Je suis le débat plus assidûment depuis le début de la nouvelle année (voir les références au bas de mon texte). Cette mouvance représente le côté extrême du politically correct. Je trouve la rhétorique puérile, les interventions agressives et parfois criminelles. Mais ce n’est pas le plus agaçant. Il existe de nombreux mouvements tout aussi superficiels et agressifs. C’est sain dans une démocratie qui se respecte.
Mais dans le cas de la mouvance woke et cancel culture,
le discours en est un de sourd entre les dénonciateurs et les promoteurs. Il
n’existe pas de compromis possible. La marge est trop grande entre « traiter
quelqu’un de nègre » et mettre à l’index le livre « Nègres blancs d’Amérique » ;
entre dénoncer l’inégalité des sexes et menacer un professeur qui utilise les
mots « femme » et « homme » dans un cours intitulé « analyse différenciée selon
les sexes » ; entre dénoncer les biais historiques et déboulonner les
monuments. Etc. Les sujets sont importants, mais on ne semble pas trouver un
juste milieu pour un débat constructif.
Je ne comprends pas pourquoi des points de vue très
minoritaires deviennent pratiquement des vérités universelles. Il faudrait
revenir à un peu plus d’équilibre et cesser d’écouter toutes les élucubrations
d’anticonformistes qui ne se sentent pas bien dans leur peau et dans la
société. Les micro-agressions, micro-assauts, micro-insultes, micro-tout ne justifient
pas le bâillonnement des profs et des médias.
Le silence des autorités politiques, médiatiques et
universitaires est sidérant. Ce silence invite inévitablement à l’autocensure les
professionnels impliqués. Et que dire de la décision de Radio-Canada
d’obliger ses employés à suivre une formation pour être plus inclusifs,
reconnaître leurs biais inconscients, leurs privilèges et ne pas commettre de
micro-agressions. Sous des apparences vertueuses de sensibilité envers les
minorités, RC impose la vision woke à
l’ensemble de ses employés.
_________
Les textes d’opinion se sont multipliés depuis le début de
l’année.
Isabelle Hachey La Presse
Les mots tabous (29 janvier 2021)
Au-delà du mot qui commence par un N (6 février 2021)
On va bouger (8 février 2021)
La liberté universitaire en péril (9 février 2021)
Joseph Facal Journal de Montréal
Liberté académique : un droit réel ou pas? (16 janvier
2021)
Nos universités deviennent des églises (16 janvier
2021)
Sommes-nous en train de congédier le bon sens (28 janvier
2021)
Entre la peur et l’ignorance (30 janvier 2021)
Liberté académique : un droit réel ou pas ? (13 février
2021)
Mathieu Bock-Côté Journal de Montréal
François Legault contre la gauche woke (14 janvier
2021)
Payée pour trouver du racisme partout (14 janvier
2021)
Du racisme chez les racisés (16 janvier 2021)
Liberté académique : l’État doit s’en mêler (10 février
2021)
François Legault contre la gauche woke (14 février
2021)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire