Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

13 août, 2020

Les anticapitalistes d’aujourd’hui sont plus proches du fascisme qu’ils ne le pensent

Les idéologies anticapitalistes méprisent la liberté individuelle et ont une vision mystique du rôle et de la nature de l’État. Elles finissent en dictatures et apportent la misère.
Un article du Mises Institute
À l’occasion de la crise économique provoquée par la pandémie du covid-19, nous voyons encore une fois les soi-disant économistes, les historiens, et les experts tenter de proclamer l’échec du capitalisme.
Leurs critiques de l’organisation capitaliste de la coopération et de la coexistence humaine sont diverses, mais trois variétés d’attaque idéologique contre le capitalisme semblent apparaître plus souvent que d’autres.
À propos de l’anticapitalisme, on néglige souvent un élément : même si l’anticapitalisme est généralement associé au socialisme et aux mouvements de gauche, on peut trouver la même mentalité anticapitaliste dans l’idéologie fasciste.
Le fascisme n’est qu’une variété particulière de socialisme, tout comme le communisme lui-même. Par conséquent, le fait que les fascistes et les communistes partagent le même mépris pour le capitalisme ne devrait surprendre personne.
La meilleure façon de comprendre la mentalité anticapitaliste du fascisme — et à quel point les arguments des anticapitalistes contemporains sont proches de ceux de Benito Mussolini — est de lire l’essai de Mussolini de 1932 intitulé La doctrine du fascisme écrit en collaboration avec Giovanni Gentile, l’idéologue philosophique reconnu du fascisme.
L’attaque que Gentile et Mussolini mènent contre le capitalisme est (au moins) triple, et sa rhétorique sous-jacente n’est pas différente de celle des mouvements anticapitalistes et prétendument antifascistes contemporains.
Tout d’abord, Gentile et Mussolini préconisent un plus grand rôle de l’État dans l’économie.
Deuxièmement, ils condamnent à la fois l’individualisme méthodologique et politique, affirmant l’importance du collectivisme et des identités collectives.
Troisièmement, ils blâment l’économie et le rôle que jouent les contraintes économiques dans le comportement humain, en déplorant le matérialisme et en préconisant des gouvernements transcendant les lois praxéologiques et sociologiques de l’économie.

ANTICAPITALISTES ET FASCISTES POUR UNE INTERVENTION DE L’ÉTAT TOUJOURS ACCRUE

Lorsqu’il s’agit de plaider en faveur d’un gouvernement élargi la première étape des anticapitalistes est de rabaisser la liberté et le libéralisme classique.
Dans le paragraphe intitulé « Rejet du libéralisme économique – Admiration de Bismarck », Gentile et Mussolini écrivent que « le fascisme est certainement et absolument opposé aux doctrines du libéralisme [classique], tant dans la sphère politique que dans la sphère économique ».
N’est-ce pas une musique familière ? Est-ce tellement différent des appels de nombreux gauchistes à repenser le néolibéralisme et le capitalisme ?
Quelques paragraphes plus loin (« La primauté absolue de l’État »), les deux fascistes — commentant ce qu’ils croyaient être l’échec archétypal du capitalisme, à savoir la récession mondiale de 1929 — affirment que les crises économiques « ne peuvent être réglées que par l’action de l’État et dans l’orbite de l’État ».
Cela diffère-t-il beaucoup des prises de position des liberals (c’est-à-dire des sociaux-démocrates) contemporains en faveur des politiques interventionnistes et de leurs tentatives de placer le capitalisme sous un contrôle gouvernemental plus strict ?
Si ce n’était pas assez clair, juste quelques lignes plus haut (au tout début du même paragraphe), Mussolini et Gentile montrent ce qu’ils veulent dire, dans la pratique, par leur mépris pour le libéralisme classique.
En fait, ils reprochent à l’État minimal du libéralisme classique de « limiter ses activités à l’enregistrement des résultats » qui découlent de la dynamique économique, au lieu de « diriger le jeu et de guider le progrès matériel et moral de la communauté ».
Encore une fois, où est la différence par rapport aux gauchistes quand ils recommandent un plus grand interventionnisme ? Ou quand ils appellent de leurs vœux un État plus puissant, capable de diriger les marchés afin de favoriser leur propre idée de la justice sociale ?
En fin de compte, quand il s’agit des affaires économiques, aussi bien les anticapitalistes modernes (de gauche) et les fascistes classiques sont en faveur d’un État très éloigné de la neutralité.

