Par Michel Gay.
Le vandalisme se verdit pour paraître acceptable. Si les militants écologistes se sont longtemps vantés d’être non-violents, la multiplication des discours anxiogènes a conduit certaines personnes à radicaliser leurs moyens d’action.
Sabotez, il en restera toujours quelque chose…
En octobre 2020, le mouvement La Ronce appelait ainsi à multiplier les actions ciblées de sabotage à petite échelle telles que le débouchage de bouteilles dans les rayons de magasin, crever les pneus des SUV (véhicules utilitaires sport)… pour « mettre un joyeux bordel ».
En 1975, la centrale nucléaire de Fessenheim avait été la cible d’un attentat à la bombe.
En 1977, un attentat terroriste à l’explosif revendiqué par le CACCA (Comité d’action contre les crapules atomiques) avait visé le directeur général d’EDF responsable du déploiement de l’énergie nucléaire en France (Marcel Boiteux).
En 1982, la centrale nucléaire de Superphénix avait été victime d’un tir au lance-roquettes fourni par la Fraction armée rouge, organisation terroriste allemande d’extrême gauche. L’auteur de l’attaque a même été élu député écologiste en Suisse. L’alliance entre les nostalgiques du communisme et le fondamentalisme écologiste n’est pas nouvelle (les pastèques : rouges à l’intérieur, vert à l’extérieur).
Des militants écologistes d’Extinction Rebellion ont utilisé des méthodes de délinquants en dégonflant les pneus de 220 voitures à Bordeaux pour dénoncer la pollution de ces véhicules et dissuader par l’intimidation les Français de rouler en SUV.
Quelle sera la prochaine étape ? Faudra-t-il appeler à décapiter les propriétaires des voitures roulant au pétrole ?
En juillet 2021, le collectif Extinction Rébellion revendiquait le sabotage de 300 trottinettes électriques à Lyon.
En mai 2022, un homme a tenté de briser la vitre de protection du tableau de La Joconde avant de jeter sur l’œuvre un gâteau à la crème. L’auteur a déclaré avoir agi ainsi « pour la planète ». « Les artistes, vous disent : pensez à la Terre. C’est pour ça que j’ai fait ça. Pensez à la planète ».
Fin septembre 2022, des militants de Greenpeace sont entrés par effraction dans des locaux de la station de ski de La Bresse-Hohneck pour voler les ordinateurs qui régissent la fabrication de neige de culture en laissant une revendication : « plus d’électricité pour les canons ».
Ces actes violents et parfois désespérés sont le cri d’une génération affolée car manipulée par des journaux en quête de clics, des politiques en quête de pouvoir et des associations en quête de financements et d’existence médiatique.
Ces actes violents sont présentés comme le symbole de la résistance acharnée des défenseurs de Gaïa contre les suppôts du capitalisme et de la grande industrie.
Des actes désespérés
Séparée de ses dérives, la cause environnementale est noble.
Mais le risque supposé (souvent fantasmé) d’une dégradation horrible de la planète suscite une peur qui pourrait servir à justifier les actions les plus violentes. Des désespérés veulent sincèrement retarder la catastrophe à venir en effondrant la civilisation industrielle actuelle par des actes « héroïques ».
Ces militants sont encouragés à utiliser tous les moyens de nature à « sauver le monde ». Victimes de discours pessimistes qui autorisent tout, justifient tout, ils se croient investis d’une mission quasi divine qui les pousse à des excès pouvant conduire aux pires dictatures.
Dans cette idée, les principes de la démocratie libérale (dont la liberté de circulation) sont jetés aux orties face au risque imminent d’extinction de notre espèce.
Cette désespérance aboutit à l’éco-anxiété, signe d’une angoisse contemporaine qui se manifeste par un sentiment de terreur face aux menaces qui pèsent sur l’environnement. Une étude de septembre 2021 montre que 84 % des 16-25 ans se disent inquiets face au changement climatique et 75 % estiment que le qualificatif effrayant est celui qui convient le mieux pour évoquer l’avenir, ce qui peut pousser à la violence ou au désespoir.
Cette peur de l’avenir résulte de discours sans cesse plus anxiogènes. Médias, politiques et enseignants font la promotion du « jour du dépassement » (jour où les humains auraient épuisé les ressources que la Terre est capable de générer en une année), concept pourtant démontré comme frauduleux.
Comment envisager l’avenir sereinement après ces discours apocalyptiques à destination notamment d’enfants parfois encore scolarisés en primaire ?
Un jour, ces jeunes finiront par ouvrir les yeux… Les catastrophes annoncées ne se seront pas produites mais ils vivront sous une dictature dans un pays sous-développé. Le réveil sera brutal mais les coupables « écolos » catastrophistes seront morts.
