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Résumé (p. 148-151)
Les caractéristiques et le fonctionnement de l’appareil public ont été exposés dans la première partie du livre. Il n’est sans doute pas inutile de faire ici un sommaire des principaux constats :
- l’État prend énormément de place dans les sociétés canadienne et québécoise; on lui demande de s’occuper d’à peu près tous les problèmes;
- pour soutenir l’action gouvernementale, une panoplie d’institutions administratives et d’organismes de services sont nécessaires;
- la fonction publique occupe une place centrale dans l’administration de l’État, car sa tâche principale est de soutenir les ministres dans l’élaboration des politiques et le contrôle des activité étatiques;
- l’administration publique a une composante politique et une compsante administrative; ce caractère bicéphale en fait une institution dont la fonctionnement est souvent chaotique;
les politiciens et les bureaucrates ont des valeurs, des objectifs et des modes de fonctionnement différents et les tensions entre les deux groupes sont constantes; - au sein d’un ministère, le ministre et son entourage politique constituent une sorte de clan qui fonctionne de façon plutôt informelle face à une bureaucratie où tout est rigidifié, catégorisé et compartimenté;
- les politiciens utilisent une grille de décision dans laquelle les considérations de rigueur administrative, d’efficacité, d’efficience et de rentabilité économique sont secondaires;
le premier ministre occupe une position prédominante au sein du gouvernement et concentre dans ses mains énormément de pouvoir; - un ministre doit se préoccuper avant tout de sa réélection et de celle du gouvernement auquel il appartient; son défi est d’utiliser les ressources de son ministère pour favoriser ses électeurs et la région dont il est politiquement responsable;
- les fonctionnaires doivent demeurer anonymes et rester dans l’ombre; tout fonctionnaire qui s’affiche publiquement usurpe la place de son ministre;
- un sous-ministre est d’abord un conseiller du ministre avant d’être le principal administrateur du ministère;
- pour la majorité des fonctionnaires, un poste dans la fonction publique est un emploi comme un autre; cependant, étant donné que les décisions sont souvent prises sur la base de critères politiques, elles son incompréhensibles pour eux et il en résulte un climat de méfiance et de crainte;
- la fonction publique travaille dans une maison de verre; ses faits et gestes sont surveillés par diverses institutions qui sont autant de chiens de garde; la suspicion est généralisée;
c’est une organisation bancale parce que les impératifs politiques interfèrent souvent avec le travail des fonctionnaires qui est d’appliquer les lois et les règlements; - c’est aussi une organisation qui possède des traits bureaucratiques fortement ancrés : un système hiérarchique lourd, une spécialisation poussée des tâches et des règles excessivement nombreuses;
- le fait que l’administration publique soit en situation de monopole ne fait qu’exacerber son caractère bureaucratique, ce qui explique sa piètre productivité, sa faible tolérance au risque et son aversion au changement; elle est privée de l’attribut essentiel qui fait la force du secteur privé, la concurrence;
- les exigences de transparence, de responsabilité et d’imputabilité sont contraignantes; leur mise en oeuvre rencontre beaucoup d’obstacles;
- les fonctionnaires jouent un rôle déterminant dans l’élaboration des politiques publiques, mais bien d’autres influences sont à l’oeuvre; les mécanismes pour assurer l’intégration et la cohérence des politiques sont peu efficaces;
- l’efficacité, la productivité et la réduction des coûts ne sont pas pour la fonction publique des préoccupations importantes; cette dernière est plutôt axée sur la conformité, la régularité et la continuité; de plus, la résistance au changement est énorme;
- le fonctionnement interne de la machine administrative est d’une grande lourdeur et coûte excessivement cher; la gestion du personnel et la gestion financière sont soumises à des contraintes considérables; les systèmes de récompenses et de punitions y sont déficients;
- il est très difficile de mesurer le rendement du secteur public parce que les objectifs ne sont pas formulés de façon mesurable et qu’ils sont souvent incohérents et parfois même contradictoires; de plus, l’évaluation des résultats telle qu’on la pratique entraîne des effets pervers qui nuisent au bon fonctionnement de l’administration;
- les tentatives de réformes de l’administration publique ont été fort nombreuses et plus ou moins réussies, certaines s’avérant des échecs flagrants; les solutions proposées sont pour la plupart utopiques, car elles ne tiennent pas compte des impératifs propres aux institutions et aux processus politiques.
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