Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

11 août, 2020

Nos Églises * Notre Histoire


Par Louise V. Labrecque

La Sainte Famille et le Saint Laurent



C’est à la Sainte-Famille que se groupa d’abord la population de l’île d’Orléans.

Mes ancêtres, comme plusieurs autres familles souches du Québec, sont arrivés de France, plus précisément de Dieppe, en Normandie, afin de fonder la Nouvelle-France. Arrivés à la belle saison, les marins Pierre, Jean et Jacques arrivèrent à l’île après une longue traversée, foulant le sol la première fois à Sainte-Famille, paroisse la plus ancienne de l’île, avec les plus anciens registres paroissiaux s’ouvrant en 1666.

Fort d’une belle dévotion à La Sainte Famille, monseigneur François de Laval lui rendit hommage en la nommant ainsi à sa fondation, en 1661. Le premier curé fut François Lamy. C’est lui qui collabora à l’édification de la première église Sainte-Famille, vers 1669, laquelle fut érigée canoniquement en 1684. Autour d’elle, la vie s’organise rapidement. L’église reçoit le mandat d’éducation et d’hospitalisation. Pionnière de l’architecture religieuse du Régime français et rare témoin de celui-ci, de style classique, sa façade, entreprise en 1743 fut reprise en 1808 et  1843. L’église de pierres remplace donc la première église, plutôt une chapelle, située non loin, un peu plus au nord. En 1679, quatre autres paroisses sont fondées sur l’île d’Orléans.

La paroisse de la Sainte-Famille est toute située dans le fief de Charny-Lirec, concédé à Charles de Lauzon-Charny avant 1656 et qui passa aux mains de Mgr de Laval le 2 septembre 1666. Le soi-disant fief Maheu, de 15 arpents de front, situé sur l’extrémité ouest de la paroisse, s’étendait sur toute la largeur de l’île. Il fut concédé à René Maheu en 1651, mais les habitations Maheu ne furent construites que 10 à 15 ans plus tard. Entre 1667 et 1681, nombre des pionniers de Sainte-Famille allèrent se fixer dans les autres paroisses de l’île, où le défrichement progressait également.

Saint-Laurent est porte le nom de Saint-Paul jusqu’en 1698. Le saint patron de la paroisse est Saint-Laurent de Rome. La première église fut une petite chapelle en bois, construite en 1675 par le maître-charpentier Charles Pouliot. Elle était située à 100 m de l’église actuelle, à l’ouest. Ensuite, une première église de pierre fut érigée en 1697, puis l’église actuelle fut construite en 1860. Devant le monument extérieur dédié au Sacré-Cœur, les grandes portes de bois sont peintes en carmin ; pour les atteindre, nous devons gravir quelques marches, face au fleuve, non loin du Club nautique, à côté d’un grand stationnement, point de départ d’un beau tour de l’île déroulant lentement le ruban du chemin Royal. L’église a la forme d’une croix latine avec un transept et des croix latérales. En 1700, la paroisse est desservie par un missionnaire ; au même moment, cette année-là, arrive le premier curé à Saint-Laurent. C’était un curé-résident, l’abbé François Poncelet. Le 27 août 1714, l’église est érigée canoniquement et le 27 juin 1759, l’église est épargnée du saccage de l’armée britannique.

En somme, par la richesse de son histoire et de son patrimoine religieux, l’île d’Orléans, microcosme du Québec, est aussi la gardienne de ce que nous avons fondé de meilleur, individuellement et collectivement ; ses églises en sont un exemple, de même que ses croix de chemin, ses chapelles, ses cimetières et ses presbytères. Pour en mesurer toute la profondeur, il faudrait remonter jusqu’à Jacques Cartier, débarqué sur l’île il y a longtemps, en 1535; l’île s’appelait alors Windigo « le coin ensorcelé », en algonquin. Depuis, une présence surnaturelle l’habite, c’est certain, comme si un ange, ou une bonne étoile veillait sur elle et sur nous toutes et tous pour l’éternité.

Aucun commentaire: