers. Stossel se souvient d’une entrevue avec Patrick Moore, ancient directeur de Greenpeace, qui a quitté cette organisation parce qu’il affirme qu’elle a été corrompue par des activistes politiques qui l’utilise pour amasser des fonds en faisant peur aux gens. Ces gens distordent la science pour pousser leur agenda anti-capitaliste, ce qui n’a rien à voir avec la protection de l’environnement.

Stossel s’est aussi intéressé au cas de l’amiante. Les avocats ont poursuivi toutes les entreprises reliées de près ou de loin à l’amiante, soit plus de 6,000. Les coûts engendrés par ces poursuites auraient détruits plus de 60,000 emplois. C’est d’ailleurs avec cette cause que l’avocat Peter Angelos a pu générer assez d’honoraires pour acheter l’équipe de baseball des Orioles de Baltimore. Quant au règlement sur les fabriquant de cigarettes, Stossel le décrit comme la plus grande arnaque de tous les temps. Les dédommagements ont fini en majeure partie dans les poches des avocats et les producteurs de cigarettes les ont payés en augmentant les prix des cigarettes! Les avocats se sont donc enrichis sur le dos des fumeurs, qui représentent en moyenne une classe plus pauvre de la société.

Pour Stossel, le monde est devenu excessivement averse au risque. Il a déjà posé la question suivante à son auditoire : supposons que j’invente un nouveau type de carburant pour concurrencer le pétrole. Celui-ci est cependant très explosif, invisible, inodore et poison. Par ailleurs, il tuerait en moyenne 400 Américains par année suite à des accidents. Est-ce que vous l’adopteriez? La foule répondait alors unanimement non. Pourtant, le carburant décrit par Stossel était nul autre que le gaz naturel, utilisé par tous les américains depuis longtemps. Selon Stossel, les Américains acceptent ce carburant simplement parce qu’il a été adopté avant que nous devenions si averse au risque.

Les médias font en sorte que nous surestimons certains risques, notamment les crimes violents, les attaques de requin et les accidents d’avion. Cette mauvaise perception mène à de mauvaises décisions. En 2001, la recherche sur le VIH a reçu $4,439 de subventions, le cancer du sein $290 et le parkinson $175. Le diabète, qui tue plus de gens que le VIH, n’a reçu que $41, alors que les maladies les plus meurtrières de toutes, les maladies cardiovasculaires, n’ont reçu que $58 par patient.

Au sujet des pesticides, les recherches de Stossel démontrent que 99% des pesticides que nous ingérons sont naturellement produits par les plantes. Bien entendu, les aliments organiques sont moins exposés aux pesticides synthétiques, mais en revanche, ils sont davantage exposés aux bactéries puisque les agriculteurs organiques utilisent le fumier comme fertilisant plutôt que l’azote. Ces bactéries (dont la e-coli) font pourtant bien plus de victimes que les pesticides. Par ailleurs, les aliments organiques ne sont pas plus nutritifs, ils coûtent beaucoup plus cher et nuisent à l’environnement (puisque en raison des rendements plus faibles, les agriculteurs organiques ont besoin de plus de territoire pour générer la même quantité de nourriture).

De nos jours, il existe des milliers d’organismes de régulation aux Etats-Unis, que ce soit pour les coiffeurs, les médecins ou les astrologues. Malheureusement, ces organismes n’améliorent pas les choses. Les entrepreneurs les plus riches et les mieux connectés se paient des avocats pour remplir la paperasse et refilent les coûts aux consommateurs. Quant aux plus petites entreprises, elles se font écarter du marché. Pourtant, ce ne sont souvent pas elles qui causent problème. Ces petites entreprises opèrent souvent dans des milieux plus défavorisés et permettent aux plus pauvres d’obtenir des services pour moins cher. En fait, les véritables bénéficiaires de la régulation sont les entreprises établies (et leurs avocats), les syndicats et les bureaucrates-régulateurs eux-mêmes. En 1900, les États-Unis comportaient 6 millions de fermes et le Département de l’Agriculture employait 3,000 personnes. Aujourd’hui, il n’existe plus que 2 millions de fermes et le Département emploie 100,000 personnes.

Stossel explique que les règlementations sont si complexes et lourdes qu’elles deviennent ridicules. L’une d’elles est le American Disability Act, qui favorise l’accès au travail à des gens qui souffrent d’une forme d’invalidité. Stossel relate alors le cas d’Exxon et du nauffrage du Exxon-Valdez. Le pilote était un ancien alcoolique qui avait fait une rechute à bord du navire pétrolier pour ensuite confier la barre à un subordonné, qui l’a fait échouer, causant ainsi un immense désastre écologique. Selon le ADA, l’alcoolisme est une forme d’invalidité pour laquelle un employeur ne peut discriminer. Donc, en vertu de l’ADA, Exxon n’aurait pas pu rejeter la candidature de Joseph Hazelwood parce qu’il est un ancien alcoolique. En fait, Exxon n’aurait même pas pu lui demander s’il avait des antécédents à cet égard!

En guise d’exemple, Stossel raconte l’histoire de Cornrows, une chaîne de salons de coiffure spécialisée dans les nattes africaines, fondée par un couple d’immigrants. Leur succès était tel que certains de leurs 20,000 clients faisaient 6 heures de route pour s’y rendre! Puis, les autorités ont déclaré l’entreprise illégale car elle n’avait pas de permis. Pour l’obtenir, ils auraient à effectuer une formation de 1,000 heures coûtant $5,000, qui leur apprendrait à faire des teintures et des permanentes (même si ces services ne sont pas offerts à leur salon). Cette formation inclut un cours de 125 heures sur le shampoing! En fait, le régulateur de la coiffure est contrôlé par les grandes chaînes de salon de coiffure qui n’aiment pas la nouvelle concurrence. Et ces bureaucrates doivent justifier leur salaire en harcelant les petits entrepreneurs comme les fondateurs de Cornrows.

À Charlotte en Caroline du Nord, Stossel a interviewé deux vieilles dames qui tricotaient des mitaines et des chandails de laine à la maison. Ils vendaient leurs produits à un marché local, jusqu’au jour où il leur fut interdit par les « autorités » de travailler de la maison, car leur quartier n’est pas zoné industriel ou manufacturier. À Baltimore, Stossel a fait un reportage sur une dame qui après avoir perdu son emploi, était déterminée à ne pas être dépendante de l’aide sociale. Elle cuisinait 6 douzaines de muffins par jour et les vendaient au porte-à-porte dans son quartier. Les gens adoraient ses muffins maison, mais elle dû arrêter cette pratique car elle ne disposait pas d’une cuisine commerciale certifiée.

À Chattanooga au Tennessee, Stossel a rencontré un entrepreneur qui avait voulu démarrer une entreprise de vente de cercueils peu dispendieux. Un cercueil n’est en fait qu’une boîte en bois. Il n’y a pas de raison pour que des familles en deuil doivent payer $3,000 pour cela. Cependant, il dû fermer ses portes car il lui était interdit par les autorités de vendre des cercueils sans permis de directeur funéraire. Pour obtenir ce permis, il aurait dû suivre une formation et travailler comme apprenti pendant 2 ans pour apprendre à embaumer des corps et à gérer un salon funéraire, ce que son entreprise ne faisait pas.

Une nouvelle entreprise démarrée par des immigrants a connu un certain succès. À l’aide d’un mini-van, ces gens reproduisaient un service d’autobus en amenant les gens où ils le voulaient pour $1, comparativement à $1.50 pour le service municipal. Les mini-van offraient cependant plus de flexibilité sur les arrêts et les horaires. Un véritable service de transport en commun privé. Il ne fallu pas grand temps à la municipalité pour mettre un terme à cette pratique sous divers prétextes incohérents, sous la pression du syndicat des chauffeurs d’autobus.

À Snowmass au Colorado, Stossel a visité un marché local qui embauchait jadis de jeunes étudiants pour emballer les sacs d’épiceries, pour quelques heures par semaines, les aidant à amasser de l’épargne pour leurs études. Cet épicier ont dû les renvoyer car ils contrevenaient à la réglementation sur le travail des enfants. Même chose pour un garçon de 12 ans qui s’amusait comme un fou dans son emploi de préposé aux bâtons (« batboy ») dans une ligue mineure de baseball de sa ville.

Stossel habite la ville de New York, où l’un des problèmes de longue date est le manque de toilettes publiques décentes. Dans les années 1980s, la firme française JC DeCaux a soumis un modèle de toilette auto-nettoyantes à la ville. Elle dû obtenir l’approbation de 13 différentes agences de réglementation. Après plus d’un an de négotiations, les bureaucrates ont finalement accepté de faire un essai de quatre mois. Les toilettes de DeCaux connurent un immense succès et elles ne couteraient rien à la ville puisque la firme les rentabiliseraient en y affichant de la publicité. Cependant, le gouvernement fédéral a déclaré que le projet n’était pas conforme avec l’American Disability Act car il n’y avait pas d’accès pour les fauteuils roulant. DeCaux avait expérimenté un modèle pour fauteuils roulants à Londres et cela n’avait pas bien fonctionné. Les bureaucrates ne voulurent rien entendre. Ainsi, les toilettes d’essai furent détruites les trottoirs refaits. Les New Yorkais continuent d’uriner sur les murs et dans les ruelles.

À Jersey City, le service d’aqueduc était médiocre. L’eau goûtait mauvais et échouait parfois les tests de potabilité. Les fonctionnaires en charge affirmaient qu’ils ne pouvaient rien faire sauf si les tarifs étaient augmentés pour investir dans le réseau. C’est alors que le maire a décidé de sous-traiter le service d’aqueduc à des entreprises privées. En quelques mois, l’entreprise qui a remporté le contrat a réparé le réseau. L’eau de Jersey City rencontre maintenant les standards les plus élevés et la municipalité économise $35 million en dépenses.

La Food and Drug Administration (FDA) est l’un des organismes de règlementation attaqués par Stossel. Lorsque la FDA annonce fièrement aux médias qu’un nouveau médicament qu’elle vient d’approuver pourra permettre de sauver 14,000 vies par année, cela ne signifie-t-il pas qu’en prenant deux ans de trop pour l’approuver, la FDA a tué 28,000 personnes? Stossel a interviewé une jeune fille atteinte d’une rare forme de cancer qui l’aurait tuée avant l’âge adulte car aucun traitement n’existait à l’époque. Ses parents voulaient qu’elle bénéficie d’un nouveau traitement développé par un médecin du Texas, mais la FDA a refusé car ce traitement n’avait pas été approuvé par l’agence.

Sans la FDA, serions-nous victimes de fraudeurs sans scrupule? Peut-être, mais même avec la FDA, ces fraudeurs n’ont jamais été aussi actifs, vendant des remèdes bidon contre la perte de cheveux, pour le grossissement de la poitrine ou pour faire maigrir. La FDA ne réussi pas à protéger la population de ces crapules. Tout ce qu’elle a réussi à faire, c’est à mettre des bâtons dans les roues de l’innovation médicale.
Cependant, la FDA est loin d’être la seule agence gouvernementale américaine à présenter un bilan aussi médiocre et coûteux. Stossel mentionne l’exemple du scandale  d’Enron. Ce ne sont pas les régulateurs du gouvernement qui ont décelé l’anomalie comptable. Ce sont des analystes et des investisseurs de firmes privées. Le Départment  de l’Agriculture a des inspecteurs dans chaque usine de transformation de poulets. Chaque inspecteur examine les poulets visuellement alors qu’ils défilent sur un tapis roulant. Son l’épidemiologue  Dr Glenn Moris, les bactéries susceptibles de rendre les gens malades sont invisibles à l’œil nu. En fait, les entreprises aiment bien ces inspecteurs car ceux-ci leur offrent gratuitement un service de contrôle de qualité aux frais des contribuables, sans pour autant protéger la population de la salmonelle ou d’autres microbes.

L’autre agence écorchée par Stossel est l’Occupational Safety and Health Administration (OSHA), qui coûte si cher à tant d’entreprises aux Etats-Unis, prescrivant de manière très précise comment chaque travailleur doit faire ses tâches pour « être en sécurité ». Beaucoup de petites entreprises n’ont pas les moyens d’encourir les frais légaux nécessaires à contester les ordonnances farfelues de l’OSHA.

Stossel consacre ensuite un chapitre aux riches qui bénéficient des largesses de l’État. Il prend comme exemple les amphithéâtre de sport professionnel, qui sont souvent subventionnés par les gouvernements. Les subventions pour le stade de baseball de Cleveland ont coûté $170,000 par emploi créé. En fait, ces subventions ne font que permettre à de riches propriétaires d’équipes sportives de financer leurs entreprises sur le dos des contribuables. Stossel dénonce aussi le fameux National Flood Insurance Program, qui assure les propriétés côtières pour une valeur de $640 milliards. En fait, le NFIP est devenu le plus gros assureur des Etats-Unis! Cette subvention ne bénéficie pratiquement qu’aux riches puisque ce sont eux qui sont les propriétaires de ces résidences cossues en bord de mer.

