Dans L’Anatomie de l’État, Murray Rothbard répond aux questions qu’un individu ne se pose pas parce que l’État est une organisation qui lui semble aller de soi. Pourtant…
La Terre entière est occupée par des États, un peu plus de deux cents. Chaque individu qui naît, atterrit donc dans un État. Aussi ne se pose-t-il pas de questions à son sujet.
Dans L’Anatomie de l’État, Murray Rothbard répond aux questions qu’un individu ne se pose pas parce que l’État est une organisation qui lui semble aller de soi. Pourtant…
L’ÉTAT, CE N’EST PAS NOUS
L’État cherche à s’identifier à la société dont l’individu est membre. L’expression L’État, c’est nous est un tour de passe-passe pour lui faire assumer une responsabilité collective.
L’État, ce n’est pas nous, les individus, mais une organisation qui tente de conserver un monopole de l’usage de la force et de la violence sur une zone territoriale donnée.
De plus il s’agit de la seule organisation dans la société tirant ses revenus non pas de contributions volontaires ou de rémunérations pour services rendus, mais de la coercition.
L’ÉTAT PRÉDATEUR
Comment acquérir la richesse sinon par le processus de production et d’échange, ou par celui de la prédation. Or il ne peut exister de prédation sans production préalable.
L’État, c’est la systématisation du prédateur sur un territoire donné. Il ne produit rien, il soustrait et fournit un canal légal, ordonné et systématique à la prédation de la propriété privée :
Il rend certain, sûr et relativement « paisible » le mode de vie de la caste parasitaire de la société.
LA CASTE PARASITAIRE
Ces parasites doivent cependant, pour opérer leur prédation, obtenir l’acceptation active ou résignée de la majorité des citoyens et avancer des arguments qui les convainquent :
- ils sont des sages qui savent ce qui est bon pour les autres ;
- ils se dévouent pour les autres et n’ont pas comme certains d’avidité égoïste ;
- ils protègent les autres contre les criminels et les maraudeurs sporadiques ;
- ils personnifient le patriotisme naturel ;
- ils incarnent au besoin la tradition, toujours la légitimité.
Etc.
Bref, afin de conserver leur fromage et faire oublier leur prédation, ils font ce qu’il faut pour complaire à leur clientèle…
L’ÉTAT SANS LIMITES
Comme le plus grand danger pour l’État est la critique individuelle indépendante, ces parasites s’attaquent à toute voix isolée, jouent la collectivité contre l’individu et le culpabilisent.
Mais ils font mieux que cela. En principe, la Constitution – ici, américaine – fixe des limites à l’État, mais il peut les repousser autant qu’il le veut parce qu’il est juge et partie.
Qui juge de la constitutionnalité d’une extension de ses limites ? L’État lui-même puisque c’est la Cour suprême qui en décide et qu’elle fait partie de l’administration fédérale…
L’ÉTAT EST ANTICAPITALISTE
Il est possible d’imaginer le contentement de Karl Marx puisque l’État est anticapitaliste. En effet ce prédateur vit nécessairement de la confiscation forcée du capital privé :
Son expansion implique nécessairement des incursions toujours plus nombreuses chez les individus et les entreprises privées.
Mais il n’est pas, conformément au credo marxiste, le « comité exécutif » de la classe dirigeante actuelle : il en incarne et constitue la source […] et s’oppose en permanence au véritable capital privé.
LES CRAINTES DE L’ÉTAT
L’État peut craindre de mourir s’il est conquis par un autre État ou renversé par ses sujets. Mais guerre ou révolution peuvent être des aubaines pour se renforcer ou éliminer des adversaires :
Chaque guerre moderne a apporté aux peuples belligérants un héritage permanent de fardeaux étatiques accrus sur la société.
Les crimes les plus graves selon le lexique de l’État sont presque invariablement non pas l’invasion de personnes ou de propriétés privées, mais des dangers pour sa propre satisfaction…
C’ÉTAIT MIEUX AVANT…
La guerre n’est plus ce qu’elle était :
À l’ère moderne de la guerre totale, combinée à la technologie de destruction totale, l’idée même de limiter la guerre à l’appareil de l’État semble encore plus désuète et obsolète que la Constitution originale des États-Unis…
L’empiétement de l’État sur la société, qui avait diminué du XVIIe au XIXe siècle, s’est accru au XXe :
Durant ce siècle, la race humaine fait face, une fois encore, au règne virulent de l’État ; l’État désormais armé du pouvoir créateur de l’homme, confisqué et perverti à ses propres fins.
LE PROBLÈME DE L’ÉTAT
Au cours des derniers siècles, toutes les tentatives pour tenir l’État sous contrôle ont échoué :
Le problème de l’État est évidemment loin d’être résolu. Peut-être de nouvelles voies doivent-elles être explorées, si l’on veut que la solution finale et réussie à la question étatique puisse être à jamais résolue.
- Murray N. Rothbard, L’Anatomie de l’État, Résurgence (traduit par Stéphane Geyres et Daivy Merlijs)
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