Article écrit en commun par h16 et Nathalie MP
C’était l’euphorie, à Paris, le 12 décembre 2015. L’Humanité venait enfin d’interdire fermement au climat de se réchauffer : les 195 pays présents à la Conférence Climat COP21 s’étaient mis d’accord pour limiter le réchauffement climatique anthropique (RCA) « bien en-dessous de 2° C » par rapport à l’ère pré-industrielle.
Afin de faire glisser le suppositoire aussi commodément que discrètement, ils avaient planqué dans les annexes un petit paragraphe prévoyant le déblocage
d’une
piscine olympique d’une modeste enveloppe de 100 milliards de dollars des pays riches (évidemment responsables) vers les pays pauvres (évidemment victimes). Et bien sûr, il s’agissait seulement d’un plancher : « Sky is the limit », surtout s’il est pollué.
Pour les transis (de chaud) qui savaient la fin du monde proche, cette conférence de la dernière chance avant l’apocalypse fut un vrai soulagement. Pour les réalistes, ce fut plutôt la consternation de constater l’absence soigneuse de tout objectif chiffré. De là à penser que l’accord glorieusement louangé par François, Barack, Laurent, Nicolas, Ségolène et les autres était finalement plutôt vide et fort peu contraignant, il n’y avait qu’un tout petit pas que les États-Unis ont rapidement franchi cet été en annonçant leur retrait…
Coup dur. Deuxième émetteur de CO2 de la planète après la Chine (15 % des émissions contre 29 %), ils confirmaient ainsi leur état de Grand Méchant Mondial et risquaient de saboter les beaux efforts des autres. Mais surtout, ils sont, ou plutôt étaient aussi un contributeur financier très appréciable.
Or dans cette lutte sans merci contre le RCA, le nerf de la guerre, c’est bien l’argent.
C’est donc tout judicieusement qu’Emmanuel Macron, notre Président Pepsodent™, a décidé de relever le défi de la défection américaine en conviant 2 000 invités en provenance d’une centaine de pays pour le 12 décembre prochain (deux ans exactement après la COP21) dans le cadre d’un sommet mondial très parisien intitulé « One Planet Summit ».
Au menu : trouver des financements privés et publics (mais surtout publics) pour cette fameuse « action climat », histoire de « Make Our Planet Great Again » – et lâcher au passage 60 millions d’euros de plus d’argent gratuit de la poche des autres pour attirer des scientifiques étrangers ayant un projet en lien avec le changement climatique (ce qui, on le comprend, ne favorisera pas du tout le biais pro-réchauffiste de la science climatique, n’est-ce pas…)
Du reste, lors de la COP23 de Bonn (Allemagne) le mois dernier, il avait même appelé les États européens à compenser intégralement le retrait américain pour financer le GIEC, ce Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat qui fait la pluie et le beau temps sur le climat depuis sa création dans la nébuleuse onusienne en 1988.
Vous l’avez compris : ce RCA est devenu un gouffre à dépenses publiques débridées et un prétexte en béton armé pour justifier une intrusion permanente de l’État partout. Cela a d’ailleurs poussé l’Association des Climato-réalistes à organiser le 7 décembre prochain à Paris sa propre Journée Climat, contre la pensée unique qui prévaut dans les rangs écologistes, médiatiques et gouvernementaux.
Parallèlement, son président Benoît Rittaud, mathématicien maître de conférences à l’université Paris-13 (Sorbonne Paris Cité), a décliné six thèmes liés au débat climatique dans six podcasts intitulés « Une minute pour comprendre » sur Temporium Radio. Le premier, diffusé le 16 octobre dernier, était consacré au « tranquille réchauffement de la terre » :
Il apparaît en effet que la thèse réchauffiste, intensément relayée à l’approche de chaque nouvelle COP et financée à coups de milliards de dollars, de taxe carbone (fraudes incluses) et de « peur exponentielle » savamment entretenue, consiste à prétendre d’une part que la terre s’est « anormalement » réchauffée depuis l’ère industrielle et à constater d’autre part que le taux de CO2 de l’atmosphère a « considérablement » augmenté.
