Pour la première fois depuis toujours le taux de chômage au Québec est tombé en deçà de la moyenne canadienne et de celui de l’Ontario. (Voir le texte de René Vézina ici-bas.)
À première vue, il y a de quoi être fier. Cette bonne performance est due à deux facteurs qui, malheureusement, expliquent la mauvaise performance de l’économie québécoise par rapport à ses partenaires économiques.
Le premier, c’est le taux d’activité.
Le pourcentage de la population active sur la population des 15 à 64 ans, est de 64,8 % au Québec et de 67,3 % en Ontario. Si le Québec avait le même taux d’activité que l’Ontario, la population active augmenteraient de 160 000 travailleurs. Certains auraient un emploi, d’autres seraient au chômage. Si 50 000 de ces travailleurs étaient en chômage, le taux de chômage du Québec serait égal à celui de l’Ontario et dépasserait la moyenne canadienne. Malheureusement, ce facteur explique aussi pourquoi le PNB par habitant des Québécois est l’un des plus bas en Amérique du Nord. (Source : l’ISQ)
Le deuxième, c’est la fonction publique.
Comme on sait, dans la fonction publique il n’y a pas de mise à pied même lorsque les fonctionnaires n’ont rien à faire. Le Québec compte 100,8 fonctionnaires par habitant alors que l’Ontario n’en a que 91,5. Toute proportion gardée, le Québec compte plus de 70 000 fonctionnaires de plus que l’Ontario. Encore une fois, cette différence explique, au moins en partie, le taux de chômage favorable du Québec. Malheureusement, ce facteur explique aussi en grande partie le déficit structurel du Québec. (Source : ENAP.)
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Ce que le taux de chômage ne dit pas
René Vézina, lesaffaires.com, 7 décembre 2009
Blogue. Le Québec fait quasiment figure de champion avec le plus récent bilan sur l’emploi publié vendredi. Le taux de chômage, en novembre, est descendu à 8,1 %. La moyenne canadienne, elle, se tient à 8,5 %, et l’Ontario en est toujours à 9,3 %.
Je ne me rappelle pas voir vu un si grand écart à l’avantage du Québec. Si on s’en tient à ce seul indicateur, notre économie se relève vigoureusement. Et c’est en partie vrai. Mais il faut bien comprendre que le taux de chômage ne mesure que les gens en quête d’emploi. Ceux qui se sont découragés, ou qui demeurent sur les lignes de côté, ne sont pas pris en compte.
Mais en dévoilant ce bilan, Statistique Canada présente aussi d’autres données, moins réjouissantes.
Au Québec, peu de gens travaillent. Le taux d’emploi est encore bien inférieur à ce qu’on voit ailleurs au pays. En Ontario, il se situe 61 %. Du Manitoba à la Colombie-Britannique, il oscille entre 65 et 68 %. Au Québec ? À peine 59,5 %.
Le taux d’emploi, c’est le pourcentage des gens en âge de travailler (15-64 ans) qui travaillent effectivement. Les autres étudient, sont à la retraite, sont incapables de travailler… ou attendent.
Est-ce parce qu’il y a plus de jeunes aux études ici qu’ailleurs ? Non. Plus d’handicapés ? Pas davantage. Plus de gens découragés, qui ont abdiqué parce que leurs efforts ne donnent rien. C’est possible. Pour le reste, votre interprétation vaut bien la mienne.
Mais le fait demeure : plus de 40 % des gens en âge de travailler, ici, ne travaillent pas. Tant que ce chiffre demeurera aussi élevé, nous ne devrions surtout pas nous péter les bretelles en parlant de notre taux de chômage...
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