Au monopole de la santé, les choses bougent à la vitesse d’un glacier et encore….Si je devais faire un pari, j’opterais pour le glacier. Au moins, je serais certain qu’il ne changera pas d’idée en cours de route.
Dès son arrivée à la tête du ministère de la Santé, le ministre Yves Bolduc faisait la promotion de la méthode Toyota pour régler l’inefficacité proverbiale du ministère.
Trois ans plus tard, il annonce l’implantation de la méthode Lean Healthcare Six Sigma, basée sur la méthode Toyota, dans trois centres hospitaliers pour une période d’essais de trois ans. En 2010, il y avait 117 centres hospitaliers au Québec. Au rythme de trois centres au trois ans, le projet sera complété en 2 128! Gageons que la méthode Toyota ne sera plus à la mode à cette date.
Mais pourquoi est-ce si difficile de faire bouger les choses? Est-ce parce que le chiffre trois est le nombre fétiche du ministre : après trois ans à la barre, trois centres hospitaliers, un essai de trois ans? Est-ce parce que le ministère est devenu une tour de Babel? Est-ce parce qu’il est humainement impossible de gérer une organisation aussi complexe qui répond avant tout aux intérêts des groupes qui la composent?
J’opte pour la complexité artificiellement imposée par le corporatisme des ordres professionnels et des syndicats et au manque de volonté politique du gouvernement Charest.
Regardons de plus près au processus qu’a dû suivre le ministère pour choisir les trois centres hospitaliers qui feront partie de l’expérience.
Dans un premier temps, par voie d’appels d’offres, le ministère a embauché DMR pour accompagner les établissements tout au cours de l’expérience.
Ensuite, les centres hospitaliers ont été invités à soumettre leur candidature. Mais attention, tous ne sont pas éligibles. Les bureaucrates du ministère ont dressé une liste des critères requis.
Enfin, les agences de santé, ces monstres bureaucratiques qui servent de traducteurs entre le ministère et les centres hospitaliers, ont la lourde tâche de recommander un seul hôpital par agence.
Pouvez-vous imaginer ce que ce processus exige en ressources humaines et en temps? Des heures, pardon des semaines, de rencontres, consultations, lobbying, protestations, etc.
Dans un tel environnement, aucun être humain ne pourrait faire mieux que le ministre Bolduc.
La solution : abattre le monopole.
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