Conclusion « évidente » : les activités humaines (ultra) capitalistes, (turbo) industrielles et (méga) consommatrices d’énergies fossiles dégagent bien trop de CO2 qui par effet de serre provoque un réchauffement climatique aux conséquences forcément catastrophiques (ici, insérez une photo d’ours famélique
ou de politicien non-réélu pour faire pleurer).
D’où accélération des phénomènes climatiques extrêmes, hausse du niveau des océans, fonte de la banquise, bref, toute une cohorte d’abominations (sur lesquelles nous reviendrons dans un second article) qui justifient forcément des politiques publiques (qui feront l’objet d’un troisième article) afin de
cramer un maximum d’argent gratuit en petits fours savoureux lutter contre cette évolution catastrophique.
Mais en fait de conclusion évidente, peut-être est-il nécessaire de revenir un peu sur ces histoires de températures affolées et de CO2 subitement dodu.
Côté températures
Tout a vraiment commencé en 1998 avec la courbe en crosse de hockey de Michael E. Mann (voir graphique ci-dessous).
Certes, certes, le GIEC n’avait pas attendu cette courbe pour se mortifier des effets de l’activité humaine sur le climat puisqu’il était parvenu, dès 1997, à faire signer le protocole de Kyoto à 84 pays qui s’engageaient déjà à réduire leurs émissions de CO2.
Mais le travail de Mann, qui reconstituait les températures moyennes de l’hémisphère nord depuis 1000 ans à partir des anneaux de croissance des arbres, donna vraiment le signal de départ de l’alarmisme climatique en mode turbo. Après le calme plat, voire un léger refroidissement pendant 900 ans, on lisait alors un réchauffement spectaculaire à partir de 1900, pile au moment où les populations riches du Nord ont commencé à s’extraire bêtement de la misère en exploitant charbon, gaz et pétrole.
Une courbe qui tombait à pic pour remonter le moral des anti-capitalistes en manque de cause depuis la chute du communisme soviétique (1991). Mais une courbe qui posait quand même quelques petits problèmes.
Eh oui, le climat est naturellement très variable. Le GIEC lui-même l’admettait volontiers comme en témoigne le graphique ci-contre qui figurait dans son premier rapport de 1990. On y voit un petit âge glaciaire succéder à l’optimum médiéval qui avait permis, par exemple, la culture de la vigne en Angleterre et la conquête du Groenland par les Vikings. Ces deux phénomènes sont documentés dans de nombreuses études historiques, géographiques et économiques de la période, même si le politiquement correct ambiant pousse à les minimiser.
Une controverse sur la courbe de Mann s’ensuit.
Si le Wikipédia en anglais l’admet dans son titre, notons que l’article du wikipedia français reste très discret (voire pudique et très superficiel) sur le sujet. Toujours est-il qu’en 2003, McIntyre et McKitrick publient une « correction » qui fait état des nombreuses manipulations, extrapolations, falsifications et troncations (oui, tout ça) opérées par Mann sur ses données. Ce dernier reconnaît les faits et la revue Nature, qui a publié la courbe en 1998, exige un corrigendum. Mais là encore, McIntyre et McKitrick mettent au jour un traitement statistique qui privilégie le XXème siècle afin de garder à la courbe son allure spectaculaire.
Finalement, la courbe de Mann disparaîtra commodément des rapports du GIEC, tout comme le mot « réchauffement », habilement remplacé par « changement » climatique.
Du reste, la Terre a de toute façon connu des périodes préhistoriques bien plus chaudes qu’aujourd’hui. Et si l’on s’en tient à notre époque moderne, les températures moyennes ont augmenté de … 0,6° C (oui oui, même pas 1° C) au long du XXèmesiècle. L’expression de Rittaud, « le tranquille réchauffement de la terre », prend tout son sens. Mieux : depuis 1998, on observe même une pause dans le réchauffement, alors que le taux de CO2continue de grimper (tranquillement aussi).
