Par Matthieu Creson.
Alors que l’on craint une récession qui pourrait arriver prochainement en Europe, l’Irlande devrait enregistrer l’an prochain une croissance de 3,2%, ce qui conforterait son statut d’économie la plus forte de la zone euro. C’est ce que nous rappelle un récent article du magazine Challenges, qui souligne le fait que l’Irlande, malgré quelques ombres au tableau comme la vague de licenciements anticipés au sein des Gafa installés sur place, reste malgré tout une économie des plus dynamiques. Son PIB par habitant en donne d’ailleurs la preuve : 84 940 euros en 2021, ce qui place le pays au deuxième rang européen, derrière le Luxembourg (114 370 euros).
Dans son classement de 2022 sur la liberté économique dans le monde, le think tank américain Heritage Foundation classe l’Irlande en 3e position, juste derrière Singapour et la Suisse. Un tel résultat s’explique notamment par une politique économique très favorable aux entreprises, lesquelles y rencontrent incomparablement moins de réglementations qu’en France, avec en outre un impôt sur les sociétés fixé à 12,5% seulement. Par comparaison, le taux normal de l’IS en France, même ramené depuis le 1er janvier 2022 à 25% (au lieu du taux précédent de 33%), reste encore deux fois plus élevé qu’en Irlande.
Si l’Irlande jouit d’une telle situation aujourd’hui, c’est parce qu’elle a su prendre des décisions radicales et parfois difficiles au cours de son histoire. Longtemps, jusque vers le milieu des années 50, elle fut largement protectionniste. Après celui des années 50 et 60, un nouveau virage libéral y fut pris à la fin des années 80, visant à attirer les investissements étrangers et mettre fin à la fuite des talents : 200 000 Irlandais avaient en effet choisi de quitter le pays entre 1981 et 1990, tant les perspectives y étaient peu reluisantes (inflation galopante, fort taux de chômage, fiscalité dissuadant les incitations productives, etc.) !
Il est donc urgent que la France s’inspire du modèle irlandais et qu’elle cesse de se cramponner indéfiniment au mythe de la « régulation » souhaitable du capitalisme par l’État, principe dont l’application est toujours nocive et contreproductive.
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