Se met en place le totalitarisme le plus subtil et le plus féroce que l’humanité ait connu. En restreignant constitutionnellement les libertés publiques et en marginalisant le progrès scientifique.
Les propositions de la Convention citoyenne pour le climat reflètent, sans surprise, l’idéologie écologiste. Les propositions concernant notre manière de travailler, de nous loger, de nous nourrir ou de nous déplacer ne surprendront personne. Elles sont dans la droite ligne de la doxa.
Mais deux éléments doivent être mis en évidence : une proposition de révision de la Constitution, visant à restreindre les libertés publiques et une omission volontaire mais particulièrement significative, à savoir l’énergie nucléaire.
LES BASES JURIDIQUES DU TOTALITARISME ÉCOLOGISTE
La Convention propose d’ajouter un alinéa au préambule de la Constitution :
« La conciliation des droits, libertés et principes qui en résultent ne saurait compromettre la préservation de l’environnement, patrimoine commun de l’humanité. »
Le préambule de la Constitution définit des principes généraux pouvant servir de base aux décisions du Conseil constitutionnel pour annuler une loi.
Le texte proposé permettra donc au législateur de restreindre les libertés en vue de préserver l’environnement, sans aucune censure possible du Conseil constitutionnel.
Le caractère général et impersonnel du texte permet d’imaginer toutes les évolutions ultérieures. L’idéologie écologiste disposerait d’un principe constitutionnel autorisant l’adoption de lois liberticides. Interdiction de production ou de déplacement, règlementation restrictive de la recherche, infractions pénales nouvelles (l’écocide est proposé) trouveraient une justification dans le préambule de la Constitution.
La Convention propose également d’ajouter un alinéa à l’article 1er de la Constitution :
« La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. »
Il s’agit là encore de faire entrer l’idéologie écologiste dans les principes juridiques de base de la République. L’article 1er énumère en effet les caractéristiques fondamentales de notre démocratie : liberté de pensée, égalité des citoyens, égalité homme-femme.
On perçoit toute la naïveté propre aux idéologies lorsqu’il est question d’ériger en principe juridique fondamental « la lutte contre le dérèglement climatique ». Le GIEC lui-même débat pour donner un contenu à ce concept. Et plus généralement, le climat étant naturellement évolutif, on imagine aisément le byzantinisme des discussions juridiques sur le caractère anthropique ou non de tel ou tel « dérèglement ».
Aux yeux des adeptes de l’écologisme, tout cela importe peu. Fonder en droit le totalitarisme, faire reculer enfin cette détestable liberté que se sont octroyée les Hommes, voilà ce qui compte vraiment.
Quelques phrases érigées en principes juridiques suffisent toujours pour faire illusion lorsqu’il est question d’imposer à tous le monde idéal du futur. Staline n’emmenait-il pas les Russes vers l’Eden de la société sans classes ?
SURTOUT, NE RIEN DIRE DE L’ÉNERGIE NUCLÉAIRE
Pourquoi ? D’abord parce que le sujet est clivant et que l’énergie nucléaire conserve en France de nombreux partisans. Mais surtout parce que l’idéologie écologiste est fondamentalement anti-technicienne. Recourir au vent et au soleil, fort bien. Mais aller chercher l’énergie présente dans le noyau de l’atome, certainement pas !
Dans l’histoire de l’humanité, il s’agit pourtant de la dernière découverte dans le domaine énergétique. Le nucléaire civil a causé beaucoup moins de morts que l’exploitation du charbon ou du pétrole. Avec la fusion nucléaire, il recèle, au terme de plusieurs décennies, des potentialités énergétiques considérables.
Mais précisément, il s’agit d’une nouvelle technologie et toute technologie nouvelle est suspecte pour les idéologues de l’écologie. Pour eux, l’aventure humaine ne doit pas être une aventure technologique, mais une construction politique. Il faut donc que les politiciens puissent manipuler simplement notre devenir énergétique, au-dessus des scientifiques et des techniciens. Le nucléaire leur échappe car sa complexité ne permet pas aux militants devenus politiciens de dominer le sujet.
Il ne faut jamais perdre de vue que l’un des fondements conceptuels de l’écologisme est l’idée d’autonomisation croissante des sciences et techniques à partir de la révolution industrielle. Ce n’est plus l’Homme qui domine la technique pour la mettre à son service, mais la technique qui configure le devenir de l’humanité par son impitoyable rationalité. Pour les écologistes, il convient de remettre le monde à l’endroit et de redonner le pouvoir de dessiner notre destin à ceux dont c’est la vocation : les politiciens.
Les progrès scientifiques dans le domaine nucléaire (la fusion), faisant l’objet de recherches aux quatre coins du monde, sont à bannir impérativement. Ils font progresser la physique et risquent d’aboutir à une nouvelle technologie. L’enchaînement pernicieux de la domination technologique se poursuivrait donc. Aucun risque avec les éoliennes et les panneaux solaires, qui resteront toujours à la médiocre hauteur des politiciens.
TOTALITARISME SUBTIL ET FÉROCE
Ainsi se met en place, pas à pas, le totalitarisme le plus subtil et le plus féroce que l’humanité ait connu. En restreignant constitutionnellement les libertés publiques et en marginalisant le progrès scientifique, les hérauts de l’écologisme remettent fondamentalement en cause l’autonomie de l’individu, principe fondamental de nos sociétés libres depuis le XVIIIe siècle.
Qui ne voit en effet que peu à peu réapparaît une nouvelle hétéronomie. Nous devenons dépendants, comme jamais, de petits politiciens avides de pouvoir et d’une énorme administration publique contrôlant chacun de nos gestes.
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