C’est une pierre dans le jardin des réchauffistes qui se sont évertués à démonter cette pause en « réajustant » toutes les données disponibles avant la COP21 histoire de bien relancer le drame et la pression sur les finances publiques. En réalité, les pics de température enregistrés ces dernières années ont surtout à voir avec le phénomène El Niño, grand perturbateur climatique, qui fut particulièrement puissant en 2015 et 2016.
C’est ce qu’on observe sur le graphique ci-contre quand on prend le temps de comparer les prédictions de température des modèles climatiques numériques, toujours effrayantes (courbe rouge), et les réalisations effectives (points bleus et carrés verts), nettement plus modérées. Donc oui, tranquillou-bilou, le réchauffement !
Côté CO2
Tout d’abord, le CO2 n’est pas un polluant. Vraiment. Sans façon. Si si. On ne le répétera jamais assez tant l’acharnement est grand pour en faire le coupable expiatoire de notre développement.
En réalité, c’est un élément bénéfique indispensable à la vie grâce à la photosynthèse des plantes. Il est même responsable du reverdissement qu’on observe depuis quelques années sur la planète. Qui s’en plaindrait, à part les écologistes qui n’aiment le vert que sur les dollars servant leur agenda collectiviste ?
Quant à son rôle dans l’effet de serre, il est très loin d’en être le seul responsable. Le premier est la vapeur d’eau, qui compterait pour au moins 60 % dans l’effet de serre total de la planète. En toute logique, nos écolos de combat devraient pétitionner vigoureusement pour qu’on réduise enfin les émissions de vapeur d’eau… Bon courage.
En outre, corrélation n’est pas causalité. Pourtant, les réchauffistes considèrent que plus il y a de CO2, plus la température moyenne de la planète augmente, en n’accordant qu’un rôle très subalterne au soleil dans cette température – c’est osé, mais c’est à ça qu’on les reconnaît.
Or les scientifiques qui font de la science – eh oui, il y a en a ! – ont émis l’hypothèse extrêmement plausible que l’activité solaire, particulièrement forte depuis 1950, pourrait expliquer le réchauffement qu’on constate aujourd’hui. Quant au CO2, loin de précéder le réchauffement, il le suivrait : quand il fait froid, les océans absorbent le CO2 et quand il fait chaud, ils le rejettent. Dans cette hypothèse, les causes naturelles dominent et la relation de cause à effet serait inversée.
Quoi qu’il en soit, on parle d’un taux de gaz carbonique dans l’atmosphère de 0,04 % (ou 407 parts par million) aujourd’hui contre 0,032 % en 1960.
Alors oui, certes, l’augmentation est de 25%, mais 25 % d’un tout petit nombre : cela reviendrait à constater l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère d’une salle de théâtre de 1 500 places après y avoir laissé brûler une allumette. Oui, toute une allumette. Foudroyant, n’est-ce pas…
Et pourtant, cela n’empêchera pas les partisans du RCA de nous annoncer les pires catastrophes à brève échéance si nous n’abandonnons pas séance tenante les énergies fossiles (et le capitalisme aussi, si possible).
Leur ton péremptoire tend à faire oublier que la climatologie est une science toute jeune. Née peu après la seconde guerre mondiale, elle ignore encore trop de choses sur le soleil et les nuages. Beaucoup reste à découvrir avant de pouvoir prétendre savoir où va le climat et personne ne saurait dire sérieusement à ce stade que la « science du climat est établie ».
Ceci devrait inciter les tenants du RCA à beaucoup plus de modestie dans les politiques qu’ils comptent nous imposer et dans les montants d’argent public qu’ils comptent cramer. … A suivre …
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