Depuis la fondation de Québec par Samuel de Champlain en
1608, les colons français se sont résolument dédiés à la tâche de construire un
nouveau pays.
Tout était à faire dans un environnement hostile. Pendant
plus de 350 ans, rien n’a pu décourager ces colons intrépides : hiver interminable,
forêts impénétrables, indigènes hostiles, guerres de colonisation, conquête des
Anglais, gouverneurs corrompus, etc.
Quoiqu’il arrive, les Québécois inventaient, construisaient,
défrichaient, se reproduisaient. Ils étaient des fourmis qui bâtissaient sans
relâche leur pays.
Vers 1960 naquit l’État providence. En moins d’une
génération, une majorité de fourmis québécoises se transformèrent en cigales.
Bien sûr, il existe toujours un bon nombre de fourmis qui
bossent de longues heures, paient de nombreux impôts, taxes et tarifs, mais leur
nombre diminue constamment.
Par contre, le nombre de cigales augmente rapidement. En
plus des cigales munies d’un diplôme en sociologie, politique ou philosophie, plusieurs
jeunes fourmis rêvent de travailler dans la fonction publique où elles pourront
mener une vie de cigale : un travail garanti à vie, une généreuse pension
assurée, des congés sabbatiques, etc.
De plus, ce qui n’améliore pas la situation, le dernier
sondage montre que les cigales méprisent les fourmis quand elles ne les
considèrent pas carrément nuisibles. Elles les accusent de tous les maux :
défigurer les paysages, polluer l’environnement, détruire les cours d’eau, produire
des gaz à effet de serre.
Pour plaire aux cigales, car elles sont plus nombreuses et
plus médiatisées que les fourmis, les politiciens créent toujours plus de
règlements compliqués et coûteux. Dans ces conditions les fourmis peinent à
rentabiliser leurs entreprises. Plusieurs abandonnent pour devenir des cigales,
d’autres émigrent vers des cieux plus cléments.
Comme le prédisait Ayn Rand dans son roman La grève,
un jour il n’y aura plus de fourmis. Elles auront toutes abandonné ou émigré.
Les cigales blâmeront le capitalisme, la mondialisation, l’individualisme, le
libre marché, etc. Elles s’accuseront mutuellement de ce fiasco, mais elles n’auront
qu’elles-mêmes à blâmer.
Charles Trenet reprend la fable de La Fontaine en chanson.
Il est accompagné par Django Reinhardt.
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