La situation désastreuse des régimes de retraite est le
résultat prévisible d’un État interventionniste manipulé par les politiciens au
profit des groupes d’intérêt. Ce fiasco trouve ses racines au début des années
70, alors que les politiciens construisaient les fondations de ce qu’il est
convenu d’appeler le modèle québécois ou si vous préférez, l’État providence à
la sauce québécoise.
Le RRQ a été promu auprès de la population sous de fausses
représentations. Aujourd’hui l’on prétend que l’on ne pouvait pas prévoir l’évolution
des hypothèses de calcul. Foutaise, en 1970 on savait très bien que la pyramide
démographique s’inverserait, que la longévité des gens augmenterait et que les
placements peu risqués produiraient des rendements moindres.
Mais l’on savait aussi que si les hypothèses utilisées pour
calculer les contributions requises au régime avaient été réalistes, la population
aurait refusé le projet. Pour les politiciens du moment, la priorité consistait
à créer un bas de laine qui leur permettrait d’intervenir dans l’économie, pour
le reste, on aurait bien le temps de voir venir.
Cette situation a créé une iniquité intergénérationnelle
devenue intenable. Les jeunes paient pour un régime auquel ils n’auront pas
droit.
De plus, la croissance démesurée de la fonction publique et
sa syndicalisation a créé un monstre que les politiciens devaient satisfaire à
tout prix pour demeurer au pouvoir. Ce qui d’ailleurs est toujours vrai
aujourd’hui. Ainsi, au fil des ans les fonctionnaires obtinrent des bénéfices
de retraite en or. Encore une fois, aujourd’hui les politiciens prétendent
qu’ils ne pouvaient pas prévoir. Bien sûr qu’ils savaient, mais ils savaient
aussi que ce problème ne serait visible que dans quelques décennies, alors
pourquoi s’en préoccuper.
Les politiciens d’hier ont acheté la paix, mais à quel prix?
Cette situation a créé deux catégories de citoyens : ceux qui prendront
une retraite dorée et ceux qui travailleront, parfois jusqu’à leur mort, pour
payer la retraite des premiers. Cela crée un climat social explosif qui risque
de dégénérer en une crise sociale majeure.
Le rapport D’Amours recommande de régler le problème en
poussant plus loin l’iniquité intergénérationnelle et en assurant la pérennité
des retraites dorées des fonctionnaires. Donc, selon ce rapport il suffirait d’exacerber
les causes du problème pour le régler. C’est ce que l’on fait depuis vingt ans
en santé et en éducation avec les résultats que l’on connaît.
Richard Martineau en discute avec Robert Bernier, Jérôme
Landry et Joanne Marcotte.
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