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21 mars, 2021

Quel état des lieux pour les libertés économiques ?

 par Alexandre Massaux

L’index des libertés économiques pour 2021, publié par Héritage Foundation, vient de paraître. Il dresse un état des lieux instructif et offre des informations précises sur les différents paramètres liés aux libertés : L’Etat de droit, le poids fiscal ou le droit d’entreprendre. Créé en 1995, il est réactualisé chaque année et montre l’évolution de chaque pays. L’édition 2021 souligne des tendances intéressantes aussi bien pour les pays occidentaux que pour les pays en développement. Des leçons doivent en être tirées.

Une progression générale des libertés économiques dans le monde

La dernière décennie ayant été mouvementée, Il est pertinent de comparer le classement de 2021 avec celui de 2011. La montée en puissance de l’anticapitalisme et le développement de mouvements politiques antisystèmes pouvaient faire redouter une baisse des libertés économiques. Pour autant, comme le montre le tableau ci-dessous, elles résistent et progressent.


Sources : 2011 Index of Economic Freedomhttps://www.heritage.org/index/pdf/2011/index2011_highlights.pdf
2020 Index of Economic Freedom https://www.heritage.org/index/pdf/2020/book/index_2020.pdf

Il en ressort plusieurs points intéressants. Tout d’abord, le cas de Hong Kong : la cité-Etat a longtemps dominé le classement. Pourtant, Heritage a décidé de la retirer de son index 2021. En effet, passée sous contrôle chinois, elle est désormais considérée comme une partie de la Chine et, de ce fait, au même rang que cette dernière, soit la 107e place. Cette position rejoint celle de l’index de démocratie du journal The Economist, où Hong Kong passe de démocratie imparfaite à régime hybride.

La liberté économique, un atout qui fait peu à peu consensus

Le changement de place d’un pays dans le classement peut découler du fait que les autres Etats font mieux ou moins bien. Il est donc important de regarder l’évolution des scores de chacun. De plus, certains pays nécessitent un examen approfondi. Les Etats-Unis et le Brésil accusent des baisses importantes tandis que la Russie et la Chine connaissent, à l’instar de la Pologne, une hausse considérable.


Le tableau ci-dessus confirme que les tendances en terme de libertés économiques sont bien des tendances réelles au sein des pays.

Pour le cas américain, Heritagerapporte que cette baisse, dans une certaine mesure, est due au déficit budgétaire et à l’augmentation de la dette. Or, ces problèmes, d’avant COVID , n’ont jamais été réglés par aucun des deux grands partis américains. Nul doute que les réglementations sociales du président Obama et le protectionnisme du président Trump ont aussi été des facteurs réduisant la liberté des Etats-Unis.
Le cas du Brésil est bien plus inquiétant. En 1995, il était au même niveau de liberté que la Chine, la Russie et la Pologne. Cependant, il est le seul pays à ne pas avoir progressé. Il a bien connu une meilleure situation à la fin des années 1990 mais elle s’est effondrée à partir de 2003, date où le Parti du travail est arrivé au pouvoir. L’accession à la présidence de Bolsonaro semble avoir amorcé un début de remontée, mais qui reste limitée.
Les cas russe et chinois sont particulièrement intéressants. Tout d’abord, ils prouvent que même les régimes autoritaires ont compris l’importance d’accorder un minimum de liberté économique pour survivre et pouvoir peser sur la scène internationale. Ce qui démontre un consensus sur la supériorité d’une économie de marché par rapport à la planification totale. Mais la Russie et la Chine restent en deçà des pays occidentaux qui pratiquent une véritable économie de marché libre et non un capitalisme de connivence.

L’importance de l’Etat de droit

Une analyse détaillée de l’Index en montre les raisons. La Chine et la Russie ne manquent pas d’atouts. Selon Heritage, la liberté d’entreprendre y est réelle et ils s’efforcent de réduire la bureaucratie. Le poids fiscal en Russie est en outre léger : « Le taux d’imposition sur le revenu des particuliers est fixe, à 13 pour cent, et le taux d’imposition le plus élevé sur les sociétés est de 20 pour cent. Les autres taxes comprennent les droits d’accise et les taxes sur la valeur ajoutée. »

Leurs faiblesses, qui les empêchent de rivaliser vraiment avec les pays européens, se situent avant tout au niveau de l’Etat de droit. La corruption omniprésente, y compris au niveau de l’administration, fait que la liberté économique est en pratique très limitée car dépendante de l’arbitraire de l’Etat. Et c’est toute la différence entre la Pologne d’un côté, la Chine et la Russie de l’autre. L’existence d’un système juridique et politique solide chez la première assure un contexte favorable à la liberté économique. De faibles taxes et une facilité légale d’entreprendre sont des éléments essentiels. Mais sans un Etat de droit efficace, ils ne seront pas appliqués.

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