Mathieu Bock-Côté apparait étre le Zemmour québécois. Les deux partagent un discours identitaire et antilibéral aussi bien sur l’économie que sur la politique.
Depuis peu, le chroniqueur politique et sociologue québécois Mathieu Bock-Côté (MBC) est rendu à l’antenne de CNews pour l’émission Il faut en parler. Son impressionnante bibliographie montre qu’il n’a pas la langue dans sa poche et qu’il est capable d’aborder plusieurs sujets.
Mais pour quelqu’un qui se targue de fouiller derrière « le brouillard des controverses artificielles » il ne se gêne pas pour en créer de toutes pièces lui-même. Car derrière ses airs intellectuels se cache un être dangereusement opposé au libéralisme et aux tendances plutôt autoritaires.
Ça saute aux yeux dans ce commentaire sur un article d’un pair nationaliste.
Pourquoi diable devrions-nous nous soucier que telle ou telle société passe sous contrôle « étranger » ? N’est-ce pas le signe que ladite société rencontre un franc succès et que, comme pour Rona/Lowes, l’acheteur souhaite de nouveaux marchés grâce à ce point d’entrée ? Il ne s’est pas plaint des acquisitions de Couche-Tard à l’étranger.
Et comme trop de ses collègues socialistes (à Québec solidaire notamment), il dénonce un « capitalisme sans foi ni loi » qui évince les locataires à la suite de rénovations rendant le logement hors de prix. Il ne mentionne nulle part les incitations artificielles à la propriété comme des taux d’intérêt pratiquement nuls et la SCHL, entité du gouvernement fédéral qui assure les prêts hypothécaires à risque, laissant le champ libre aux banques pour proposer des prêts.
Finalement, il adore lancer des accusations gratuites envers les entrepreneurs au sujet des salaires.
OBSESSION IDENTITAIRE MALSAINE
Mais si son antilibéralisme économique est somme toute bénin comparativement aux socialistes, MBC sort les crocs, les griffes et son arsenal nucléaire quand vient le temps de parler d’identité, au point qu’il n’est pas sans rappeler certaines tendances très sombres du passé.
Ce n’est pas une attaque gratuite mais la description objective d’un homme promouvant une exaltation nationaliste et qui parle des Québécois (entendre francophones) comme d’un peuple homogène.
Que certains veuillent faire du Québec un pays n’est pas une fatalité en soi. En fait, quand on s’intéresse à l’histoire, on peut se rendre compte à quel point le colonisateur britannique – et le reste du Canada d’avant Lester Pearson – honnissait tous ceux qui parlaient en français.
Mais alors que René Lévesque présentait un projet, depuis Jacques Parizeau les séparatistes ne font que capitaliser sur une haine anti-Canada, contre « l’argent et le vote ethnique. »
Ces sentiments négatifs inspirent MBC. Il adhère à la thèse complotiste du grand remplacement (n’en déplaise à son meneur de claque officiel, Richard Martineau), il pourfend constamment l’immigration massive comme outil sournois du Canada pour « nous » noyer.
Ainsi, le critère numéro un d’un immigrant devrait être sa maitrise du français. Ces paroles ne sont pas sans rappeler celles de Trump… Pour MBC, il est inconcevable que des gens s’opposent à des lois autoritaires comme l’infâme loi 101, critiquent les dérives extrémistes de la loi 21 ou atteignent le niveau désirable de nationalisme. Auquel cas il accuse ceux qui l’accusent au grand jour de malhonnêteté.
Bref, ne vous laissez pas impressionner par Mathieu Bock-Côté, le Éric Zemmour québécois. Ce sont des hommes aux œillères idéologiques très épaisses qui s’attaquent aux mauvaises personnes.
En effet, si l’immigration est un problème, c’est l’État qu’il faut blâmer.
- En France, pour l’avoir regroupée dans des ghettos aux portes de Paris.
- Au Québec, pour s’être concentré sur les capacités linguistiques et ainsi avoir fortement encouragé l’immigration maghrébine.
Si elle était complètement privée – comme c’était le cas aux États-Unis avant la montée des lois xénophobes au début du XXe siècle – alors elle serait des plus désirables.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire