Selon l’économiste Pascal Gray, le keynésianisme est la
principale cause des crises économiques. Malheureusement, les politiciens
continuent de s’en inspirer parce que c’est politiquement rentable.
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Comment éviter la crise qui vient ? Ou plutôt comment sortir
des solutions qui nous ont conduits à la crise de la dette souveraine ? Dans les
semaines qui viennent, un grand nombre de décideurs publics vont nous expliquer
que la sortie de la Grèce de l’euro n’est pas si grave et que cette issue était
prévue. Ils vont nous dire que la situation est maîtrisée et que les politiques
qu’ils vont mettre en œuvre à l’avenir vont nous sauver.
Le problème est que depuis qu’une grande majorité de nos décideurs
politiques sont convertis au keynésianisme ils ont toujours affirmé des lois économiques
erronées :
1. Les crises que traverse le capitalisme sont le fruit d’une
insuffisance de la demande globale.
2. Seule une relance de cette demande globale peut éviter à l’économie
d’un pays de sombrer dans une dépression et/ou récession.
3. Seul le gouvernement est capable de pratiquer la politique
budgétaire et le dosage monétaire pour atteindre cet objectif de croissance de la
demande globale.
4. La coordination des politiques économiques entre les pays
d’une même zone économique peut permettre à ces pays de traverser une crise en atténuant
les effets néfastes de celle-ci.
Nous le voyons le schéma économique utilisé par l’ensemble des
gouvernants du monde entier est totalement biaisé.
Revenons sur un point d’histoire. Keynes dans les années 1920
ayant perdu une fortune en Bourse a voulu en quelque sorte prendre sa revanche en
tentant de bâtir une théorie qui lui permettrait de récupérer sa fortune en devenant
le serviteur zélé des décideurs politiques en leur permettant de justifier l’interventionnisme
politique dans l’économie. Pour Keynes l’épargne était une fuite dans le circuit
économique et constituait un frein à l’augmentation de la demande globale. Il fallait,
selon lui, tout faire pour augmenter la propension à consommer. Les gouvernements
pouvaient alors mettre en place une politique de relance de la demande globale en
dépensant l’argent du contribuable dans les politiques de soutien à la consommation,
de soutien à l’investissement. Ces politiques permettaient à ceux qui en bénéficiaient
de dépenser plus et par conséquent de soutenir la croissance de l’économie.
Ne croit-on pas entendre là les partisans actuels de la mise
en place de politiques de relance en Europe ? Est-il bien raisonnable de présenter
les faits aussi simplement et surtout sans voir que dès le départ le raisonnement
est vicié !!
En fait Keynes a tout simplement oublié que l’épargne n’était
qu’un renoncement à une consommation présente et était réservée à une consommation
future. Ce partage entre consommation présente et consommation future est capital,
car il est la base sur laquelle va se former le taux d’intérêt originaire. Si la
préférence pour la consommation présente est forte alors l’épargne est peu abondante.
L’offre de fonds prêtables est faible par rapport à la demande de fonds prêtables
qui n’est autre que la demande d’investissement pour l’avenir. La productivité ne
va pas augmenter significativement dans ces phases où les investissements ne peuvent
pas être financés. La rentabilité attendue pour les investissements sera donc élevée
et par conséquent un grand nombre d’investissements ne remplissant pas ces conditions
de rentabilité seront reportés.
Mais au fur et à mesure les décisions des acteurs de l’économie
se modifieront et l’épargne augmentera à nouveau permettant un abaissement du taux
d’intérêt originaire qui entraînera dans son sillage la réalisation d’investissements
reportés précédemment, la productivité augmentera et le prix de certains biens jusque-là
élevé finira par baisser. Cette baisse du taux d’intérêt et cette élévation de la
productivité permettront le déclenchement de cette fameuse croissance que tout le
monde attend. On le voit le schéma ici est plus conforme à ce que connaissent les
vrais acteurs de l’économie : les entrepreneurs, les consommateurs, les épargnants.
Les crises que nous avons traversées depuis la Première Guerre
mondiale n’ont jamais résulté d’une insuffisance de la demande globale mais plutôt
d’une manipulation de la monnaie et du crédit à des fins politiques de guerre ou
de relance. Car en abaissant artificiellement le taux d’intérêt les autorités monétaires
envoient de faux signaux aux investisseurs qui vont alors prendre des décisions
fondées sur ces faux signaux. Une fois que ces autorités monétaires penseront que
nous allons entrer dans une phase de « surchauffe », elles vont procéder à une élévation
du taux d’intérêt : cela aura pour effet de révéler la fausseté des décisions prises
dans la phase précédente. Les crises récentes de la Bulle internet dans les années
2000 et de la crise dite des « subprimes » relèvent de ces schémas. La crise de
la dette souveraine n’est que l’aboutissement de ces politiques budgétaires et monétaires
laxistes.
Rappelons-nous aussi de Keynes qui parlait de l’Or comme une
« relique barbare ». Là encore c’était une erreur, car pendant l’étalon or véritable
entre 1880 et 1914 l’économie se développait en adéquation avec ce partage épargne
/ consommation. A partir de 1914 et le passage à l’étalon de change or où seuls
la livre sterling et le dollar étaient convertibles, les choses ont commencé à se
compliquer et les autorités monétaires ont commencé à s’organiser afin de mettre
en place le système de réserves fractionnaires à l’origine de l’effondrement actuel
de l’économie mondiale.
Pour en finir définitivement avec les crises, il est impératif
de revenir à des bases saines : un étalon or et une concurrence monétaire ainsi
qu’un équilibre permanent des finances publiques sans recours à l’endettement et
sans recours à l’inflation.
Dire qu’une solution à la crise actuelle n’existe pas relève
tout simplement analyse économique erronée et prétendre que la solution de l’étalon-or
n’est pas possible fait tout simplement preuve de la mauvaise foi des décideurs
politiques.
Nous pouvons sortir de la crise et nous pouvons le faire par
le haut en rétablissant l’étalon-or avec pour conséquence des finances publiques
assainies et des acteurs économiques pouvant fonder à nouveau leurs décisions sur
de vrais signaux pour leur épargne et pour leur consommation.
Alors si nous souhaitons véritablement sortir de la crise mobilisons-nous
pour un retour rapide à l’étalon or et pour une vraie économie de marché au service
de tous.
Pascal Dray - Le 3 juillet 2012. Pascal Dray est chef d'entreprise
et docteur en économie. Cet article a été initialement publié sur Le cercle des échos.
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