Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

02 juin, 2008

Ce n’est pas l’argent qui manque

Que ce soit en santé ou en éducation les politiciens, les bureaucrates et les syndicats prétendent que le manque d’argent les empêche de fournir à la population les services auxquels elle a droit. Àmon avis, ces systèmes sont devenus de grands trous noirs qui avalent irrémédiablement l’argent qu’on leur alloue. Leur force d’attraction est tellement grande que jamais rien n’en ressort.

Le ministère de l’Éducation investit annuellement 1,6 milliards $ pour subvenir aux besoins des enfants en difficulté d’apprentissage. Cela représente plus de 40 000 $ par enfant. Mais où donc s’en va tout cet argent? C’est la nature même d’un trou noir d’avaler ce qui s’en approche sans que l’on puisse savoir ce qu’il en est advenu.

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Le dimanche 01 juin 2008
Le drame des enfants en difficulté

Nathalie Collard
La Presse

La situation des enfants en difficulté est dramatique. Imaginez: votre enfant est handicapé, ou il éprouve des problèmes d'apprentissage, ou encore de sérieux troubles de comportement. Vous demandez de l'aide à l'école ou à la commission scolaire et on vous répond que les ressources sont insuffisantes. Que faites-vous?

Des parents dans cette situation, il y en a encore trop au pays. Du moins, si on se fie aux données dévoilées la semaine dernière par Statistique Canada. En 2006, selon l'agence fédérale, près de la moitié des parents ont dit avoir éprouvé des difficultés à «obtenir une éducation spéciale pour leur enfant, quel que soit le type d'incapacité ou le niveau de sévérité». C'est beaucoup.

L'enquête révèle en outre que «plus de 40% des enfants pour qui les parents jugeaient qu'ils avaient besoin d'une éducation spéciale n'en recevaient aucune». Les trois quarts des parents interrogés dans le cadre de l'enquête ont répondu que le manque de fonds est invoqué pour expliquer un refus.

Ces données cachent une réalité difficile pour les familles. En effet, personne ne s'étonnera d'apprendre que les enfants qui ne reçoivent pas les services adéquats éprouvent des difficultés à l'école. Le temps passe et l'enfant ne progresse pas comme il le devrait. Or, tous les parents ne disposent pas des moyens financiers pour se tourner vers le privé...

Excédés, un groupe de parents a intenté un recours collectif contre le ministère de l'Éducation et six commissions scolaires. Le procès doit avoir lieu en 2009.

Dans son projet de loi 88 sur les commissions scolaires, actuellement à l'étude à Québec, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, proposait de créer un poste de protecteur de l'élève. Pour définir le rôle que ce protecteur aurait à jouer, la ministre prenait comme exemple un parent démuni qui ne réussit pas à obtenir les services spécialisés nécessaires pour le bon développement scolaire de son enfant. Ce parent pourrait se tourner vers le protecteur afin d'obtenir les raisons du manque de ressources. Ultimement, la ministre aurait des comptes à rendre au parent lésé.

Malheureusement, il serait surprenant que ce poste voie le jour. Les critiques n'ont pas tardé à fuser, les syndicats craignant entre autres que ce protecteur devienne l'outil des parents contre les enseignants. Dommage. Avec de bonnes balises, ce protecteur de l'élève pourrait devenir un défenseur important des enfants dont les intérêts, aussi surprenant que cela puisse paraître, ne sont pas toujours très bien défendus dans un système scolaire qui leur est pourtant destiné.

En choisissant d'intégrer les enfants en difficulté dans les classes régulières il y a quelques années, nul doute que le ministère de l'Éducation était animé par de bonnes intentions. Or les résultats ne sont pas au rendez-vous, et ce, malgré la somme de 1,6 milliard investie annuellement par le gouvernement. Aux yeux de plusieurs, l'intégration à tout prix cause plus de tort que de bien aux enfants. Non seulement les élèves qui éprouvent des problèmes ne reçoivent pas toute l'attention nécessaire, mais en outre leur présence ralentit les autres élèves et épuise les enseignants.

La ministre de l'Éducation déposera sous peu son plan d'action pour aider ces enfants. Les attentes sont élevées. Un jour, on a promis à des parents que leurs enfants auraient droit à la même qualité d'éducation que les autres, malgré leurs difficultés. Il est temps d'honorer cette promesse.

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