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04 avril, 2013

Un silence rempli d’éloquence


Par Louise V Labrecque

Le silence des musulmans dit modérés a de quoi laisser pantois. Il vient un temps où il faut cesser de s’accouder à la fenêtre, pour enfin prouver au monde notre « extraordinaire vision ». En effet, aucun vœu pieu ne fera l’affaire : ce qu’exige maintenant tous les états éclairés de la communauté internationale, ce sont des preuves, des données tangibles, empiriques, irréfutables, exprimant hors de tout doute que l’Islam est bel et bien une religion de paix. Et si nous sommes un tantinet pressés, voire clairement agacés, c’est que la farce a assez durée : nous sommes las de ce scandale fondamental laissant croire en une paix puisant hypocritement son eau à la source des pires barbaries, du terrorisme, de la haine perverse et mortifère. Bref, face à ce génocide de la conscience humaine, la responsabilité des musulmans dit modérés, interpelle actuellement le monde entier, notamment le monde occidental. En effet, seule cette voix éclairée pourra apporter une réelle aide opérationnelle afin d’ouvrir la possibilité de débats sur la question du désengagement terrorisme au cœur de l’Islam, grand responsable du fiasco actuel. Le régime de terreur imposée ici dépasse l’imagination la plus abjecte et le thème de l’agression (agressions sous toutes ses formes), doit être abandonné : les massacres de masse ne font pas avancer la cause de la paix dans le monde. Il y aurait beaucoup à en dire, trop pour les besoins de cet article, mais je vous laisse aux innombrables documents et archives disponibles partout, notamment sur le web, pour mesurer un indice de l’ampleur de violence et d’asservissement dont on parle ici. Pour l’heure, regardons de près le déconcertant message caché sous l’affirmation de cette simple phrase : « L’Islam est une religion de paix » Cette antinomie est plus qu’une contradiction complexe. En effet, opposer le concept de civilisation à la paix individuelle et collective (mondiale), et élargir ensuite l’enseignement de cette idéologie à une recherche historique amène une telle contradiction que l’on finit par ne plus se comprendre; les ravages découlant de ce fouillis ambigu ne porte aucune allusion éclairée puisque sous le couvert bouillonne les feux (et contre-feux) des pires thèses ravageuses, barbares, dénuées bien évidemment de toute décence, sous sa prude pensée d’apparat. L’islam a toujours été pluriel et les citoyens d’origine musulmane sont très divers : j’en appelle donc à ces contemporains, avec insistance sur la civilisation de mémoire, afin de sortir des discours ethnocentriques, identitaires, pour entrer réellement au cœur des enjeux de la crise actuelle, celle de la république laïque avec l’islam essentialisé, comme toutes les autres religions (en particulier le catholicisme), ramenant du même coup l’importance cruciale de la séparation de l’Église et de l’État.

Incontestablement, la voix publique de tous les musulmans dit modérés, doit, sans paradoxe, s’afficher au grand jour. L’heure est venue de la métamorphose : la doctrine islamique doit changer, les rapports humains entre hommes et femmes doivent sortir de la violence, de la terreur, de la barbarie. Il est facile de jeter la pierre : des millions de jeunes femmes et de jeunes hommes, notamment en France et en Algérie, ont été aveugles sur la nature du pouvoir qui s’opérait devant leurs yeux : son obsessif autoritarisme aurait pourtant dû, davantage, mettre bravement toute la population en sentinelle. Or, sans entrer dans la psychologie sociale, les mutations mentales peuvent, sous la pression, adopter des solutions extrêmes (relégation de masse, épurations ethniques, génocides.) Ce sont des changements parfois insidieux, par exemple l’idée que la paix passe par une violence nécessaire, dans un travail d’approche transversale, centrée sur les comportements des individus, pour ensuite amener l’idée de « bonne société », pragmatique et non-utopique; en somme, telles sont les deux faces d’un même enjeu prenant racine au cœur du principe de responsabilité.

En effet, un enjeu doit préserver l’humanité, tant en ce qui concerne les conditions physiques d’existence, qu’en ce qui concerne l’idée d’humanité et les idéaux moraux qui y sont rattachés; Hans Jonas a écrit sur cette forme d’éthique à l’orée de notre civilisation technologique, et cela avait soulevé quelques soubresauts, notamment dans les milieux académiques et universitaires. Mais en quoi parle-t’on ici d’humanisme ? En effet, en matière de débats haineux nous sommes servis allégrement, et la sous-culture qui en découle forcément, est souvent tout sauf édifiante. Qui plus est, certains éléments fourre-tout présentent de maladroites tentatives de synthèse : bref que faire lorsque les débats semblent tellement teintés de haine et de tentative d’émancipation réservée à une petite « élite », qu’il faille invoquer les Lumières (qui ne parlent plus guère ou qui laisse parfois sceptique) ? L’idéal libéral (« le plus grand bonheur possible ») a rompu avec le néolibéralisme, telle une contradiction durable : nous sommes en réalité à la croisée des chemins (et les Lumières ont aussi leurs intégristes). Comment reconnaître les intégristes ? Facile : aucune question ne les taraude. Ils croient vivre, ou vivent bel et bien, sur une planète de la raison totalement éclairée; or, nous le savons : dans le réel (comme dans la philosophie), la raison n’a jamais cessée de manifester son double, sa face d’ombre, sa déraison. Néanmoins cette indifférence, cette lassitude, voire cette haine face aux Lumières cache toujours un danger porteur de violence. En effet, critiquer les Lumières est légitime et il n’est pas question ici de refaire le procès de ce qui constitue la figure la plus importante, sensée, humaine et éclairée de notre civilisation. Qui plus est, la critique oblige à admettre que l’invasion de la raison n’est pas pour demain tant l’humanité est corrompue, en proie à ses pulsions les plus asservissantes, navrée de bêtises. Il nous faudra bientôt réellement transposer cette raison éclairée en actes, afin de relever une véritable éthique de confiance, une réalité vivante de la laïcité, afin de construire un nouveau destin pour l’Occident. Les critiques contemporaines des Lumières ouvrent donc la voie sur de nouveaux courants qui se réclament d’un pluralisme où tous les individus peuvent s’exprimer; actuellement, avec la montée des intégrismes, l’heure est grave. En effet, la montée de l’émotionnel cherche à lier la raison à la foi, et on peut voir ce que cela produit : le fanatisme et la barbarie. Ainsi, des conflits violents risquent d’éliminer bien vite nos réflexions actuelles, et de ce qu’on appelle « l’effet rebond », nous allons mesurer l’impact d’une inversion des Lumières. Les fanatiques y travaillent en cherchant à créer un triangle insoluble. Toutefois, nous sommes plus fort qu’eux car nous avons compris : « un peu de raison éloigne Dieu » (dixit Pascal) et de cette simple citation il poursuit : « et beaucoup de raison l’y ramène », tel un point d’ancrage solide. En réalité, nous ne parlons pas de dieux, mais de la loi naturelle (la raison), et c’est précisément en allant au bout de celle-ci que l’on peut toucher à son essence (certains diront « essence divine »). En somme, si de rares déraillements sont bel et bien nés des Lumières, il ne faut surtout pas oublier qu’elles étaient liées au Christianisme : ainsi de nombreuses catastrophes, par exemple la Shoa, n’aurait jamais eu lieu. Le cardinal Lustiger a lui-même avoué : « c’était des idées chrétiennes devenues folles », et sans remettre en question les principales valeurs de la Révolution (Liberté, Égalité, Fraternité), nous devons insister sur toutes les formes de barbaries qui se sont servies des Lumières afin de commettre leurs perversions folles. Aujourd’hui l’heure est venue d’en appeler de tous les esprits éclairés, afin de se mettre dans une expérience de la pensée « comme si Dieu existait » (or combien notre puissance n’est pas infinie. Il nous faudra bien un jour sortir de ce transhumanisme, puisque la perfection n’existe pas), simplement soyons de dignes héritiers des Lumières, et relevons les défis du sens et de la portées de son action en cette époque où la lutte de celles-ci risquent de faire le lit des obscurantismes les plus haineux, et signer ni plus ni moins le retour à des pratiques et conceptions irrationnelles. En effet, nous sommes à la fin d’une époque, à un changement de civilisation. La paix mondiale marche sur un fil. De plus, une grave crise économique est à nos portes. Or, nous le savons : outre les structures administratives, ce sont les structures juridiques qui fondent et nourrissent le phénomène de la violence dans la vie quotidienne. Un exemple : la montée des intégrismes passe beaucoup par le web, ainsi une véritable culture d’intimidation publique fait des petits, depuis plus de vingt ans, et se conjugue au climat de peur produit par le 11 septembre. Or que fait Barak Obama, lui qui a su profiter de celle-ci afin de lancer brillamment sa candidature, en marge des grands appareils politiques. En effet, rappelons-nous : les méfaits de l’organisation Bush furent dénoncés, notamment par plusieurs maisons d’éditions et une vague de livres, qui a été ensuite appuyée par un réseau de sites internet, des bloggers, et des mouvements activistes (MoveOn.com, qui compte plus de quatre millions de membres), lesquels ont réussis à créer une véritable sphère publique médiatique alternative. Toutefois, une crise ou une menace n’étant pas toujours une chance, dans le cas des dérives des fanatiques islamistes, il nous faudra des leaders forts pour réagir, remettre ces intégristes à leurs places, de la même manière que certains hauts dirigeants ont remis le capitalisme sur ses rails afin de nous éviter le pire, il n’y pas si longtemps. Aussi, je pense à Peter Thiel, jeune financier qui a créé PayPal (avant de financer Facebook), et qui explique sa démarche, et l’importance d’éviter l’éclatement d’autres bulles spéculatives, lesquelles amènent trop souvent des actes de violence. Les fanatiques islamistes sautent sur toutes les occasions, afin d’amener l’idée que le capitalisme serait mortel, dangereux, diabolique, et que la catastrophe – du moins sa perspective apocalyptique- est imminente, tant et si bien qu’ils sont certains que l’anti-mondialisation l’emportera, or, nous le savons : la mondialisation se nourrit à ce qui s’oppose à elle (dixit Tocqueville), en ce sens elle est universelle, unique, puissante et durable.

