Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

18 juin, 2009

La pensée magique a de nouveaux adeptes

Le phénomène de « la pensée magique » a atteint des strates de la société québécoise qui semblait inimaginable il y a à peine quelques années.

Depuis toujours, les ....logues de tout acabit prétendent que les gouvernements représentent la solution magique à tous les problèmes de la société. Ils croient que l’État doit dépenser sans compter pour satisfaire les moindres caprices d’une population déresponsabilisée. Heureusement, généralement, les économistes et chroniqueurs financiers offrent un contrepoids à tous ces ...logues.

Malheureusement, il semble qu’au Québec, ce contrepoids est en voie de disparaître. Deux exemples récents permettent d’illustrer mon propos.

Le retour des déficits

Au cours des derniers mois, la plupart des économistes et chroniqueurs financiers ont laissé tomber les principes de bonne gestion qu’ils avaient défendus pendant des années. Tout à coup, parce que la crise économique s’annonçait difficile, il devenait raisonnable d’abandonner le principe du déficit zéro. Bien entendu, ils prenaient soin de conclure qu’il fallait rapidement revenir à une situation d’équilibre budgétaire.

C’est de la pure pensée magique. On commence seulement à réaliser l’ampleur de l’erreur qui a été commise. En quelques mois, le déficit fédéral est passé de quelques milliards à 35 milliards, à 50 milliards et ce n’est que le commencement.

Au provincial, les hypothèses budgétaires au-delà de 2010-2011 sont totalement farfelues. Comment peut-on croire que le gouvernement va soudainement mettre fin au gaspillage et reprendre le contrôle des dépenses publiques? Par quel tour de magie va-t-on réussir ce qui n’a pu être fait depuis 40 ans? C’est un autre exemple de pure pensée magique.

Avant que ce cycle de dépenses folles ne soit terminé, des centaines de milliards se seront ajoutés aux dettes des gouvernements.

Les PPP

Les PPP sont loin d’être une solution idéale au manque d’efficacité des gouvernements. Au mieux, un projet réalisé en mode PPP impose une discipline budgétaire et administrative qui permettra de compléter un projet selon l’échéancier et le budget établis. Toutefois, les projets PPP coûteront toujours beaucoup plus chers que les mêmes projets confiés à l’entreprise privée. Mais au moins on est assuré que les entreprises privées impliquées veilleront au grain.

Au pire, les fonctionnaires et les entreprises comploteront pour mieux détrousser les contribuables. Même dans cette éventualité, les contribuables en obtiendront plus pour leur argent que si les projets étaient gérés entièrement par les fonctionnaires.

Malheureusement, de plus en plus d’économistes et de chroniqueurs remettent en question le modèle PPP. Cette remise en question propose que la gestion conventionnelle est efficace lorsque les projets sont à l’abri des interférences politiques (Voir le texte de Sophie Cousineau ci-bas.). Cela aussi c’est de la pure pensée magique.

Au minimum, le mode PPP rend les interférences politiques plus difficiles et surtout plus risquées. Leurs nombres et importances sont donc portés à diminuer.
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Les PPP à la poubelle des projets passés
Sophie Cousineau, La Presse Affaires, Lundi 15 Juin 2009

La présidente du Conseil du Trésor, Monique Gagnon-Tremblay, envisage d’abandonner la formule des partenariats public-privé (PPP) pour certains de ses grands projets, comme l’échangeur Turcot et le Centre hospitalier de l’Université de Montréal, rapportait La Presse cette fin de semaine.

«Dans notre contexte économique, je suis consciente que si les avantages reliés au PPP ne sont pas au rendez-vous, le gouvernement devra prendre les décisions appropriées», a déclaré la ministre.

C’est la première fois qu’un ministre du gouvernement Charest évoque cette possibilité, une volte-face qui aurait été inconcevable à l’époque de Monique Jérôme-Forget, pour qui les PPP tenaient de la religion.

Enfin !

Les PPP ne laissent personne indifférents, suscitant appuis fervents et critiques féroces. Dans ces deux camps idéologiques, nombreux sont ceux qui voudraient imposer des solutions mur à mur, là où les circonstances imposent plutôt de faire preuve de discernement.

En cette récession, le principal avantage des PPP ne tient plus, dans la mesure où les partenaires du gouvernement sont incapables de se financer à un coût raisonnable. Nombre de gouvernements qui avaient embrasé les PPP ces dernières années doivent d’ailleurs se substituer à leurs partenaires privés et assumer leurs risques financiers. Dans le contexte, larguer le PPP tient du gros bon sens.

De plus, il est loin d’être souhaitable que le gouvernement du Québec se fasse les dents avec des projets d’une envergure et d’une complexité aussi considérables. La prudence est de mise.

La gestion conventionnelle peut fonctionner si les évaluations de coûts sont réalistes et si le gouvernement ne change pas trop souvent ses exigences en cours de route, ce qui explique en bonne partie les dépassements de coûts. À Québec de faire la démonstration de son efficacité.

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