Ce n’est ni surprenant ni difficile à expliquer. Une
bureaucratie centralisée opère toujours de la même façon. Au début, tout
fonctionne merveilleusement bien, car on s’attaque en premier aux inefficacités
les plus évidentes et les plus rentables. C’est ensuite que ça se gâte. Très
rapidement on atteint le stage ou un dollar dépensé pour contrôler le système
produit peu d’économie, voire génère des coûts additionnels. Les raisons
pouvant expliquer cette situation sont multiples, mais cela résulte principalement
de la centralisation décisionnelle extrême des monopoles étatiques.
Prenons par exemple le processus budgétaire du système de
santé. Le Conseil du trésor embauche un bureaucrate chargé de raffiner le
processus budgétaire. Alors, le ministère embauche un ou plusieurs bureaucrates
pour colliger et analyser les informations demandées par le Conseil du trésor
et pour veiller aux intérêts du ministère. Ensuite, les Agences régionales
embauchent d’autres bureaucrates pour répondre aux demandes des bureaucrates du
ministère et pour défendre les intérêts de l’Agence. Enfin, les institutions
(CLSC, hôpitaux, CMF, etc.) embauchent encore plus de bureaucrates pour
répondre aux bureaucrates des Agences et pour promouvoir les intérêts de
l’institution.
Le résultat : chaque bureaucrate embauché au Conseil du
trésor génère l’embauche d’au moins 3 bureaucrates additionnels dans le système
de santé. Bien sûr, les proportions peuvent varier, mais vous comprenez le
principe. Ce cycle infernal se répète jusqu’à ce qu’on y mette fin en
décentralisant les responsabilités et en éliminant les paliers intermédiaires.
Mario Dumont en discute avec François Bonnardel.
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