En ce moment, la menace la plus terrible (outre le conflit nucléaire généralisé), serait un autre attentat du même type que le 11 septembre. Un autre acte terroriste de cette ampleur, voire l’explosion Humanae vitae ne doit pourtant pas se nourrir de la peur. La peur motive le lien politique: vient ensuite la rupture contemporaine laissant la voie libre à toutes formes d’idéologies mortifères. Lorsque la peur devient le socle d’une cohésion sociale, celle-ci devient source de défiance et de division. Le dogme de l’inquiétude sécuritaire, prudent, désenchanté, calculateur, s’assure ainsi de son indépassable état en puisant dans le politique : celui-ci exhibe ce qu’il garantit et il va entretenir la peur jusqu’à légitimer son action, voire sa violence, son terrorisme et ses pires barbaries. Ce constat d’une communauté fondée sur la terreur est un non-sens, et sans rêver, il nous faut admettre la nécessité d’une transformation, passant par un réel renouveau politique. Le courage de s’extraire, à la manière du Nautilus du Capitaine Nemo (dixit Roland Barthe) oblige à dire non à l’état de vigilance exacerbée, à cette tentative de crainte universelle, de menaces permanentes. Non nous ne serons pas des automates ! Cette stratégie d’intimidation afin de créer un état atrophié, soumis à la peur, n’aura pas de vis-à-vis : la gestion des risques où l’État traque frénétiquement l’aune du jeu rationnel n’aura aucune détermination propre car l’individu possède un agir où se fabrique une police du possible, de tous les possibles, et sans atteinte aux droits fondamentaux. Bref, nous avons le droit de vivre en paix

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