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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

12 juin, 2008

Le maire Gendron : Envers et contre tous

Que l’on soit d’accord ou non avec le maire d’Huntington, Stéphane Gendron, il faut admettre qu’il est un des rares politiciens qui préfèrent l’action aux discours creux et pompeux.

La perte de 800 emplois, due à la fermeture des usines de textiles de la ville, menaçait la survie même d’Huntington. Pendant que les ministres et députés à Québec et à Ottawa faisaient des discours pleins de belles promesses, le maire Gendron passait à l’action à la vitesse grand « V ».

Il a dû se battre seul, faire fi des menaces des « petits » politiciens et bureaucrates et défier les lois et règlements l’empêchant d’agir avec efficacité et célérité.

Résultat : Plus de 300 emplois ont été créés en un temps record et Huntington est devenu une destination privilégiée des PME québécoises.

Contrairement à la plupart des politiciens et bureaucrates, le maire Gendron mérite pleinement le titre de citoyen et d’homme d’état.

«A rang de citoyen celui qui n'obéit pas à la consigne; a rang d'homme d'État celui qui n'obéit pas à l'opinion.» --- Régis Debray


Illégal le «petit» miracle économique?

Québec n'a pas l'intention de sévir contre Huntingdon et son maire

Mise en ligne 11/06/2008 04h00
Yvon Laprade, Le Journal de Montréal

Québec n’a pas l’intention de taper sur les doigts du maire d’Huntingdon, Stéphane Gendron, qui a créé «une forme de précédent» dans le monde municipal en transformant sa ville en promoteur industriel au cours de la crise du textile.

«La ministre (aux Affaires municipales, Nathalie Normandeau) a un préjugé favorable pour ce qui est d’Huntingdon.

«On présume que les actions de la Ville étaient justifiées», a confié hier au Journal de Montréal l’attaché politique de la ministre, Jonathan Trudeau.

Mais pour clarifier les choses, un projet de loi privé fera l’objet de discussions, vendredi, à Québec.

Le projet de loi 217 a été déposé et parrainé par le député adéquiste d’Huntingdon, Albert De Martin.

Le maire Gendron tentera de justifier ses actions devant les parlementaires. Il devrait rentrer à la maison avec un «document» qui lui donnera carte blanche pour attirer de nouvelles entreprises avec de généreux incitatifs jusqu’à la fin de 2012.

Congés de taxes

En 2005, le maire d’Huntingdon avait emprunté 4 M$, amortis sur 30 ans, pour acheter les cinq usines de textile qui venaient de fermer dans sa ville. Ces fermetures avaient entraîné plus de 800 pertes d’emplois.

Il a ensuite loué des condos industriels à une fraction du prix du marché, en plus de consentir des congés de taxes foncières de six mois aux nouvelles entreprises.

Ces actions n’étaient cependant pas légales au sens de la loi sur les municipalités.

«On va tenter de rendre légal ce qui a été fait dans la non-conformité», a commenté le député adéquiste d’Huntingdon, Albert De Martin.

Il s’attend à ce que cette pratique inhabituelle «soit imitée tôt ou tard par d’autres villes» qui sont en sérieuses difficultés financières.

«Ce que la Ville d’Huntingdon a fait, c’était une forme de précédent, compte tenu qu’une ville n’a pas l’autorité de gérer des biens et meubles», explique le député de l’ADQ.

À l’Union des municipalités du Québec (UMQ), le porte-parole François Sormany a admis qu’il «n’est pas dans les normes pour une ville d’acheter des bâtiments industriels».

«Mais il n’est pas impossible de voir d’autres villes suivre l’exemple d’Huntingdon et nous faire part d’éventuels projets de relance industrielle (inspirés de la ville du textile). C’est une initiative intéressante», a précisé le porte-parole.

Pas de collaboration

Cette démarche politique à Québec aurait toutefois pu être évitée, selon le député adéquiste Albert De Martin.

Ce dernier rappelle que le projet de loi permettant à la Ville d’être «légale et conforme» aurait dû, normalement, être déposé dès 2005.

C’est toutefois le refus de l’ex-député libéral d’Huntingdon, André Chenail, en conflit ouvert avec le maire Gendron, qui aurait refusé de le déposer à l’Assemblée nationale.

«Il n’y avait pas de collaboration (de la part de l’ex-député libéral). Il refusait de déposer», a soutenu le député de l’ADQ, qui donne «tout le crédit de la relance» au maire Gendron.

«Il a apporté des changements positifs dans sa ville», dit-il.

√ L’ex-député libéral d’Huntingdon André Chenail fait l’objet d’une poursuite au criminel pour diffamation à l’encontre du maire d’Huntingdon.

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