Tous les Montréalais le savent depuis longtemps. La Ville de Montréal est gérée comme une république de banane. Les résultats de l’étude de l'Atlantic Institute for Market Studies (AIMS) publiés dans le magazine MacClean’s sont là pour le démontrer : elle se situe au 21e rang des 29 villes canadiennes étudiées; au chapitre de la gouvernance elle occupe la 27e position.
Nous sommes tous responsable de ce gâchis. C’est le résultat de plusieurs décennies de négligence. D’abord, nous retrouvons les politiciens provinciaux et municipaux dont la carrière prime sur le bon sens. Ensuite nous retrouvons tous les groupes de pression : syndicats, groupes communautaires et l’industrie des subventionnés, qui n’hésitent pas à sacrifier les intérêts de la Ville pour arriver à leurs fins. Enfin, trop de Montréalais déresponsabilisés par l’État nounou, croit que tout leur est dû gratuitement et sans effort.
Nous avons frappé le mur. Malheureusement, je n'entrevois pas de solution car les seuls politiciens qui aspirent à la mairie de Montréal sont ceux qui nous ont héroïquement guidé jusqu'au mur.
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Vu de Québec
J. Jacques Samson, Journal de Québec, 22/07/2009
Montréal se classe au 21e rang pour sa gestion parmi les 31 plus importantes villes au Canada, selon une enquête du Macleans, et Québec, au 9e rang, derrière Longueuil (5e) et Sherbrooke (6e). Tout le Québec devrait être inquiet du rang de Montréal.
Ce palmarès jette un éclairage sur les odeurs de morosité, quand ce n’est pas de corruption, qui émanent de l’administration municipale de la métropole du Québec.
Montréal a perdu de vue, dans la colonne du classement, Toronto et les principales villes de l’Ouest canadien. Elle n’est plus dans la même ligue. Et elle devance à peine les capitales des provinces maritimes. Elle fait particulièrement piètre figure au niveau de son administration générale et du rendement sur sa taxation.
Quelque 150 000 résidants ont d’ailleurs déserté entre 2002 et 2009, selon Statistique Canada, pour trouver refuge en banlieue ou dans d’autres régions.
Autant un vent de positivisme souffle sur Québec où la population est satisfaite à 90 % des services assurés et s’apprête à couronner le maire Régis Labeaume sans véritable opposition aux élections de novembre prochain, autant Montréal a besoin d’un coup de barre à 90 degrés.
Il est cependant pour le moins étonnant que six jours après la publication de ce classement, il n’ait encore trouvé aucun écho au plus haut niveau du gouvernement Charest et autant du côté de l’opposition que de l’administration Tremblay à Montréal. Un peu comme si cet humiliant 21e rang au Canada n’étonnait ni ne fâchait plus personne, alors qu’il aurait dû donner un électro-choc. L’utilité de tels palmarès, qu’il s’agisse des villes, des écoles, des hôpitaux, est justement de permettre de les comparer, afin de susciter une saine émulation dans la poursuite du plus haut niveau de qualité. Mais au Québec, de plus en plus de gens se satisfont du plus bas dénominateur commun.
Les problèmes de Montréal sont de divers ordres et complexes. Macleans ne s’est penché que sur les administrations des villes. Le magazine a en quelque sorte publié un bulletin des hôtels de ville. C’est donc là qu’il commande un changement, pour insuffler un nouveau leadership, fort, qui mettra en marche une réingenierie, comme le maire Labeaume en a entrepris une à Québec afin d’accroître le rendement de chaque dollar de taxation.
Ses « chantiers » vont de la gouvernance elle-même ( le nombre d’élus, l’administration des sociétés municipales de transport et autres) à la réduction du nombre de fonctionnaires, la révision des conventions collectives, l’allocation des ressources humaines et matérielles dans les arrondissements, l’allègement des services aux citoyens (permis et autres), les pratiques de gestion des immeubles, des équipements motorisés, du déneigement, etc. Tout y passe. Chaque pierre est retournée.
Qui?
Les Jean Doré, Pierre Bourque, Gérald Tremblay n’avaient ni la personnalité ni la volonté politique pour effectuer un pareil ménage.
La réélection du maire Tremblay signifie le statu quo et même pire, en raison du vieillissement d’un régime déjà cancéreux.
La nouvelle chef de Vision Montréal, Louise Harel, socialiste, n’a jamais adhéré à ce discours sur la rationalisation des appareils publics. Elle a au contraire encouragé leur coûteuse boulimie, surtout au niveau municipal avec les fusions de 2001. De plus, elle n’affronterait jamais les puissants syndicats qui y règnent. Elle partage leur philosophie.
Quoiqu’il arrive aux élections de novembre prochain, il semble bien que Montréal demeurera donc parmi les cancres, dans la queue du classement, en compagnie des métropoles des Maritimes.
1 commentaire:
Le pire c'est qu'on trouvera encore le moyen de se gargariser et de se vanter dans la médiocrité. Continuons donc de nous lancer des fleurs et de nous auto-congratuler pendant que nous recevons des briques par la tête. Montréal, c'est exactement le reflet du Québec d'ailleurs, qui se ressemble s'assemble et si Louise Harel est élue, ce sera sûrement symptomatique de tout cela.
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