Trop souvent, les députés sortants éliminent leurs dossiers
avant de quitter leur bureau de circonscription. Dans certains cas, les
dossiers sont conservés par le député sortant, dans d’autres ils sont tout
bonnement détruits. Dans un cas comme dans l’autre, cela constitue un vol. Ces
dossiers ne leur appartiennent pas, ils appartiennent à l’État.
Cette pratique détestable doit être dénoncée, condamnée et
enrayée. Les nouveaux élus face à des classeurs vides n’ont d’autres choix que
de demander aux citoyens, entreprises et
organismes concernés d’ouvrir un nouveau dossier et de tout reprendre à zéro.
En plus d’occasionner des délais considérables dans le traitement des dossiers,
cette pratique alimente le cynisme des Québécois envers les politiciens. Il
n’est certainement pas utile de ralentir plus qu’elle ne l’est déjà la machine
gouvernementale ni d’encourager le cynisme envers la classe politique.
Ces dossiers n’appartiennent pas au député, mais à l’État.
Il serait inimaginable qu’un fonctionnaire ou un employé d’entreprise privée
détruisent ses dossiers lorsqu’il quitte son emploi. Ces dossiers appartiennent
au ministère ou à l’entreprise qui les emploie et non à l’individu qui en avait
la responsabilité.
Pourquoi en serait-il autrement pour un député. C’est
l’État, c’est-à-dire les contribuables, qui paie le salaire et les dépenses des
députés et de ce fait l’État demeure propriétaire de ses dossiers lorsque
celui-ci quitte ses fonctions.
Certains députés plaident la confidentialité pour justifier
leur irresponsabilité. Foutaise. Est-ce que les médecins, les notaires, les
avocats, détruisent les dossiers de leurs clients sous prétexte qu’ils
contiennent des informations confidentielles? Certainement pas. Si dans des
circonstances particulières, un individu, une entreprise ou un organisme désire
que son dossier soit détruit dans le cas où le député en fonction serait
remplacé, il suffirait de le spécifier au moment de l’ouverture du dossier.
Malheureusement, il existera toujours un certain nombre de
petits politiciens frustrés qui n’hésiteront pas à détruire leurs dossiers par
dépit ou par vengeance. Devant autant d’irresponsabilité, c’est au parlement en
tant qu’employeur de veiller à discipliner les députés et de s’assurer que les
dossiers de circonscription survivront après son départ.
Pour s’assurer que cette pratique puérile et coûteuse
disparaisse une fois pour toutes, il suffirait de retenir les indemnités de
départ des députés jusqu’à ce que le nouveau député confirme la réception des
dossiers en bonne et due forme. En cas de conflit, un arbitre neutre serait mandaté
pour trancher le litige.
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