Le 15 avril 2012 est un autre jour triste pour les
défenseurs de la liberté. En imposant le principe de tolérance zéro à tous les
conducteurs de moins de 21 ans, le gouvernement brime la liberté de la très
grande majorité d’entre eux.
Comprenez-moi bien, je déplore autant que quiconque les
drames découlant d’un accident causé par un conducteur irresponsable. Que la
cause de cet accident soit les facultés affaiblies (drogue, alcool), la
fatigue, la vitesse, une distraction (texto, téléphone), un véhicule en mauvais
état, etc., dans tous les cas, un conducteur irresponsable a causé un drame
évitable.
Pourquoi alors s’en prendre à une cause (l’alcool) et à un
groupe (les moins de 21 ans) en particulier? Il serait plus équitable d’établir
des normes qui visent à responsabiliser l’ensemble des conducteurs quel que
soit le comportement irresponsable du conducteur fautif (1).
Cet empiétement sur la liberté des individus est la
conséquence naturelle d’un État interventionniste. Lorsque l’État s’arroge le
monopole d’un service à la population, dans le cas présent, l’assurance
automobile des personnes, les politiciens se donnent le pouvoir de brimer les
libertés individuelles. Ils ne s’en priveront pas si cela peut être politiquement
rentable.
Même s’il n’est pas établi que cette nouvelle mesure réduira
le nombre d’accidents cela a peu d’importance. Cette mesure comporte une charge
émotive considérable qui élimine a priori toutes possibilités de
rationalisation. Quiconque s’y oppose est automatiquement classé dans la
catégorie des sans-coeur. La Table québécoise de la sécurité routière, un
groupe d’intérêt subventionné par l’État, a joué cette carte à fond pour
mobiliser les médias. Comme c’est trop souvent le cas au Québec, il n’y a pas
eu de débat. C’est la pensée unique qui a prévalu. Aux yeux d’un politicien,
c’était une occasion à ne pas manquer.
En soi, cette anecdote peut sembler anodine, mais elle s’inscrit
dans une série d’empiétements sur les libertés individuelles, tous en apparence
anodins, mais qui s’accumulent depuis plus de 40 ans. Le Québec est enlisé dans
une spirale favorisant la déresponsabilisation des individus et son corollaire,
l’interventionnisme : l’intervention de l’État déresponsabilise l’individu,
les comportements irresponsables appellent plus d’interventionnisme; et ainsi
de suite. Au final, les libertés individuelles sont dangereusement diminuées.
Dans une communauté socialisante comme le Québec, les causes
justifiant l’intervention de l’État sont quasi illimitées. Alors, comment pourra-t-on
un jour mettre fin à cette spirale destructrice des libertés individuelles?
(1) Toutes les études démontrent qu’en matière de conduite
automobile, ce n’est pas la mesure disciplinaire qui compte, mais le risque
d’être pris. C’est dans cette direction que le gouvernement devrait déployer
ses efforts. Mais la répression risque de nuire à la popularité du PLQ à la
veille des élections.
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