Encore une fois, la Régie du logement est venue brouiller les cartes entre les propriétaires et les locataires. (Voir aussi ici)
Je me demande vraiment où ces gens-là s’approvisionnent, car ils en fument du bon. Comment peut-on expliquer autrement leurs élucubrations?
Selon la Régie, en 2010, le loyer des logements chauffés au mazout devrait baisser de 7,9 % et ceux chauffés au gaz de 0,5 %, alors que ceux chauffés à l’électricité devraient augmenter de 1 %.
Comme si cela n’était pas suffisant pour faire fuir les investisseurs, la régie a jugé bon de limiter à 2,42 $ les augmentations mensuelles de loyer par tranche de 1 000 $ de travaux de rénovation. À ce rythme, le propriétaire aura récupéré son investissement non pas dans 10, 20 ou 30 ans, mais dans 50 ans! Après cela, on se demande pourquoi les logements sont insalubres. Il faudrait être imbécile ou n’avoir aucun sens de la finance pour rénover à ces conditions.
D’ailleurs, la Régie considère ses propres chiffres ridicules et s’en excuse en prétendant que ce ne sont que des recommandations et que les propriétaires demeurent libres de décider des taux d’augmentation des loyers. Dans ce cas, la Régie à manquer une belle occasion de ne pas s’en mêler.
La CORPIQ rappelle que lorsque la méthode de fixation des loyers actuelle a été instaurée en 1981, elle avait pour objectif, d'une part, d'empêcher les hausses de loyer abusives qui auraient eu pour effet d'évincer le locataire et, d'autre part, d'assurer un mécanisme pour encourager l'accroissement de la qualité du patrimoine bâti. C’est tout le contraire qui s’est produit.
Le marché du logement est un exemple type des effets pervers d’une règlementation bien intentionnée. En voulant protéger les locataires, la Régie crée une pénurie de logements et favorise la détérioration des logements existants.
Les interventions de la Régie empêchent effectivement les prix de refléter correctement la rareté, c'est-à-dire la demande relative de logement. Les rattrapages de loyer entre deux locataires sont un cataplasme insuffisant pour compenser les risques imposés par la règlementation. Il serait plus efficace de laisser la loi de l’offre et de la demande jouer pleinement son rôle, quitte à aider les locataires qui en ont le plus besoin.
En effet, les politiques ne doivent pas seulement s’attacher à apporter des réponses ponctuelles et limitées à divers dysfonctionnements, mais permettre de traiter les causes profondes de la crise du logement. Mais les causes profondes ne sont pas celles perçues par la Régie. Elles résident du côté des obstacles mis délibérément, avec le cœur sur la main, sur le chemin du marché du logement. Il est temps que les politiciens et les groupes d’intérêt reconnaissent les effets pervers de la Régie du logement qui sont à la source des problèmes d’aujourd’hui. Il faut libérer le marché immobilier pour qu’il fonctionne enfin de manière saine et puisse répondre aux besoins de la population.
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