La lutte contre la planification écologique passera avant tout par la pédagogie… hélas si peu vendeuse, et l’arrêt de cette course à l’anxiété.
Puisque des gens suffisamment crédules se laissent escroquer par des lobbies écologistes habiles pour leur extorquer « légalement » de l’argent, alors certains estiment qu’ils n’ont qu’à payer pour leur stupidité. Ce n’est pas moral, mais l’écologie est devenue une industrie de l’escroquerie que certains nomment l’escrologie, prête à appauvrir sans aucun scrupule un peu plus les pauvres.
Un nouveau délit d’écocide
La proposition de loi sur l’écocide, si elle est adoptée, révèlera peut-être le caractère totalitaire en cours de l’écologie politique.
En effet, la loi durcit les sanctions pénales en cas d’atteinte à l’environnement par la création :
D’un délit de mise en danger de l’environnement
Le fait d’avoir exposé l’environnement à un risque de dégradation durable de la faune, de la flore ou de l’eau en violant une obligation de sécurité ou de prudence pourra être sanctionné de trois ans de prison et 250 000 euros d’amende. Contrairement au délit général de pollution, les sanctions pourront s’appliquer si le comportement est dangereux et que la pollution n’a pas eu lieu.
D’un délit général de pollution des milieux et d’un délit d’écocide
Les atteintes les plus graves commises intentionnellement à l’environnement seront passibles d’une peine maximale de 10 ans de prison et 4,5 millions d’euros d’amende (22,5 millions d’euros pour les personnes morales), voire une amende allant jusqu’à dix fois le bénéfice obtenu par l’auteur du dommage commis à l’environnement.
La jeunesse ciblée
Le 21 février 2019, le journal Le Temps en Suisse a publié un « Appel de chercheurs à la grève climatique du 15 mars » signé par environ 250 universitaires.
Le public visé est constitué principalement d’adolescents déjà descendus dans les rues et dont les seules connaissances en matière de changement climatique se résument au pilonnage écoligico-idéologique exercé par les médias.
Il est inquiétant de voir des enseignants et des chercheurs recommander à des élèves de quitter l’école pour la rue et les appeler à la désobéissance civile.
Cet « Appel de chercheurs » déclare : « Nous comprenons un mouvement de désobéissance civile comme Extinction Rebellion, dont la radicalité relève du réflexe de survie ».
L’apocalypse pour demain ?
Pour emporter la conviction du citoyen la méthode de « mise en épouvante » consiste à faire souffler un vent de panique par un discours apocalyptique parsemé d’assertions scientifiques.
Ainsi, dans cet appel signé par une (petite) partie du monde universitaire prétendant éduquer le peuple, sont évoqués : « la destruction de la biodiversité ; des dangers inédits ; un effondrement de la civilisation thermo-industrielle ; un épuisement de nos ressources naturelles ; le péril qui ne cesse de croître ; jamais l’abîme n’aura été si béant ; l’angoisse de l’effondrement du vivant et l’empoisonnement de l’écosystème ; une civilisation mortifère qui veut nous conduire sur Mars, une planète morte, après avoir rendu la nôtre impropre à la vie ».
Mais il existe-t-il d’autres « appels » de chercheurs et de scientifiques pour juger de la pertinence de cet « Appel des chercheurs » ?
« Comment, d’une façon générale, des faits imaginaires ou inventés, voire franchement mensongers, arrivent-ils à se diffuser, à emporter l’adhésion des publics, à infléchir les décisions des politiques, en bref, à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? » (Gérald Bronner, La démocratie des crédules).
Le sabotage de l’industrie ourdi par une phalange d’écologistes radicaux infligerait aux Français et aux Européens une dramatique punition socio-économique.
L’actuel locataire de l’Élysée (inconscience ? incompétence ? calcul électoral ?) avait promis en 2018 de saborder une quinzaine de réacteurs en 15 ans avec l’adoption des « propositions » des 150 citoyens de la Convention Climat encadrée par des militants écologistes formatant les réponses.
Avait-il pris cette décision sous pression politique ? Y a-t-il eu chantage ?
Heureusement, le président Macron semble avoir changé d’avis depuis son discours de Belfort du 10 février 2022. Dorénavant, il ne souhaite plus fermer de réacteurs nucléaires. Il a déclaré : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de 8 EPR2 additionnels ».
Les dirigeants de la France ont préparé depuis 20 ans une débâcle énergétique. Les Français ne la méritent pas mais ils y ont participé par l’aveuglement (volontaire ?) d’une partie de ceux qu’ils ont élus.
La tentation totalitaire écologiste se traduira-t-elle dans les faits ? Le pire n’est jamais sûr… mais il faut rester vigilant !
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