Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

02 septembre, 2011

Est-ce que François Legault sera le Goran Persson du Québec?

La Coalition pour l’avenir du Québec, dirigée par François Legault et Charles Sirois, nous promet de responsabiliser la social-démocratie à la sauce québécoise.

En réalité, nous n’avons plus le choix. Soit nous apprenons à vivre à l’intérieur de nos moyens, soit le marché financier nous coupera les vivres comme cela s’est produit en Grèce.

Au début des années 90, le gouvernement suédois faisait face au même dilemme. Goran Persson fut le grand architecte des réformes suédoises qui empêchèrent le train suédois de frapper le mur comme ce fut le cas en Grèce.

Joseph Facal a aimablement résumé l’entrevue que Goran Persson a accordée au McKinsey Quarterly :

Les sept leçons de la Suède

Joseph Facal, 05/01/2011

Je rigole toujours quand nos dinosaures locaux, déguisés en pseudo-progressistes, évoquent la Suède avec émotion, sans avoir la moindre idée des réformes faites dans ce pays.


Au début des années 90, la Suède vivait sa pire crise depuis celle des années 30. En trois ans, la dette publique avait doublé, le chômage avait triplé et le déficit était le plus élevé de l'OCDE en pourcentage par rapport à la taille de son économie.

Les sociaux-démocrates furent élus en 1994. C'est donc un parti de gauche qui fit le ménage. Et quel ménage! En quatre ans, le déficit fut éliminé et le ratio dette/PIB, réduit de moitié. On mit fin à la majorité des monopoles publics et, partout où c'était possible, les institutions étatiques furent mises en concurrence avec des entreprises privées.

Le principal architecte de ce redressement fut Goran Persson. Nommé ministre des Finances en 1994, il devenait premier ministre deux ans plus tard. Dans une fascinante entrevue accordée récemment au McKinsey Quarterly, il tirait sept leçons de cette expérience.

Franchise

Premièrement, rien n'est possible, dit-il, si le peuple ne comprend pas pourquoi des mesures difficiles sont requises. Le leader politique doit donc ouvrir son jeu, expliquer la situation et obtenir un mandat clair. Les sociaux-démocrates, qui étaient dans l'opposition jusque-là, dirent AVANT d'être élus qu'ils agiraient vigoureusement. Le peuple acceptait cependant qu'un ménage était nécessaire.

Deuxièmement, aucun secteur, absolument aucun, ne doit être épargné. Cela ne peut marcher, explique Persson, si le peuple se convainc qu'un groupe de gens en particulier réussit à se défiler. Chacun doit contribuer selon ses moyens, mais TOUS doivent contribuer.

Troisièmement, les mesures d'austérité doivent faire partie d'un plan global, cohérent et porté par une vision d'ensemble. Il faut éviter les gestes isolés, à la pièce, sans lendemain et sans service après-vente.

Quatrièmement, il faut commencer par les mesures les plus dures et agir dès le début du mandat pour montrer sa détermination.

Cinquièmement, une transparence absolue est requise pour maintenir la crédibilité et la confiance. Il ne faut pas nier ou minimiser que les mesures font mal. Pas de comptabilité fantaisiste. Pas de prédictions économiques rose bonbon. Pas de cachettes.

Sixièmement, il faut travailler simultanément sur la colonne des revenus et celle des dépenses, mais faire plus de réductions de dépenses que de hausses d'impôts et de taxes. Abolir des structures peut être une bonne chose, mais vous ne pouvez pas le faire de nouveau l'année suivante. Pour rétablir la santé financière à long terme, les coupures les plus importantes doivent donc se faire dans les programmes permanents.

Septièmement, il faut en profiter pour changer durablement les façons de faire. Sinon, les mauvaises habitudes reviendront rapidement, comme la personne qui cesse de faire de l'exercice et qui recommence à s'empiffrer dès qu'elle a atteint le poids qu'elle visait.

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