Par Loic Rousselle.
À Charm el Cheikh se tient actuellement la COP 27. Il y est évidemment beaucoup question du changement climatique et de ses conséquences.
Les discussions se poursuivront jusqu’au 18 novembre avec en haut de l’ordre du jour une question particulièrement épineuse : celle des compensations financières pour les dommages subis par les pays en développement.
Les deux plus gros pollueurs absents
Les pays en développement (dont la Chine) sont exonérés de toute contrainte relative à leurs émissions de dioxyde de carbone et réclament des compensations financières substantielles (des centaines de milliards par an) aux pays développés car ceux-ci se sont développés en utilisant massivement les énergies fossiles contribuant ainsi au dérèglement du climat…
Est-ce raisonnable, sachant que les États-Unis et la Chine, étant de loin les plus gros pollueurs de la planète, ne sont pas présents à la COP 27 et ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne comptent pas faire d’efforts particuliers ni verser un quelconque dédommagement ?
Faire payer les générations actuelles pour une pollution effectuée par les générations précédentes (inconsciemment car la connaissance de l’influence des rejets de dioxyde de carbone sur le climat n’existait pas à l’époque…) est-elle conforme au droit naturel ?
Est-ce justifié sachant que les rejets de dioxyde de carbone par les pays en développement excèdent désormais ceux des pays développés ?
Ce conflit insoluble et passionnel risque de nous faire oublier la seule question vraiment importante : comment nous adapter aux conséquences des changements climatiques ?
Une des conséquences attendues et modélisée par le GIEC est une hausse progressive du niveau des océans de l’ordre de 66 centimètres d’ici à 2100.
Les Pays-Bas sont devenus un pays riche alors même qu’un tiers de sa superficie est au-dessous du niveau de la mer, certaines zones sont à – 7 mètres du fait de l’enfoncement progressif de ses paysages…Qu’est-ce qui a permis à nos voisins de s’adapter sans solliciter l’aide de quiconque ?
La liberté économique !
La liberté économique permet le développement économique et la prospérité
Le développement économique permet aux pays de s’adapter de façon autonome grâce au développement de l’innovation qui permet de trouver localement des solutions aux problèmes locaux.
Le développement économique crée la prospérité qui permet de créer des ressources localement et ainsi aux pays de pouvoir s’adapter de façon autonome sans avoir à solliciter des financements externes.
La corrélation entre la liberté économique et la performance environnementale est amplement démontrée. Elle doit servir de guide aux politiques écologistes soucieuses d’efficacité.
Trop souvent dans le passé, les aides des pays développés vers les pays en développement n’ont servi qu’à déstabiliser les économies locales et à nourrir la corruption endémique.
Ce dont les pays du Sud ont besoin, c’est de développement économique.
La question cruciale qui devrait être débattue à la COP est la suivante : comment accélérer le développement économique des pays en voie de développement ?
De nombreux problèmes sont liés à cette question cruciale. Le développement économique accélère la transition démographique, fait reculer la corruption, limite les flux migratoires…
L’Éthiopie est un modèle de développement en Afrique. Sa croissance économique était de 10 % par an lors de la dernière décennie. Ce succès s’est produit grâce à la conjonction d’une politique d’investissements publics efficaces dans la production locale d’énergie (barrages hydroélectriques) et dans les infrastructures routières ainsi qu’une politique volontariste cherchant à attirer un maximum d’investissements étrangers en vue d’implanter des usines localement.
L’objectif du gouvernement éthiopien était clairement de créer le plus d’emplois possibles et d’avoir un système éducatif formant les ouvriers d’usine dont le pays a besoin. Les étapes du développement sont toujours les mêmes… D’abord des industries peu qualifiées puis une montée en gamme progressive au fur et à mesure des gains de compétences de la population.
Ces étapes ne peuvent pas être court-circuitées en passant directement aux productions technologiques à forte valeur ajoutée. Il n’y a tout simplement aucun exemple réussi de développement de ce type.
La clé de ce développement est l’accès à l’énergie, une énergie abondante produite localement et bon marché. Une énergie à base de technologie simple et robuste comme l’hydroélectricité est parfaite (en plus de n’émettre aucun rejet de dioxyde de carbone).
Mais le climatologue du MIT Kerry Emanuel explique :
« Si vous voulez minimiser le dioxyde de carbone dans l’atmosphère en 2070, vous choisirez peut-être d’accélérer la combustion du charbon en Inde aujourd’hui. »
Cela semble contre-intuitif mais l’usage de charbon aujourd’hui créera le développement économique et la transition démographique qui permettront demain de limiter les rejets polluants dans l’atmosphère.
À ce titre l’annonce par le président Macron d’une aide d’un milliard d’euros pour inciter l’Afrique du sud à se passer de son charbon (que l’Europe importe massivement…) ne va pas dans le bon sens.
Plutôt que de discuter de compensations financières des pays du Nord vers les pays du Sud, nos représentants à la COP 27 devraient tout faire pour aider efficacement ces pays à s’équiper de barrages hydroélectriques, développer les réseaux routiers qui permettent l’augmentation de la productivité, installer des usines sur place et favoriser le libre échange afin d’accélérer leur développement.
Le GIEC ne prévoit pas la fin du monde
Selon ses projections, d’ici à 2100, le PIB mondial devrait être multiplié par trois à six et dans le pire des scénarios avec un réchauffement de quatre degrés, la baisse du PIB ne serait que de 2,9 %.
Le changement climatique est réel et la contribution humaine est significative mais le développement économique nous donnera les moyens de nous y adapter.
Une politique écologique responsable doit miser sur la liberté économique.
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