Une autre section du livre est dédiée aux entrepreneurs créateurs de richesse, en commençant par les fameux « robber barons » américains. Pour lui, ceux-ci n’étaient pas des voleurs (robers) parce qu’ils n’ont rien pris à personne de force et n’étaient pas non plus des barons, puisqu’ils étaient nés pauvres. Vanderbilt s’est enrichi parce qu’il a réussi à réduire les coûts de voyage et d’expédition. Ses navires plus gros et plus rapides ont permis de réduire le coût d’un voyage New York – Hartford de $8 à $1. Rockefeller a réussi dans l’industrie pétrolière parce qu’il a abaissé ses coûts, ce qui lui a permis de réduire le prix du pétrole drastiquement. En fait, le surnom de « robber baron » ne leur a pas été attribué par les consommateurs, mais bien par leurs concurrents, qui eux n’appréciaient pas les bas prix qui faisaient baisser leurs profits.

On a parfois l’impression que les riches entrepreneurs s’enrichissent en « prenant une plus grande part de la tarte de richesse ». En fait, ceux-ci « cuisinent une toute nouvelle tarte ». Et pour y arriver, ceux-ci doivent servir les consommateurs mieux que leurs concurrents. Les gouvernements eux n’agrandissent pas la tarte, ils ne font qu’en prendre des morceaux en utilisant la force. Et qu’en est-il des salaires de PDG et des inégalités? L’entreprise Ben & Jerry a un jour annoncé que son travailleur le mieux rémunéré, le PDG, ne ferait pas plus de 5 fois le salaire de l’employé le moins bien payé, mais cela n’a pas fonctionné car Ben et Jerry n’étaient pas satisfait des candidatures qui leurs ont été soumises. Ils ont fini par payer 14 fois le salaire du bas de l’échelle, mais ce fut un désastre qui résultat en la vente de l’entreprise. Stossel traite aussi de la lutte à la pauvreté aux États-Unis. Il estime que l’état-providence a littéralement créé une « industrie de la pauvreté », administrée par les bureaucrate et les organismes sociaux, qui ont intérêt à ce que les pauvres restent dépendants du gouvernement.

Dans un autre chapitre, Stossel se pose une question très controversée : qui a fait une plus grande contribution au monde, Michael Milken (qui a « inventé » les junk-bonds) ou Mère Teresa? La réponse semble évidente lorsqu’on considère que Milken a été condamné à une peine de prison pour avoir enfreint les lois sur les valeurs mobilières. Cependant, lorsqu’on y pense plus longuement, on réalise que Milken a inventé une nouvelle manière pour des entreprises  qui sont en démarrage ou en difficulté de lever des fonds pour créer ou sauver des millions d’emplois. Milken a notamment aidé MCI (50,000 employés) et CNN à démarrer. Il a aussi permis de sauver Mattel, Revlon et Safeway de la faillite. En tout il a financé plus de 3,000 entreprises incluant Barnes & Noble, AOL-Time Warner, Comcast, Mellon Bank, Occidental Petroleum, Jeep Eagle, Calvin Klein, Hasbro, Days Inn, 7-Eleven et Computer Associates. En permettant à ces millions de gens d’obtenir ou de conserver un emploi, il a créé bien plus de richesse que Mère Teresa, qui s’est pourtant dévouée aux pauvres toute sa vie.

Stossel consacre finalement un chapitre à la liberté individuelle et au droit que nous avons de disposer de notre corps. Il critique ainsi la criminalisation de la drogue et de la prostitution, entre autres. Il trouve ridicule (avec raison) qu’il soit légal que deux hommes entrent dans un ring de boxe pour se taper dessus pour de l’argent alors qu’il est illégal de donner du plaisir à quelqu’un contre rémunération. Concernant la légalisation des drogues, Stossel raconte l’histoire d’un sidatique qui consommait de la marijuana pour l’aider à tolérer sa médication, ce qui avait été légalisé par la Californie. Les policiers fédéraux l’ont arrêté et traîné en cour pour possession de drogue. Lors de son procès, son avocat n’a pas eu le droit de mentionner qu’il était sidatique et que la Californie lui permettait de consommer pour raisons médicales. Il fut alors envoyé en prison, où on ne lui permettait pas de consommer de la marijuana, qui l’aidait pourtant à ne pas vomir sa médication. Sa condition de santé s’est alors détériorée et il en est mort. Une autre victime de la guerre contre la drogue.

En somme, ce livre est très divertissant et fournit toute une panoplie d’exemples, tirés de la réalité, des désastres engendrés par l’interventionnisme du gouvernement et par son empiètement sur les libertés individuelles. L’aspect un peu auto-biographique du livre est moins pertinent, mais permet tout de même de bien saisir le cheminement de Stossel, qui ressemble étrangement à celui de la plupart des libertariens. Le livre n’est pas trop long et se lit d’un trait. Je n’hésite pas à le recommander.

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