LE FASCISME FAIT L’ÉLOGE DU COLLECTIVISME ET MÉPRISE L’INDIVIDUALISME

L’approche philosophique viscéralement anti-individualiste du fascisme est clairement définie tout au long de l’essai. Par exemple, dans le paragraphe intitulé à juste titre « Rejet de l’individualisme et de l’importance de l’État », l’idéologie fasciste est explicitement qualifiée d’« anti-individualiste », dans la mesure où le fascisme « souligne l’importance de l’État et n’accepte l’individu que dans la mesure où ses intérêts coïncident avec ceux de l’État ».
Encore une fois, ce genre de rhétorique ne rend-elle pas un son familier ? Est-elle si différente des arguments des partisans contemporains de l’antimondialisation et des anticapitalistes quand ils s’opposent, par exemple, à la mondialisation économique, car dans leurs perspectives illibérales, elle ne profite qu’aux capitalistes et aux entrepreneurs, en négligeant les besoins de la collectivité et le bien-être ultime de la nation ?
Ne peuvent-ils pas voir à quel point leur interprétation des phénomènes sociologiques et économiques modernes est proche du point de vue fasciste ? Un entrepreneur devrait-il s’abstenir de commercer librement avec des partenaires mondiaux pour la seule raison que l’intérêt allégué de sa nation ou de sa collectivité serait de préserver l’emploi national ?
Les libéraux classiques répondraient certainement non, tandis que les anticapitalistes, les militants antimondialisation et les fascistes répondraient tous ensemble oui.
En fin de compte, quand il s’agit d’équilibrer les intérêts des individus avec les intérêts des collectivités et de la nation, de nombreux anticapitalistes modernes ne sont pas différents des fascistes classiques.

LE FASCISME : ANTIMATÉRIALISME ET ÉTAT OMNIPOTENT

Enfin, de nombreux anticapitalistes contemporains (de gauche) partagent avec la rhétorique fasciste à la fois une sorte d’antimatérialisme utopique et une sorte d’idée mystique de la mission dont les États et les gouvernements sont investis.
En fait, l’idée qu’un État ne devrait pas accepter passivement les résultats des interactions économiques librement choisies et des échanges volontaires est largement soutenue par les anticapitalistes actuels.
De façon analogue, dans les dernières lignes du paragraphe intitulé « Rejet du libéralisme économique – Admiration de Bismarck », Mussolini et Gentile blâment le libéralisme classique pour « l’agnosticisme qu’il professait dans le domaine de l’économie et… dans le domaine de la politique et de la morale ».
En d’autres termes, les fascistes, tout comme les anticapitalistes d’aujourd’hui, ne peuvent accepter que pour maximiser leur bien-être, les êtres humains cherchent naturellement à s’engager dans des échanges dont chacun pense qu’ils amélioreront leur condition.
Au lieu de cela, les anticapitalistes voudraient substituer des choix « moralement supérieurs » imposés aux consommateurs par l’État.

LES IDÉOLOGIES ANTICAPITALISTES TERMINENT MAL

Comme a dit Cicéron, « Historia magistra vitae. » L’Histoire enseigne la vie. La connaissance de l’Histoire est utile pour éviter les erreurs passées. En matière d’anticapitalisme, toutes ses branches partagent davantage de points communs que leurs promoteurs sont prêts à admettre.
Plus précisément, toute idéologie anticapitaliste promeut l’interventionnisme publique, le mépris de la liberté individuelle, l’antimatérialisme et une vision mystique du rôle et de la nature de l’État.
Toutes commencent par l’anticapitalisme ; toutes se terminent par des dictatures, des massacres, des guerres et la misère.

Aucun commentaire: